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Les agriculteurs, de vrais opérateurs économiques

Daniel Prieur, secrétaire adjoint de la FNSEA s’est déplacé dans la Manche ce mardi 21 juillet. Même si le ministre de l’agriculture annonce un peu avant 13 h qu’il se déplacera à Caen, il fait le choix de rester aux côtés des éleveurs manchois comme il l’avait prévu.

Daniel Prieur (au centre) est revenu sur les terres manchoises 
le 21 juillet dernier aux côtés des éleveurs, manifestant à différents lieux stratégiques du département, et notamment à Carentan.
Daniel Prieur (au centre) est revenu sur les terres manchoises
le 21 juillet dernier aux côtés des éleveurs, manifestant à différents lieux stratégiques du département, et notamment à Carentan.
© (sb)

Vous êtes venu le 12 juin à l’AG de la FDSEA de la Manche, vous revenez aujourd’hui. Pour quelles raisons ?
J’ai ressenti en juin une amertume terrible de la part des participants qui ont mis en avant la déconnexion entre le national et la situation qu’ils vivent. Mon rôle, en tant que secrétaire adjoint de la FNSEA, est d’être sur le terrain, à côtés des gars qui sont dans la panade. Quand on sait le nombre important de producteurs de lait, de viande, de porcs dans la Manche, et qui sont sous les feux de l’actualité, c’est symbolique d’être là.

Quel message êtes vous venus apporter aux éleveurs manchois ?
C’est leur dire que la FNSEA est ici. La FNSEA, c’est la FDSEA de la Manche. Il n’y aura pas de négociations à Paris s’il n’y a pas des gens sur le terrain. Pour qu’il y ait de bonnes négociations à Paris, il faut qu’on soit à proximité des gens qui bougent. Je demande donc que le ministre Stéphane Le Foll endosse les habits de premier paysan de France. Et un premier paysan de France ne peut pas vivre avec les prix qu’on a aujourd’hui. Quand on a des prix qui ne couvrent pas nos charges d’exploitation, et que vous avez un décrochage de 80 euros d’une année sur l’autre au niveau de la production laitière, c’est complètement invivable. Il faut que les producteurs puissent être considérés comme opérateurs économiques d’une filière.

Selon vous, que serait un bon accord ?
Il s’agit de rebattre les cartes sur les systèmes indiciaires que nous avons. Aujourd’hui, 6 % du marché font 90 % du prix. En tant que consommateur, les produits dérivés n’ont pas baissé, ils ont la tendance à se maintenir voire à augmenter alors que nous avons eu une baisse de 80 €/1 000 l de lait. Ce n’est pas acceptable. C’est bien un problème de base de référence pour fixer le prix qui revient au producteur.

L’Europe a-t-elle une responsabilité ?
Dans cette affaire là, l’Europe n’a pas ni à être accusée, ni à symboliser des manquements. Dans une communauté économique européenne à 28, il faut avoir soit une intégration plus forte, soit qu’on laisse de la marge et de la liberté aux Etats pour pouvoir réorganiser leur économie. L’agriculture joue un rôle majeur dans l’équilibre des territoires, il ne faut l’oublier. S’il n’y a pas de revenus dans l’agriculture, il n’y a pas de développement des territoires. C’est clair.

Vous avez rencontrez les distributeurs. Qu’attendez-vous de leur part ?
Sur le terrain, il faut que nos troupes soient dans l’action, et marquent à la culotte les grandes surfaces. On aura des résultats si on mouille la chemise. Dans la Manche, l’équipe de Sébastien Amand et Jean-Hugues Lorault le fait. Mais il n’y a pas que les distributeurs qui doivent faire des efforts, les transformateurs également. Dans les chiffres de l’observatoire des marges et des prix, quand un producteur valorise son litre de lait à 0,32 € et que la grande distribution est à 0,34 €. Cela veut dire beaucoup.

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