Emploi partagé
Le GE 14 fête ses cinq ans
Fondé en 2016, le groupement d’employeurs (GE) du Calvados affiche un bilan 2020 très positif. Seule ombre au tableau, le manque de main d’œuvre chronique.
Fondé en 2016, le groupement d’employeurs (GE) du Calvados affiche un bilan 2020 très positif. Seule ombre au tableau, le manque de main d’œuvre chronique.
Chaque année, le GE 14 confirme son utilité en affichant une progression étonnante. En 2020, il a permis l’embauche de 83 équivalents temps-plein (ETP), ce qui représente 150 657 heures travaillées, soit 50 000 de plus qu’en 2019. « La Chambre est fière d’avoir fait naître cette belle idée », se réjouit Elisabeth Pirat, directrice de la Chambre d’agriculture du Calvados, lors d’un discours pour fêter les cinq ans de la structure, fondée en 2016. Elle salue « le dynamisme » de sa directrice, Jennifer Marie, « tu t’es approprié le projet » et le soutien sans faille de la présidente, Hélène Destiny et du conseil d’administration.
64% de CDI
Après cinq ans d’activité, « on fait en un mois ce qu’on faisait la première année », se félicite Jennifer Marie. Avec 64% de CDI, la directrice veut augmenter cette part et favoriser le temps plein, « si les salariés le souhaitent ». Elle dénombre 20% de temps partiel subi, « les limites, ce sont souvent le manque de formation et de mobilité ». Sur l’ensemble des salariés embauchés en 2020, 73% sont des hommes, 58% ont entre 18 et 30 ans. Avec un chiffre d’affaires de 2,2 millions d’euros, le GE 14 emploie 132 personnes en moyenne chaque mois. Un bilan positif qui ne se dément pas en 2021, au vu du premier trimestre. La part du nombre d’adhérents croît elle aussi : ils sont 170 à avoir choisi l’emploi partagé.
Manque de main d’œuvre
Le secteur laitier peine en particulier à recruter des bras, « une offre peut mettre six mois à trouver un candidat », déplore Jennifer Lavaire, la directrice adjointe. Mais le manque de main-d’œuvre touche toutes les filières. En cause, la mauvaise image du métier, « on n’a pas de sortie d’école », constate-t-elle. Les exploitants en viennent à planter en fonction de la disponibilité, « on nous appelle en amont des cultures pour nous demander s’il y a des candidats, relate Jennifer Marie, s’il y en a, ils plantent, sinon ils font une autre culture ».
Faire appel aux étrangers ?
Face à ces pénuries, le GE 14 s’accorde le droit de faire appel à des étrangers. « En 2019, on a embauché des migrants sur des salades, dans le cadre du dispositif Agir 14 avec la préfecture », retrace Jennifer Marie, « en 2020, on a embauché des Espagnols ». Cette année, ce sont des saisonniers italiens. « En tant qu’exploitant, il faut avoir l’esprit ouvert, reconnaît la directrice, et il y a la barrière de la langue, mais ça peut marcher ». Elle témoigne des réussites : « les étrangers sont des saisonniers dans l’âme, ça donne une vraie dynamique à l’équipe ». Le trésorier Mario Fornet a recruté des profils insolites, « un musicien, un Somalien, des gens de la restauration qui n’avaient plus de boulot à cause du Covid », une expérience tout à fait positive pour lui.
CSE : l’appel aux salariés candidats
Ayant passé la barre des 50 salariés, le GE 14 se doit d’étoffer son conseil économique et social (CSE) : budget dédié à mettre en place, réunions obligatoires tous les deux mois, mise à disposition d’un local et organisation d’élections de délégués du personnel, dont le premier scrutin est en cours. Dix postes sont à pourvoir (cinq titulaires et cinq suppléants). Les élus participeront au conseil d’administration de l’association où ils auront un avis consultatif. Malheureusement, peu de candidats se sont manifestés. « C’est une nouvelle étape pour nous, indique Jennifer Marie, la directrice, on ne sait pas encore comment on va adapter ces nouvelles règlementations à notre association. »