Aller au contenu principal

Gestion
Le droit de préemption du locataire

Si le bien qu’il loue est mis en vente, le locataire peut faire jouer son droit de préemption pour en devenir acquéreur.

Dans le cadre d’un bail rural, en vertu du droit de préemption, 
un locataire est prioritaire sur la vente d’un bien.
Dans le cadre d’un bail rural, en vertu du droit de préemption,
un locataire est prioritaire sur la vente d’un bien.
© Cogédis

Préempter, pour le locataire, c’est faire valoir son droit d’acquérir le bien loué que le propriétaire souhaite vendre. Un locataire ayant conclu un bail à ferme est prioritaire sauf exceptions (encadré) sur l’achat du bien. Il peut également faire jouer son droit de préemption pour le compte de ses descendants ou de son conjoint. Seule condition : exploiter ce bien en tant qu’agriculteur depuis au moins trois ans. Ce droit est également valable dans le cadre d’une vente publique par adjudication. Par ailleurs, un propriétaire ne peut demander au locataire de renoncer à l'avance, en totalité ou en partie, à son droit de préemption. Seul le locataire peut choisir de ne pas y avoir recours. Dans le cadre de ce droit, le propriétaire doit donc informer son locataire de son intention de vendre à un tiers. Le notaire doit lui notifier, par lettre recommandée ou par “exploit” d'huissier de justice, le contenu du compromis de vente qui a été établi avec l’acquéreur. La vente sera confirmée seulement si le preneur ne veut pas préempter. Seule l'identité de l'acquéreur ne lui est pas transmise. Cette notification constitue une offre de vente pour le preneur. Le locataire dispose alors de deux mois pour signaler ou non son acceptation au notaire du vendeur.

Exploiter pendant 9 ans

Si le locataire n'accepte pas l'offre, la vente devient parfaite entre le propriétaire et le candidat acquéreur initial. Si cet acheteur se désiste, le propriétaire conserve la possibilité pendant un an de vendre le bien, pour le même prix et aux mêmes conditions, à toute autre personne. Si le locataire se positionne sur cette offre et préempte, il écarte ainsi l’acquéreur initial. La vente est considérée “parfaite” entre le vendeur et le locataire dès que le notaire a eu connaissance de cette acceptation. Le locataire dispose encore de deux mois pour signer l’acte d’achat chez le notaire. S’il estime que le prix et les conditions de la vente sont exagérés, il peut saisir le tribunal paritaire des baux ruraux. Celui-ci fixe, après enquête et expertise, la valeur vénale des biens et les conditions de la vente. Le propriétaire est en droit de refuser cette décision du tribunal paritaire et de renoncer à la vente. Attention, un locataire qui fait usage de son droit de préemption, s’engage à exploiter le bien pendant au moins neuf ans. Sauf cas de force majeure, il lui est interdit de le revendre rapidement ou de le louer. Il ne peut pas non plus l’apporter en société sauf s’il intègre lui-même cette société. Si une vente se réalise sans que le locataire ait été mis au courant de ses droits, il dispose d’un délai de six mois pour intenter une action en nullité et réclamer des dommages-intérêts devant les tribunaux paritaires.

Des exceptions au droit de préemption

Le locataire ne peut exercer son droit de préemption :

- s’il exploite le bien depuis moins de 3 ans ;

- quand le bien n'est pas exploité personnellement par le locataire, son conjoint, ses descendants… ;

- en cas de vente du bien au conjoint, aux descendants… du propriétaire, achetant pour leur propre compte et à condition qu'il n'y ait pas revente dans les deux ans ;

- en cas de vente à une administration publique ou une personne de droit public, à des fins d'intérêt général ou d'expropriation pour cause d'utilité publique ;

- en cas de vente aux personnes devenues propriétaires en vertu d'une succession ou déjà propriétaires au moment de la conclusion du bail à ferme ou devenues propriétaires durant le bail à ferme sans que le locataire n'exerce son droit de préemption ;

- lorsque le bien a fait l’objet d'une promesse de vente antérieure à la mise en place du bail ;

- si le locataire a déjà donné congé ;

- si le locataire possède déjà des terres représentant une superficie supérieure à 3 fois la SMI arrêtée par le schéma directeur départemental* ;

- si le bien est vendu comme terrain à bâtir ou terrain industriel dans les hypothèses prévues par la loi ;

- si, préalablement à la vente, le propriétaire expose des motifs justes et sérieux devant le juge.


*La loi d’avenir projetant de supprimer la SMI, ce seuil sera redéfini.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SM CAEN - PARIS FC
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Deuxième en partant de la droite, Philippe Denis a reçu dans sa ferme un parterre de responsables, dont Arnaud Rousseau (deuxième en partant de la gauche).
Tuberculose : Arnaud Rousseau à l'écoute des éleveurs
À l'occasion de sa visite dans l'Orne, Arnaud Rousseau s'est rendu à Landigou, sur l'exploitation de Philippe Denis, dont le…
Valentine Amette, 22 ans, céréalière, s'est lancée dans son projet de meunerie. La Farine de Valentine est disponible à la boulangerie de Pont-d'Ouilly, de Fresné-la-Mère ou encore chez elle, à Bazoches-au-Houlme, les premiers lundis du mois, de 9 h à 12 h.
Valentine Amette, agricultrice au champ et au moulin
Nous l'avions rencontré en fin d'année dernière, alors qu'elle se présentait au concours Miss agricole 2024. Alors aux champs,…
Toutes les animations sont gratuites (sauf la restauration et le baptême en hélicoptère).
Des bonshommes de paille débarquent dans la Manche
À la veille des moissons, les Jeunes agriculteurs ont monté des bonshommes de paille un peu partout dans la Manche. Un bon moyen…
Cette baisse des volumes a été annoncée alors même que "nous sortons d'une période compliquée", dénonce Yohann Serreau, président de l'OPNC (570 producteurs, 422 ml de lait).
Lactalis confirme la baisse de ses volumes
À l'assemblée générale de l'OPNC (Organisation de Producteurs Normandie Centre), organisée à Sées, dans l'Orne, en juin 2024 et…
"Transmission-installation, que peut-on faire de plus ?" Tel était le thème de la table ronde à laquelle participaient Clotilde Eudier (vice-présidente de la Région Normandie), Emmanuel Hyest (président de la Safer de Normandie), Anne-Marie Denis (présidente de la FRSEA Normandie), Emmanuel Roch (président de JA Normandie), Guillaume Larchevêque (Chambre d'agriculture Normandie) et Bruno du Mesnildot (Propriété privée 50).
Safer et installation : faire plus grâce à une volonté commune
"Nous avons toute une génération de jeunes à installer. On doit et on peut certainement faire mieux sous condition d'une volonté…
Publicité