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Développement durable
Le miscanthus pour remplacer le fuel

Michel Galmel, agriculteur dans l’Eure, a installé en avril 2011 une chaudière de type polycombustible d’une puissance de 100 kW.

Michel Galmel, agriculteur dans l’Eure, a fait le choix de chauffer ses bâtiments au miscanthus. Un choix qui s’inscrit dans une logique globale de développement durable  sur cette exploitation de 60 ha : production et vente directe de produits cidricoles, réduction des intrants, utilisation de lin pour la rénovation du bâti, agroforesterie …  Par soucis d’autonomie et d’économie, l’exploitant a installé en avril 2011 une chaudière de type polycombustible d’une puissance de 100 kW. Elle remplace d’anciennes installations au fuel, à l’électricité et au bois. Un réseau d’eau chaude, chauffage et eau chaude sanitaire, relie désormais les différentes unités du corps de ferme : 2 habitations, 2 cham-bres d’hôtes et un magasin.

Produire son propre combustible
La chaudière a été volontairement surdimensionnée,  pour pouvoir également à terme chauffer un bureau et une salle d’accueil de groupe, soit un total de près de 700 m². Michel Galmel produit lui-même son combustible. Il cultive sur son exploitation 7,5 ha de miscanthus implantés en 2008 et 2009. Une partie est en contrat avec la coopérative de déshydratation pour la production de litière équine et l’autre est autoconsommée en combustible. La récolte est effectuée par l’entreprise UCDV, à l’aide d’une ensileuse à maïs classique. Elle est facturée 460 €/ha, transport compris.Le rendement sur les parcelles de l’exploitant s’élève à environ 5,5 TMS/ha la première année et 8 TMS la deuxième année. La production autoconsommée est stockée dans un hangar, loué par l’exploitant, qui alimente tout au long de l’année le silo de sa chaudière. Sur l’hypothèse d’un potentiel de rendement de 13 TMB récoltées par an/ha, le coût de revient complet du combustible lissé sur 20 ans est estimé à 110 €/T (prix de revient sur pied 60€/T - récolte/stockage 50 €/T - source chambre d’Agriculture de l’Eure) soit 27 €/MWh.Un fonctionnement simple
Après avoir suivi une formation auprès de la chambre d’Agriculture en 2008 et visité différents sites, le choix de Michel Galmel  s’est avant tout basé sur des critères de prix et de simplicité d’usage : conception simple, automatisme de gestion des cendres et dispositifs pour éviter le mâchefer (fond mouvant). Le ramonage de la cheminée est réalisé une fois par an et les cendres sont évacuées automatiquement. En cas de disfonctionnement, un dispositif avertit immédiatement l’utilisateur par SMS. Un seul regret, le service après-vente peu réactif a conduit Michel Galmel à s’autoformer à la régulation de sa chaudière. Une régulation d’autant plus pointue que la chaudière est utilisée l’été en sous-régime pour fournir l’eau chaude. La chaudière est alimentée par l’intermédiaire d’un silo de 100 m3 construit à cet effet qui permet de stocker 12 T de miscanthus en vrac, soit la consommation moyenne de 5 mois. Il est rempli à l’aide d’une benne à fond mouvant. Un dessileur rotatif de 4,5 m de diamètre et une vis sans fin assurent le transfert du combustible vers la chaudière.  Le tas de miscanthus est poussé vers le dessileur à l’aide d’un télescopique environ toutes les 3 semaines en période de grand froid. 

Un retour sur investissement en 12 ans
L’installation globale a coûté 80 k€, main d’œuvre,  radiateurs et silos compris, dont 41 k€ d’équipement en chaudière et réseau. Accompagné par le conseiller énergie de la chambre d’Agriculture dans sa démarche, Michel Galmel a par ailleurs  bénéficié d’une aide de 9 500 € dans le cadre du plan de performance énergétique. L’économie réalisée sur le combustible 7 605 € permet de financer l’investissement en 12 ans. Un projet qui a également eu une conséquence non prévue !  Bénéficiant désormais d’un magasin plus grand et bien chauffé, l’exploitation reçoit davantage de groupes et développe son activité.  Côté émission, le projet permet d’économiser annuellement près de 35 T de CO2, c’est l’équivalent  du rejet de 18 voitures roulant 15 000 km /an !Riche de son expérience, Michel Galmel souhaiterait aujourd’hui promouvoir le développement de ce type de chaudière auprès des collectivités. La faible consommation d’intrant de la culture pérenne du miscanthus pourrait être un atout pour combiner enjeux énergétiques et préservation de la qualité de l’eau. “Avec une énergie de proximité, c’est aussi l’occasion de consolider l’activité de petites exploitations et de rapprocher la campagne et la ville” ajoute-t-il.
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