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Le test du slip pour comprendre l’agroécologie

Le groupe « Enseigner à produire autrement » du CFA de Saint-Lô Thère implique ses élèves dans des GIEE depuis trois ans. En BTS Acse, ils rencontrent les professionnels et réalisent des expériences sur leurs parcelles. Un bénéfice de toutes parts.

ll Au CFA de Saint-Lô Thère, l’heure est au bilan. Fort de trois ans d’expérience, le groupe de travail « Enseigner à produire autrement » est pionnier dans la mise en place du dispositif. David Lesouef enseigne l’agronomie aux BTS Acse. Accompagné par Gabriele Fortino, conseiller en agronomie – productions végétales à la Chambre d’agriculture, il a travaillé avec huit d’entre eux sur la thématique du sol. Pour lui, il s’agit de faire connaître l’agroécologie et de rendre les jeunes, acteurs dans la profession : « se faire un carnet d’adresse et s’insérer dans une démarche de recherche ».

La génération de demain
Les étudiants ont rencontré des exploitants du GIEE Manche agriculture de conservation, effectué des comptages de vers de terre et des tests du slip. Enfouis durant quatre mois dans la terre, les slips blancs en coton bio en révèlent l’état de santé. Pour Vincent Picot, éleveur laitier à Mesnil-au-Val (50) et responsable du GIEE, l’initiative est très positive, « on était même demandeur, confie-t-il, parce que c’est important de montrer aux jeunes qu’il y a d’autres méthodes de production ». Lui qui a quitté l’école il y a quinze ans, aurait « aimé apprendre qu’un sol pouvait accueillir autant de vie ».
Tom Bouquerel, étudiant participant, hors cadre familial et futur ingénieur, n’a pas été long à convaincre, « on était tous intéressé par ce que faisait le GIEE. On est la génération qui va reprendre après, c’est à nous de faire bouger les choses. » Les étudiants ont été touchés par le temps « qu’ils ont pris pour nous expliquer leurs techniques : sans labour, semis sous couvert, etc. ». Un temps bénéfique aux agriculteurs aussi, « ça nous permet de discuter, d’aller dans nos parcelles, et de nous remettre en question ». Les étudiants utilisent l’analyse de la structure du sol pour réaliser des affiches destinées aux voisins ou aux passants, leur indiquer la démarche et « contrer un peu l’agribashing »,
selon l’éleveur. « Contrairement à ce qu’on pense, les agriculteurs recherchent des solutions », ajoute Tom Bouquerel.

Curiosité collective
Du côté des professeurs, la logistique a été importante : mise en place des visites, suivi des élèves. « Les étudiants étaient en attente au départ, explique Sarah Maillet, enseignante en zootechnie. Elle mène le second groupe de treize élèves sur la thématique autonomie alimentaire, c’est pour ça qu’on les a envoyés en petits groupes dans les exploitations ». Ils les ont ciblées et pris rendez-vous auprès de la quarantaine d’exploitants du GIEE Autonomie alimentaire du Cotentin. Après enquête, ils ont réalisé des fiches reprenant le fonctionnement de la ferme, les objectifs de l’éleveur, la conduite, les rations et les pistes d’amélioration. « Le plus difficile est de faire le tri dans toutes les informations collectées », relève Amandine Moulin, également enseignante en zootechnie et co-responsable, ils étaient motivés, ils se sont engagés ». « Pour les apprentis, renchérit Fabien Olivier, animateur et conseiller fourrage à la Chambre d’agriculture, c’est une bonne manière de comprendre les enjeux pour les agriculteurs, au regard de l’agroécologie, et d’adopter une posture professionnelle ». Cinq jours de cours dans l’année sont consacrés au projet, les enseignants en tirent des bénéfices dans les autres disciplines, s’appuient sur les études de cas. « Cela développe la curiosité collective », résume David Lesouef.

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