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Les agricultrices de la Manche attendent des réponses

Lundi 21 octobre, les agricultrices de la Manche se sont mobilisées devant les grilles de la préfecture, aux côtés des agriculteurs afin de demander des réponses au président de la République. Une demande remontée par le préfet de la Manche qui a reçu une délégation pendant 40 mn.

Il était un peu plus de 16 h quand les agricultrices sont arrivées devant la préfecture de la Manche pour bâcher les grilles en noir avec comme message « Macron, réponds-nous » ou encore, « Sauve ton paysan ». « C’est la droite ligne du 8 octobre où 10 000 agriculteurs se sont mobilisés dans toute la France. Nous voulons absolument continuer cette mobilisation pour que notre président de la République nous apporte des réponses, pour qu’il fasse preuve de courage politique », martèle Catherine Guérault, présidente de la commission « agricultrice » de la FDSEA de la Manche. Et cette mobilisation s’inscrit dans le mouvement national du lendemain. « Nous répondons au mot d’ordre des réseaux FNSEA et JA », rappelle Anne Jeanne, secrétaire générale de la FDSEA. « Le président de la République nous dit qu’il est aux côtés des agriculteurs. On en attend la preuve », poursuit-elle.

30 % d’agricultrices
Au menu de l’action, les accords internationaux, les distorsions de concurrence, l’agribashing ou encore les ZNT.  Des sujets évoqués quelques heures avant avec Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, venue sur la ferme expérimentale, la Blanche Maison à Pont-Hébert, où 35 ha des 115 que comptent le site seraient concernés par des ZNT, soit près du tiers. Et cette situation ne serait pas isolée du fait de l’habitat dispersé dans la Manche. Une situation que les agricultrices vivent au même titre que les hommes. « Tout ce qui concerne la profession nous concerne. Nous voulons nous faire entendre. Nous sommes 30 %, et un peu plus surtout dans les zones d’élevage », prévient Catherine Guérault. 

Les enfants pointés du doigt
Avec une oreille attentive, elle se fait l’écho des membres de sa commission. « On est dans le même bateau, nous portons les mêmes revendications. On est au cœur de la famille, et nous entendons des choses. Même nos enfants dans les écoles sont montrés du doigt. C’est intenable moralement », s’indigne-t-elle.  « C’est même insoutenable dans nos exploitations à cause des prix qui ne sont pas à la hauteur de la juste valeur de nos produits ou encore les normes qui s’accumulent », ajoute-t-elle, demandant tout simplement « le juste respect des lois, et pas plus ». Un élément sur quoi Pascal Férey, vice-président de la FDSEA a rebondi.  « Personne n’est au-dessus des lois, même l’Etat. Et surtout on respecte les personnes qu’on nomme. On a des grandes agences d’états avec des scientifiques de très grand renom, qui donnent des autorisations ou qui retirent des produits. Si les agriculteurs souffrent d’un manque de compétitivité, n’oublions pas qu’en 7 ans, 170 molécules ont été retirées alors qu’elles continuent d’être utilisées dans le reste du territoire européen », explique-t-il. Et évoquant les accords Mercosur ou Ceta, « leur acceptation serait incohérente. On ne peut pas accepter que la France importe des produits agricoles dont on refuse chez nous le système de production », conclut-il.

40 mn chez le préfet
Cette action a conduit une délégation de sept personnes emmenées par Catherine Guérault chez le préfet de la Manche, Gérard Gavory, afin de lui faire remonter les revendications. Au bout de 40 minutes, elle en est ressortie avec le sentiment d’avoir écouté, et la promesse de transmettre les éléments jusqu’au plus haut de l’Etat. Et cette délégation majoritairement féminine ne s’interdit pas de renouveler l’opération pour montrer que les femmes en agriculture ont du poids.

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