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Le Gaec Arcimare brasse de l’air pour la bonne cause

L’association d’éleveur Segrafo (Séchage en grange du foin) a organisé, jeudi 11 janvier, une visite de séchoir. Plus d’une centaine de personnes se sont retrouvées au Gaec Arcimare, à Chahains (61). Les éleveurs ont présenté leur séchoir, opérationnel depuis le mois de mai.

© JP

lll Benoît Cousin et Julien Dutertre sont installés à Chahains. Les deux éleveurs ont entamé une conversion bio non simultanée en 2012, d’abord pour les terres puis pour le lait. « Le système ensilage engendre des coûts, tant pour la récolte que pour la distribution. Nous voulons un système durable, qui nous permet de retrouver de la maîtrise », explique Benoit Cousin. Dans cette optique, les deux hommes décident de construire un séchoir en grange. L’outil a démarré au mois de mai.
Avant de se lancer, les éleveurs ont visité près de 20 séchoirs dans différentes exploitations. Segrafo les a accompagnés dans leur démarche. « Segrafo est une association d’éleveurs pour la promotion et le développement du séchage en grange. Nous comptons 180 adhérents dans le Grand Ouest, pour quasiment 200 séchoirs », introduit Antoine Vaubrun, animateur au Segrafo Normandie.

L’air tourne en boucle
La construction du séchoir débute en 2016. Les éleveurs agrandissent la stabulation. Le séchoir se compose de quatre cellules, pour 524 m2 de séchage. Le séchage du foin fonctionne grâce au toit solaire : l’air, capté à chaque extrémité de la toiture, se réchauffe et augmente son pouvoir absorbant en passant entre le toit et le sous-plafond de bois aggloméré, dans une lame d’air de 20 cm. L’air est récupéré, puis propulsé grâce à un ventilateur centrifuge sous les cellules. L’herbe, posée sur des caillebotis, est traversée de bas en haut par l’air chaud qui capte l’humidité du fourrage et le sèche progressivement. « Un seul ventilateur fonctionne pour les quatre cellules. Trois à quatre jours sont nécessaires. On peut superposer plusieurs couches dans une cellule. La première de 2 m puis, quand elle est sèche, on peut ajouter des couches d’un mètre », décrit Benoît Cousin. 

Comme un chantier d’ensilage
« Attention à ne pas tasser le fourrage lors de l’andainage, prévient Antoine Vaubrun. Le foin se ramasse avec une autochargeuse, préfané, à 60 % de matière sèche afin d’éviter les risques de pertes de feuilles au champ. Le fourrage est ainsi soustrait aux rayons du soleil et de la lune. Ce qui lui confère davantage d’appétence. » Le séchage s’effectue du printemps à l’automne. « Le gros du travail a lieu en avril. On a l’impression d’un chantier d’ensilage quand on rentre le foin », avance l’éleveur. La distribution se fait à l’aide d’une griffe, l’éleveur pioche dans la cellule le fourrage séché.

Pour la fromageabilité
Le système donne au fourrage de meilleures qualités nutritionnelles. « Les vaches mangent une ration complète et produisent du lait de belle qualité, avec une meilleure fromageabilité », détaille Laurence Bunouf, formatrice à la Maison familiale et rurale de Maltot, venue au Jeudi du foin avec une vingtaine d’élèves. La journée sert de support à l’enseignante pour travailler l’autonomie alimentaire.
Les associés ont investi dans une chaudière à bois pour les jours où il n’y a pas de soleil pour chauffer le toit. « La chaudière consomme 10 m3 de copeaux de bois en 24 à 48 heures. Au moins, nous savons pourquoi nous entretenons nos haies », conclut Benoît Cousin.

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