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Elevage
L’entretien des prairies

Remettre de l’ordre dans les prairies.

L’entretien des prairies vise dans un premier temps une remise en état des prairies en sortie d’hiver avec ou sans présence d’animaux.
L’entretien des prairies vise dans un premier temps une remise en état des prairies en sortie d’hiver avec ou sans présence d’animaux.
© REUSSIR

L’entretien des prairies vise dans un premier temps une remise en état des prairies en sortie d’hiver avec ou sans présence d’animaux. Il n’est pas toujours aisé de quantifier les intérêts économiques de ces opérations mécaniques d’entretien. Les actions de sur-semis de trèfle blanc ou de graminées qui peuvent s’associer à ces actions d’entretien doivent s’accompagner d’un diagnostic de la flore pour les prairies naturelles car, suivant la composition de celles-ci les résultats ne seront pas forcément à la hauteur.


Pourquoi entretenir une prairie ?

Selon leurs utilisations et les conditions climatiques, les prairies font l’objet de multiples dégradations, voire agressions. Pour conserver les parcelles en bon état, des moyens mécaniques peuvent y remédier. Parmi les phénomènes à enrayer, on peut citer les taupinières, la gestion des refus, les bouses, le piétinement des animaux, le développement d’adventices,…L’entretien mécanique des prairies limite l’effet de ces dégradations et améliore du même coup les chantiers de récolte et la qualité du fourrage.Ainsi, les actions d’étaupinage et de nivelage vont réduire les risques de contacts des lames de la faucheuse avec la terre, limitant ainsi l’usure du matériel. Elles vont limiter les risques de projection de terre lors du fanage souillant l’herbe et donc les risques de présence des bactéries butyriques dans le lait. L’action d’ébousage va étaler les bouses qui permettent, d’une part de mieux répartir les éléments fertilisants, d’autre part de réduire les zones de refus et ainsi homogénéiser la pousse de l’herbe.Les gains se retrouvent donc sur les temps de chantier et coûts de revient ainsi que sur la qualité du fourrage donc du lait.


L’entretien mécanique d’une prairie

Il existe trois niveaux d’intervention dans l’entretien mécanique d’une prairie.

- Le premier est superficiel : ce sont l’émoussage, l’ébousage, et l’étaupinage. Cela permet d’éliminer la mousse et la végétation morte et de disperser les bouses laissées lors du dernier pâturage.

- Le second niveau consiste à travailler légèrement la couche supérieure de la prairie (2 à 5 cm). C’est la scarification, cela permet d’aérer les premiers centimètres de la prairie, de fractionner les racines et d’accélérer la minéralisation de la matière organique.

- Le troisième niveau permet de travailler le sol de la prairie à plus de 5 cm de profondeur, c’est la régénération ou la décompaction. Cela permet de redonner du volume à un sol tassé par les animaux sans abîmer la structure de la prairie, mais les effets ne sont pas toujours évidents.Les actions de régénération sont à effectuer sur des sols sains bien ressuyés souvent en fin d’été ou début automne.Avant d’entreprendre ce type d’action de régénération assez lourde, il faut parfois se poser la question du pourquoi et analyser ses pratiques ! Les prairies temporaires de courte durée ne sont pas forcément prioritaires pour ces actions d’entretien !

Des outils spécifiques

Différents constructeurs proposent depuis fort longtemps des outils destinés à l’entretien des prairies : herse de prairie, émousseuse, ébouseuse, régénérateur, scarificateur ou encore les herses étrilles plus polyvalentes. Ces matériels sont la combinaison de raclettes et de dents de différentes formes et tailles suivant leurs destinations et peuvent répondre simultanément à différents besoins. Les matériels d’ébousage et d’étaupinage se composent de raclettes permettant ainsi l’étalement des bouses et taupinières. Les matériels d’émoussage sont constitués de peignes à dents souples ou à dents rigides griffant le sol.Les matériels de scarification sont constitués de lames ou de dents fendant le sol sur tous les premiers centimètres du sol sans en modifier la structure.Les matériels de régénération sont constitués de raclettes, de lames niveleuses montées sur des dents vibrantes voire parfois des dents rigides. Elles travaillent sur les premiers centimètres en en modifiant légèrement la structure.


Quel entretien pour quelle prairie ?

quelles conséquences ?L’entretien des prairies est souvent vu du côté superficiel du sol (ébousage,étaupinage, émoussage, nivellement) mais l’action mécanique de ces différents outils permet de relancer la minéralisation de la matière organique par une aération du sol favorisant la fourniture d’oxygène aux bactéries aérobies. Cette minéralisation pouvant être forte suivant le type de sol et les conditions mécaniques, il n’est pas recommandé de pratiquer un entretien tardivement en saison car ce serait une fuite importante de nitrates vers les eaux souterraines.Si une action d’entretien doit être réalisée en automne, elle doit se faire tôt en septembre, une opération de sur semis de graminées pouvant être envisagée ; un sur semis de légumineuses est souvent trop tard à cette période de l’année.A la sortie de l’hiver et au début du printemps, un passage d’outil pour relancer la minéralisation peut avoir son intérêt. Un sur semis de trèfle est tout à fait possible dans la mesure où la parcelle reste dans le circuit pâture. En sortie hiver, la période d’intervention peut être assez large suivant les conditions climatiques (ex : prendre en repère les sommes de températures base zéro à 200 degrés depuis le 1er janvier pour le premier passage, en moyenne vers le 15 février). Si l’herbe est trop importante en cette période il vaut mieux commencer par faire un pâturage rapide.Après le premier passage de printemps, il faut être prudent car suivant la végétation et la météo on peut faire plus de dégâts que de bien (ex : étaler les bouses en période sèche….).Dans le cas de la lutte contre l’agrostis stolonifère, un passage de herse de prairie (dans ce cas les dents vont être vite encombrées par les stolons par manque de dégagement) ou de herse étrille en fin d’été ou tout début d’automne est une bonne opération car on empêche la fixation des stolons. Pour estimer la présence d’agrostis stolonifère en cette période de fin d’hiver, on remarque les plaques jaunâtres dans les prairies, elles donnent une idée du % de présence de cette plante qui devient un fléau en Normandie.Pratiquer un diagnostic de la flore, de la fumure, de la gestion de la pâture, d’entretien du parcellaire herbager est une opération encore peu courante mais  intéressante pour la culture de l’herbe et peut garantir la viabilité économique des exploitations.

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