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Documentaire
Le lien physique homme-animal soulève des interrogations au Robillard

Les étudiants de la licence Bien-être animal, encadrés par Laurence Noisette, ont organisé la projection du documentaire Un lien qui nous élève. La robotisation a fait tiquer le public composé d’élèves.

Lycée Robillard
Les six étudiants de la licence Bien-être animal du Robillard, encadrés par Laurence Noisette, responsable de la formation et Olivier Dickinson, réalisateur. Avant la projection, les jeunes ont présenté un topo sur le bien-être animal, en sortant des stéréotypes et de la bientraitance.
© DR

250 élèves d’une dizaine de classes de la 1re professionnelle au BTS en passant par les cursus généraux, encadrés par leurs professeurs. Tel était le public du documentaire « Un lien qui nous élève », projeté au Robillard lundi 13 décembre. Le long métrage, réalisé par Olivier Dickinson - et présent dans l’amphithéâtre - met notamment à l’honneur cinq éleveurs, du sud de la France au Finistère. À l’heure de la robotisation, ils témoignent des bénéfices réciproques que retirent l’homme et l’animal du contact physique, sans confondre « sensibilité » et « sensiblerie ».

Défendre l’élevage

« La première raison pour laquelle j’ai réalisé ce film, c’est pour défendre l’élevage contre le mouvement végane », révèle Olivier Dickinson. Le réalisateur prend le contre-pied des « films de propagande » antispécistes qui tournent sur internet. Il prend le parti du temps long, de montrer des élevages où l’ont trait parfois à la main, où les animaux de réforme sont recueillis, où l’on soigne autrement que par des antibiotiques. Il aborde la question de l’abattage à la ferme, pour le bien-être de l’animal mais aussi pour celui de l’éleveur. Il écarte d’emblée la robotisation, qui prive du contact physique. Il choisit de montrer des éleveurs heureux, qui s’épanouissent dans des paysages ruraux, au milieu d’animaux qui leur font confiance. « J’ai rencontré les éleveurs grâce à internet et au bouche-à-oreille. » S’il présente des « petits élevages », paysans et bio, Olivier Dickinson assure en avoir rencontrés en conventionnel. « J’ai vu les deux. Ce n’est pas la taille de la ferme qui a joué mais le contact et la faculté des personnes à être à l’aise devant la caméra. »

Réactions d’élèves

À l’issue de la projection, les réactions sont allées bon train. Le rejet de la robotisation, affiché, a suscité des réactions tranchées chez les étudiants. Tour à tour, ils ont pris la parole : « quel est le retour des éleveurs industriels sur votre reportage ? » ; « pourquoi selon vous il n’y a plus de lien en traite robotisée ? » ; « les éleveurs [dans le documentaire] s’occupent de leurs bêtes comme d’animaux de compagnie, pas comme des éleveurs » ; « pourquoi ne parlez-vous pas des exploitations qui ont vocation à faire du rendement ? » ; « le robot remplace le trayeur, pas l’éleveur » ; « le robot permet d’avoir plus de temps pour regarder ses animaux ». Olivier Dickinson de se défendre : « je n’ai rien contre le robot de traite mais j’ai un problème avec les fermes 100% robotisées. Je ne dis pas qu’il faut arrêter les robots mais qu’ils créent une distance avec l’animal car il y a perte de contact physique. Je cherche des valeurs, des personnes avec des histoires. Je ne parle pas d’un monde idéal, la société est trop complexe ».

Apporter de l’ouverture

Dans la salle, une étudiante tente de recentrer le débat : « la question n’est pas sur la robotisation mais sur le lien avec l’animal. L’ouverture d’esprit est importante ». Laurence Noisette, responsable de la licence pro Bien-être animale au Robillard, analyse : « ce sont des gamins d’éleveurs. Il existe un hiatus entre la maison et ce qu’on peut leur apprendre ici. Aujourd’hui, le message porte sur le lien avec l’animal comme étant quelque chose de philosophique qui peut nous aider. Les jeunes doivent sortir du système de leurs parents. Nous, les professeurs, nous sommes là pour leur apporter de l’ouverture ».

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