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Equipement
Le photovoltaïque comme complément de revenu

La toiture de votre stabulation, de votre poulailler ou bien encore de votre hangar de stockage de fourrages vaut son pesant d’énergie et donc de complément de revenu. Petit détour en Mayenne.

Jean-René Lallier (responsable Energies Renouvelables chez Solar Diffusion) : “les premiers qui ont compris l’intérêt du photovoltaïque, ce sont les agriculteurs”.
Jean-René Lallier (responsable Energies Renouvelables chez Solar Diffusion) : “les premiers qui ont compris l’intérêt du photovoltaïque, ce sont les agriculteurs”.
© TG

Opération “poulailler ouvert” vendredi dernier chez Rémy et Annick Bresteaux, producteurs de poulets et “Agrialiste” à Lassay-les-Châteaux en Mayenne. Un élevage qui vient de doubler sa capacité de production de volailles et d’investir dans les énergies renouvelables notamment avec un champ de panneaux photovoltaïques d’une puissance installée de 206 Kwc. 

1 600 m2 de panneaux
On appelle cela de l’intégration. Il est vrai que les 1 600 m2 de panneaux photovoltaïques nichés sur le poulailler n’offensent pas le paysage. Mieux même, ils fatiguent moins les yeux qu’une vulgaire tôle ondulée. Et quand on apprend qu’ils transforment, grâce à un ondulateur, l’énergie du rayonnement solaire en courant alternatif injecté, on se dit qu’un atelier de production animale quasi industriel peut devenir écologiquement respectable.  C’est bien là tout le paradoxe ! A l’heure où le Grenelle de l’Environnement a placé sur orbite (durable ?) l’agriculture biologique, l’agriculture conventionnelle contre-attaque sur le flanc environnemtal. Cette installation évite l’émission de CO2 de l’équivalent d’une quinzaine de voitures roulant 15 000 km par an et cela pendant 20 ans. Pas convaincu ? “Une installation solaire de 3 Kw permet d’éviter en un an l’émission de 9,46 g de matière hautement radioactive à longue vie dont on ne sait pas quoi faire”, peut-on lire dans la plaquette de la société Solar Diffusion. Faire rimer “écologique” avec “économique”, c’est finalement ce qui a guidé Rémy et Annick Bresteaux dans leurs choix. A côté du photovoltaïque, ils ont également misé sur une chaudière à bois.

Des pièges à éviter
Avant d’investir dans du photovoltaïque, certaines précautions sont à prendre. “Sourcing des panneaux et bien veiller à ce que le système d’intégration rémunère l’énergie à 60 centimes”, relève entre autres Jean-René Lallier, responsable Energies Renouvelables chez Solar Diffusion(1). Une société basée à Laval (SNC Bellanger comme maison mère) grossiste en chauffagerie à la base. “Cette activité photovoltaïque est un nouveau métier dans une logique d’entreprise”. Après un premier comice agricole en 2007, Solar Diffusion fait désormais salon du SPACE au SIMA en passant par Innovagri. “Les premiers qui ont compris l’intérêt du photovoltaïque, ce sont les agriculteurs”, assume Jean-René Lallier. Hangars à fourrages, poulaillers, porcheries, stabulations (...), les applications agricoles sont nombreuses. L’entreprise en comptabilise une vingtaine a son actif à ce jour et le phénomène monte en puissance. “Prise de conscience et forte rentabilité”, explique-t-on.
Toutes les toitures ne sont pas photovoltaïsables. Il faut un bâtiment durable (la contractualisation avec EDF courre sur 20 ans), exposé prioritairement au sud avec de façon optimum une pente à 30o et une surface minimale.  “Mais on étudie toutes les propositions. Dès qu’on trouve un toit, on le prend”, assure-t-on.

Louer ou investir
Mais investir dans le photovoltaïque reste financièrement très lourd surtout quand il vient s’ajouter à une mise aux normes ou à la construction d’un bâtiment neuf. Au Romé, chez Rémy et Annick, l’investissement (uniquement pour la toiture photovoltaïque intégrée) s’est élevé à 1,2 Me pour une recette annuelle escomptée de 113 000 e. C’est pourquoi les grossistes et fournisseurs font preuve d’originalité en proposant différentes formules de partenariats avec les propriétaires des murs. Cela va de la création d’une société de production d’énergie au capital partagé variablement entre l’entreprise et l’agriculteur à la simple location du toit. 
Selon quel barème ? “On loue entre 2,5 et 6 e/m2/an, précise Jean-René Lallier. Cela varie en fonction du rendement lié à la productivité de l’installation. Plus elle est rentable, plus on rémunère”. Et la nature est ainsi faite que ce rendement varie finalement assez peu d’une année sur l’autre. La modélisation de l’ensoleillement annuel permet d’avoir une vision assez précise du potentiel réel de chaque réalisation. Un placement rémunéré entre 10 et 15 % selon certaines sources. Ne pas se précipiter sans doute mais à intégrer dans la réflexion.
Th. Guillemot
(1) : 82 Bd Denis Papin
CS 66119 53062 Laval Cedex 9
Tél 02 43 59 28 20
Fax. 02 43 59 78 85.
Site : www.solar-diffusion.fr
Email : jr.lallier@omc-laval.fr

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