Bio-carburants
Le département va t-il se mettre au vert ?
Bio-carburants
Le groupe Leclerc poursuit sa politique d’installation de pompes à l’éthanol. Vendredi, celle de Granville sera inaugurée.

En champagne-Ardenne, en décembre dernier, inauguration des premières pompes “leclerc” de Super Éthanol
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(Photo RDT C.A)
AGranville, les automobilistes pourront désormais choisir entre le “super” classique et du carburant vert, en l’occurrence, le “Super éthanol 85”... à condition d’avoir un véhicule “flex-fuel”, autrement dit possèdant un moteur adapté pour fonctionner avec cette essence. En décembre dernier, c’est Michel-Édouard Leclerc en personne qui inaugurait les deux premières pompes françaises dans la Marne. A cette occasion, il indiquait, “E.Leclerc s’engage à ouvrir dès 2007 au moins soixante-dix pompes sur le territoire français”.
500 pompes sur 2007
Si le marché du moteur “flex-fuel”, adapté pour fonctionner avec 85% d’éthanol et 15 % d’essence, est encore assez réduit, les concessionnaires automobiles, qui seront d’ailleurs présents vendredi prochain à Granville, mettent le turbo pour proposer des versions “bio” de leur gamme. Le prix du super éthanol, plutôt attractif, devrait se situer autour de 80 centimes d’euro le litre.
Tous groupes pétroliers confondus, au moins 500 pompes devraient être installées dans l'hexagone cette année. Dernièrement, le Ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau se réjouissait que le Groupe E.Leclerc s'engage, comme l'ont fait d'autres distributeurs, dans le développement et la promotion du super-éthanol E85. “Le super-éthanol E85 permet aux consommateurs de s'engager en faveur de l'environnement, de la valorisation de nos matières premières agricoles et de la réduction de notre dépendance énergétique”. Concrètement, la part des biocarburants dans les carburants a quasiment doublé entre 2004 et 2006. Avec les agréments de 1.100 000 tonnes qui ont été alloués, le gouvernement aura délivré en moins de 18 mois 3,7 millions de tonnes d'agréments nouveaux et permis ainsi la construction de 21 nouvelles usines dans 14 régions représentant plus de 1,2 milliard d'euros d'investissement et 35 000 emplois créés. Avec un objectif de 5,75% dès 2008 et 7% en 2010, la France se situe au-delà des objectifs communautaires et dans le peloton de tête au plan européen comme international en terme de part des biocarburants dans sa consommation.Carburants seconde génération
Reste que si ces efforts sont louables pour l’indépendance énergétique française et pour les débouchés agricoles, Jean-Claude Sourie, David Tréguer et Stelios Rozakis dans le numéro INRA Sciences Sociales, n°2 de décembre 2005, indiquaient, “les résultats énergétiques et économiques des biocarburants de première génération ne sont pas suffisamment décisifs pour faire de ces énergies renouvelables une alternative autre que limitée à l’épuisement des ressources pétrolières”. Il semble, toujours selon ces deux auteurs, que le véritable avenir des bioénergies réside dans les biocarburants de seconde génération sur la base des ressources cellulosiques, co-produits des filières agricoles et des filières bois. les résultats énergétiques et économiques des biocarburants de première génération ne sont donc pas suffisamment décisifs pour faire de ces énergies renouvelables une alternative autre que limitée à l’épuisement des ressources pétrolières.
Dans la Manche, on essaye de valoriser une autre filière, plus directe, celle de l’huile de colza à la ferme. Sous l’impulsion de la FD Cuma notamment, des circuits courts se sont mis en place : cultures sur jachères, pressage et filtration à la ferme, utilisation sur l’exploitation. Seul problème, la législation empêche encore et toujous la vente directe d’huile-carburant aux particuliers ou collectivités, même si ces dernières ont tendance à faire de la résistance sur le sujet.