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Aliment bétail
L’élevage confronté à une hausse inévitable de l’alimentation animale

Depuis la mi-juin, les marchés céréaliers évoluent dans un contexte de volatilité exceptionnelle. Si volatilité signifie succession de hausses et de baisses, dans la conjoncture actuelle, elle se conclut par une hausse globale considérable.

Xavier Beulin, président de la FNSEA, appelle à la mobilisation pour obtenir des grandes surfaces la répercussion de l’augmentation du prix des matières premières dans les prix de détail des produits carnés.
Xavier Beulin, président de la FNSEA, appelle à la mobilisation pour obtenir des grandes surfaces la répercussion de l’augmentation du prix des matières premières dans les prix de détail des produits carnés.
© S. Leintenberger
Entre la mi-juin et la fin juillet, le prix du blé a progressé de 60 € par tonne. Les autres grandes céréales fourragères, orge et maïs, n’ont rien à lui envier. Cette flambée des cours des céréales s’est accompagnée de celle des protéines avec une hausse moyenne depuis le début de l’année, de l’ordre de 60 € pour les tourteaux de soja et de colza. L’Indice IPAA calculé par le journal La Dépêche (d’après une base 100 au 1er janvier 2001) atteignait un niveau record à 276,79 le 18 juillet. Cet indice illustre l’évolution du coût des matières premières entrant dans l’alimentation animale. Une forte hausse du prix de l’aliment est donc inéluctable car, comme le soulignent les organisations spécialisées du secteur de l’alimentation animale, Coop de France Nutrition animale et le SNIA, si “les techniques de formulation et les stratégies d’achats (marchés à terme  NDLR) permettent de lisser dans le temps l’impact des variations des cours des matières premières (…) ces mécanismes ont leurs limites lorsque toutes les matières premières connaissent sur une longue période des hausses de prix continues et fortes.” De plus, une politique de régulation des prix par la contractualisation sera compliquée à mettre en place dans un marché anarchique. L’élevage, et plus particulièrement l’élevage hors-sol (aviculture, porcs), est fortement impacté par cette situation et la rentabilité des élevages et de la filière remise en cause. Dans l’urgence, les organisations professionnelles en amont demandent la répercussion de la hausse des coûts de production tout au long de la filière, c’est-à-dire jusqu’au décideur final : la grande distribution. Celle-ci produira sans doute l’argument de la défense du  pouvoir d’achat, pour limiter cette répercussion des coûts.

Saisie de l’AMIS
Dans ce cadre, Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture, a saisi le secrétariat d’AMIS (système d’information sur les marchés agricoles) basé à la FAO à Rome afin de suivre au plus près les évolutions des perspectives de récoltes et les marchés, indique un communiqué du ministère de l’Agriculture du 28 juillet. “La forte augmentation des prix des céréales et du soja devient une préoccupation majeure au plan mondial (…) La situation actuelle mérite vigilance et prudence : vigilance pour suivre l’évolution des marchés mais aussi prudence pour ne pas alimenter les mouvements spéculatifs”, continue le communiqué. Si la situation s’aggrave, Stéphane Le Foll convoquera une réunion formelle du Forum de réaction rapide, mis en place dans le cadre du G 20 et qui regroupe les principaux producteurs de céréales et de soja. Ce Forum “pourrait se prononcer d’une part sur les actions à encourager afin de soulager les tensions, d’autre part sur celles à éviter pour ne pas les accentuer.” Le président de la République, François Hollande, lui aussi préoccupé par la situation a demandé qu’une attention particulière soit portée à l’évolution des marchés des céréales et du soja dont les prix ont fortement augmenté, selon l’AFP. “Les agriculteurs affrontent une situation tendue en raison du prix des céréales, c’est la raison pour laquelle j’ai demandé à Stéphane Le Foll, de saisir les instances auprès du G20 qui doivent prendre toute la dimension de la volatilité des prix des matières premières et notamment des céréales”, selon le chef de l’Etat en visite dans une ferme dans le Gers le 28 juillet.Répercussion du coût des matières premières : mobilisation de la FNSEA
Dans un courrier qu’il vient d’adresser, le 3 août, aux présidents des FDSEA/UDSEA et FRSEA, Xavier Beulin demande aux responsables locaux de se mobiliser pour obtenir des grandes surfaces la répercussion de l’augmentation du prix des matières premières dans les prix de détail des produits carnés. “Nous vous encourageons donc à mener, partout dans les départements, des actions auprès de la distribution. L’objet n’est pas de s’engager sur des actions dures, mais de sensibiliser les consommateurs sur le fait que l’impact d’une hausse des tarifs des produits agricoles sur les prix de vente des produits carnés sera minime, et que cette hausse est vitale pour notre élevage !” indique le président de la FNSEA. L’accord du 3 mai 2011 avec la grande distribution prévoit, en effet, une réouverture des négociations tarifaires en cas de flambée des prix des matières premières sur les coûts de production de l’élevage. Les conditions de déclenchement de ces négociations sont déjà réunies pour la volaille et le seront prochainement pour le porc et le bœuf. Le prix de l’aliment a augmenté de 20 % sur le 1er trimestre 2012, alors que le prix du poulet standard sortie abattoir est resté stable sur la période. En outre, l’impact sur les produits carnés au détail est relativement modeste, selon la FNSEA, de l’ordre de 25 cts/kg pour le poulet standard entier Pac (30 cts pour le poulet de 1,2 kg), 47 cts/kg pour le poulet label entier Pac (70 cts pour le poulet de 1,5 kg), 50 cts/kg pour la côte de porc, 56 cts/kg pour le rôti de porc et 55 cts pour le jambon cuit supérieur tranché (2cts par tranche de jambon).
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