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A La Villette (14)
Le photovoltaïque éclaire le bouquet énergétique

249 000 e d’investissement pour 600 m2 de panneaux qui viennent coiffer une stabulation bio. Le soleil brille pour le photovoltaïque.

En ce matin de mai et même si les premiers rayons de soleil activent autant qu’ils le peuvent les 600 m2 de panneaux photovoltaïques de la stabulation flambant neuve dominant les vallons de La Villette, le compte n’y est pas pour faire tourner les deux ventilateurs du séchoir en grange. En conversion bio depuis un an avec un système tout herbe et séchage en grange, Emmanuel Poulain pense et agit bio. Mais en attendant que la France atteigne les objectifs ambitieux fixés par le Grenelle de l’Environnement, énergies renouvelables cohabitent avec énergies conventionnelles. En 2009, bio ou pas bio, la principale source d’énergie reste le nucléaire mais les curseurs bougent.

Le chemin le plus court
Il est une règle physique et de circulation énergétique incontournable : l’électricité prend toujours le chemin le plus court. Ainsi, Emmanuel Poulain est le premier consommateur de l’énergie qu’il produit. Mais l’objectif affiché à La Villette (près de Thury-Harcourt/14) n’est  pas de devenir son propre fournisseur. Entre l’acte de production et celui de consommation, il y a EDF. Un contrat lie notre jeune agriculteur et Electricité De France pour 20 ans. Un contrat rassurant avec un prix de rachat garanti et réévalué chaque année : 0,57 e en 2008 ; 0,60 e en 2009. “Sur le papier, ça ne coûte rien, reconnaît Emmanuel. Pas de souci, la revente paie les annuités”. La banque a d’ailleurs financé l’opération sans aucune réticence. Il mettra 15 ans à rembourser les 249 000 e d’investissements nécessaires à l’achat et la mise en place des 600 m2 de panneaux photovoltaïques (37 800 Wc, 630 modules amorphes et 9 onduleurs) sous forme de toiture intégrée. Parallèlement, le contrat avec EDF court sur 20 ans et le rendement de l’installation, même s’il baisse d’année en année, est assuré pendant 20, voire 25 ans. Après d’ailleurs, on ne sait pas encore. “Presque une carrière d’agriculteur et le tout avec zéro travail”. Enfin presque, parce qu’en amont, il faut dépenser beaucoup d’énergie avant d’en produire un peu. “Un an  de formalités qui s’apparente à un parcours du combattant administratif”. Un véritable fossé sépare une volonté politique hautement médiatisée et une application terrain parfois, et sans trop bien comprendre pourquoi , chaotique. Mais sur le chemin des embûches, Emmanuel Poulain a pu se reposer sur son prestataire de service (l’entreprise Lamour de St-Lô/50) qui s’est chargée du dossier de A à Z.

La locomotive agricole
L’agriculture n’a pas raté le train de l’énergie photovoltaïque. Elle en constitue même la locomotive. Poulailler, porcherie, hangar fourrager, stabulation (…), autant de bâtiments qui peuvent supporter une toiture intégrée. Les bâtiments industriels ne connaissent pas un tel engouement. Tentative d’explication : l’agriculture, malgré les crises à répétition, est par définition durable pendant que l’industrie est potentiellement délocalisable. Alors quand il faut s’engager pour 20 ans…
Investir  dans cette technologie est plus aisé en cas de construction neuve. L’étude de faisabilité s’imposerait même. Les paramètres d’exposition (plein sud) et de pente de toit (45 %) pour un rendement optimal peuvent être intégrés dès le départ. Le raccordement au réseau est  également à considérer. Emmanuel Poulain a dépensé 1 250 e dans l’opération.  Ensuite, c’est l’étude financière qui tranchera en déterminant la durée du retour sur investissement. Enfin, il faudra aussi dénicher le bon fournisseur et le bon prestataire de service.  La prise de risque en l’état semble limitée. La modélisation du rendement des différentes installations en fonction de leur positionnement géographique est précise et varie peu d’une année sur l’autre. La maintenance est quasi nulle et il n’est guère que les ondulateurs  (garantis et assurables) qui peuvent créer la mauvaise surprise. Enfin, la contractualisation repose sur du long terme. C’est peut-être cette dernière considération, parce que l’on ignore la pérennité de cette mesure, qui a boosté et booste encore le photovoltaïque dans les campagnes. Sans se tromper, on peut affirmer que les conditions de demain seront moins favorables que celles d’aujourd’hui. Et si les agriculteurs bio ont été les premiers à se saisir du dossier, l’agriculture conventionnelle a tout intérêt à lui emboîter le pas.

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