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Le préfet du Calvados glane les bonnes idées

Le préfet Philippe Court a visité l’exploitation de Benoît et Thomas Vandermersch et le futur site de teillage de la coopérative linière de Cagny, à Cintheaux, jeudi 25 mars, à l’initiative de la FDSEA. Le représentant de l’État a enregistré les bonnes idées.

VISITE PREFET PH. COURT
Benoît Vandermersch a présenté la culture de pois d’hiver, qu’il a semés en partie pour remplacer les betteraves. « Je les vends à un négociant qui en retire la protéine pour l’alimentation humaine en Allemagne. Mais c’est un marché de niche », explique le cultivateur.
© DR

Après une ferme laitière dans le Pays d’Auge, la FDSEA avait promis au préfet la visite d’une exploitation en grandes cultures. Rendez-vous était donné, jeudi 25 mars, chez Benoît Vandermersch, à Cintheaux, associé en SCEA avec son cousin Thomas. Les cultivateurs représentent la 4e génération d’exploitants. « Nous avons toujours produit des grandes cultures : céréales, colza, lin et avant des betteraves sucrières. Nous avions des rotations longues sur huit ans, avec un intérêt agronomique et écologique », retrace Benoît Vandermersch. Depuis la fermeture de la sucrerie de Cagny, les cultivateurs cherchent à se diversifier, à se former : « nous voulons progresser. Nous sommes en réflexion pour passer HVE 3 mais comment valoriser du blé avec cette certification au port de Rouen ? »

" Nous pouvons financer 40 % de l’achat de casiers"

Dans cette logique, Benoît et Thomas Vandermersch se sont affranchis du dernier anti-germinatif sur pommes de terre, qu’ils ont remplacé par de l’huile essentielle de menthe. Ils ont construit un nouveau bâtiment, accolé au magasin de vente de pommes de terre en libre-service, 24h/24, 7j/7. « En tant que consommateur, je suis attentif au dernier épandage. Racontez-moi cette histoire, communiquez dessus dans votre magasin », lance le préfet, qui félicite une démarche « volontaire, dans l’air du temps ». Dans un parfum mentholé, Philippe Court salue la mise en place de casiers et apporte une piste de réflexion : « les contrats de relance et de transition écologique (CRTE) sont là pour soutenir les collectivités locales. Nous pouvons financer 40 % de l’achat de tels casiers et la construction du bâtiment par une commune, que les producteurs pourraient approvisionner. Êtes-vous partants ? » questionne-t-il, visiblement séduit. Un sac de pommes de terre lui a été offert.

Déménager le teillage de Cagny : un projet à 10 millions d'euros

La visite s’est poursuivie à quelques centaines de mètres de l’exploitation, au lieu-dit La Jalousie, où la Coopérative linière de Cagny envisage de déménager. Philippe Court a été accueilli avec un cadeau, une écharpe en lin. Vincent Duyck, président de la coopérative, a présenté le contexte : le prix du lin attractif il y a deux ans et la fermeture de la sucrerie de Cagny ont conduit les producteurs soit à augmenter leur sole soit à démarrer la culture. « Nous sommes passés de 130 à 193 adhérents, de 22 à 32 salariés, d’un teillage en simple poste à 2x8 », illustre le président liniculteur. Le site de Cagny, implanté depuis les années 1965, est maintenant cerné d’habitations. Les locaux sont étroits. « On ne peut plus produire à Cagny, le site est obsolète. La seule alternative est de déménager. Nous avons voté en assemblée générale l’augmentation de capital qui implique les adhérents dans le projet », expose Vincent Duyck. Reste à boucler la partie financement. « Notre projet, industriel, nécessite 9 à 10 millions d’euros d’investissement », chiffre le président. La coop souhaite récupérer le matériel le plus récent, adapter « un vieux bâtiment aux nouvelles normes et mettre l’accent sur la qualité de vie au travail en installant des cabines pour protéger du froid, du bruit et de la poussière ». Quid alors du plan de relance ? des fonds Feader ? ou d’autres dispositifs ? « Nous avons besoin d’aide pour être à l’optimum des aides, pour choisir la bonne porte d’entrée », souffle Benoît Lefébure, membre du bureau. Le préfet de répondre : « pour être efficaces, il faut que quelqu’un vous guide et vous éclaire sur l’ensemble des dispositifs ». À l’issue de la rencontre, Philippe Court et Vincent Duyck ont échangé leurs coordonnées. Le sous-préfet à la relance, Nathan de Lara, doit contacter les liniculteurs pour les aider à tisser leur projet économique. A suivre.

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