Aller au contenu principal

Le toastage au menu de l’autonomie alimentaire

Le toastage des protéagineux est une nouvelle piste pour gagner en autonomie. Michel Dumont, éleveur à Saint-Rémy-sur-Orne (14) fait donc cuire ses féveroles. La technique est censée améliorer les valeurs alimentaires. Le gain de production pourrait atteindre les 3 litres de lait par vache.

llll Un parfum qui ressemble à des châtaignes grillées flotte dans l’air. C’est un jour de cuisine au GAEC Dumont ! Chez ces éleveurs, les idées bouillonnent avec un objectif : l’autonomie alimentaire. Toaster ses féveroles n’est pourtant pas si nouveau. « Mes grands-parents cuisaient leurs protéagineux », se souvient Michel Dumont. Mais, la technique devait encore être adaptée à des fermes du 21e siècle. À la demande d’une douzaine d’agriculteurs, les Chambres d’agriculture de l’Orne et du Calvados ont organisé une visite en Vendée. Là-bas, une CUMA a investi dans un système de toastage.  Cette rencontre a convaincu plusieurs agriculteurs de se lancer. Avant, ils ont comparé plusieurs méthodes : germination ou extrusion. Mais, celle-ci se révèle particulièrement gourmande en énergie. Michel Dumont a donc accueilli une démonstration de toastage sur sa ferme. L’éleveur a fait appel à «Protea Thermic», une entreprise bretonne qui se lance dans cette activité. Dans cette « cuisine », les graines sont cuites à 280 C° et ressortent à 100 C°. Elles refroidissent ensuite pendant une semaine dans une benne. Les manipulations sont sans doute l’inconvénient de cette méthode. 

Rééquilibrage du PDIE
par rapport au PDIN
La cuisson répond à la volonté d’autonomie de l’exploitation. Cette dernière a d’ailleurs entamé sa conversion à l’agriculture biologique. L’élevage est déjà autonome. La ration est composée de 9 kg de maïs, 5,5 kg de luzerne, 3 kg d’ensilage d’herbe, 3 kg de féverole et 0,5 kg de lupin. «Le maïs, j‘y tiens. Même en bio, nous avons besoin d’énergie. Notre problème actuel est surtout qu’on a trop de PDIN par rapport au PDIE ».  Le toastage des protéagineux apporte donc une marge de progression. La cuisson améliore le PDIE des féveroles. Par conséquent, les protéines seront mieux digérées par les vaches. La digestibilité devrait permettre à l’éleveur de réduire la dose de féveroles. «Je vais passer de 3 à 2,3 kg. Protéa Thermic facture son service  50 € par tonne. Ces 700 grammes gagnés par vache paient déjà la prestation de l’entreprise de toastage. J’élimine également les problèmes de toxine et j’assèche les graines. Il reste moins de 10 % d’eau », estime Michel Dumont. 

Une étude menée dans
des fermes normandes
Les Chambres d’agriculture de l’Orne et du Calvados étudieront dès cette année les résultats de plusieurs fermes.  « Nous allons suivre une dizaine d’élevages sur les deux départements, avec un protocole identique. Nous observerons des facteurs comme la production, les taux ou la qualité. Nous établirons ensuite un bilan économique en tenant compte du prix de la prestation », explique David Delbecque de la Chambre d’agriculture du Calvados. L’expérience des Vendéens se traduit par des hausses de production (jusqu’à 3 litres par vache), ou des économies de matières premières pour des performances identiques. Ces résultats sont cependant à prendre avec des pincettes, car ils proviennent d’observation en ferme.
 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

Bruno Firmin s'est équipé de deux Gemini UP Double Box.
Le robot à double stalle par Boumatic
Lors d'une porte ouverte organisée par la concession Lactatraite le 4 juin, chez Bruno Firmin à Mantilly dans l'Orne, la…
Le tracé de l'étape 9 qui partira le jeudi 10 juillet de Bayeux et arrivera à Vire.
Un contre la montre en côte de Nacre et une étape 9 de Bayeux à Vire
Groupama Centre Manche et Saint-Contest s'associent pour faire vivre aux amoureux du vélo un rendez-vous hors du commun.
Jean-Guy, Dominique et Michel Saillard ont accueilli l'événement Agrial sur leur exploitation à Villebadin, dans la région d'Argentan.
2 500 personnes à l'affût des innovations Agrial
Les 13 et 14 juin, la coopérative Agrial a mis en lumière toutes les innovations dans ses différentes filières. Pas moins de…
Pascal Caron a reçu plus de 400 personnes pour sa première vente aux enchères de Normandes culardes.
Pascal Caron initie une première enchère de culardes
Pascal Caron, éleveur de Prim'Holsteins et de Normandes a soumis l'idée à l'association "Envies", d'organiser une enchère de…
La fresque imaginée par Anne-Ingrid Le Granché, s'étend sur 35 mètres par 35 mètres.
[EN VIDEO] Des fresques agricoles pour le passage du Tour en Normandie
À Basly et Clécy, les hélicoptères de France Télévisions pourront apercevoir des fresques mettant en avant la Normandie et son…
Vincent Lange travaille au Service de remplacement de l'Orne depuis 2002.
Vincent Lange, l'expérience au rendez-vous
Après 23 ans de services de remplacement, Vincent Lange est désormais Meilleur agent de remplacement de l'Orne. Avec son équipe,…
Publicité