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Les AIM en redressement judiciaire, sur la piste d'un repreneur

Le tribunal de commerce de Coutances (Manche) a rendu sa décision mardi. Les AIM sont désormais en redressement judiciaire pour six mois, avec une réunion intermédiaire le 24 février.

Près de 600 personnes travaillent encore sur les différents sites des Abattoirs Industriels de la Manche.
Près de 600 personnes travaillent encore sur les différents sites des Abattoirs Industriels de la Manche.
© ec

Dès 9h 30, mardi matin, les cars chargés de salariés des différents sites AIM (Abattoirs Industriels de la Manche) partaient en cortège pour rejoindre le tribunal de commerce de Coutances. Sur place la tension était palpable. Beaucoup d’élus de la Manche et d’Ille-et-Vilaine étaient présents au milieu d’une foule d’environ 500 personnes, dont le président du conseil régional Laurent Beauvais. L’audience, elle, était à huis clos. En début d’après-midi, le groupe AIM a été mis en redressement judiciaire pour six mois avec une réunion intermédiaire le 24 février. Des négociations sont d’ores et déjà engagées avec d’éventuels repreneurs. Pascal Férey, président de la FRSEA, souligne, “tout doit être mis en œuvre pour la pérennité de ce groupe. Le devenir de nos filières d’amont est en jeu. Désormais, avoir un repreneur est prioritaire pour ne pas laisser s’installer le doute”. De son côté Jean-François Le Grand, président du conseil général de la Manche, indique, “je suis raisonnablement optimiste sur l’avenir des AIM. Je tiens à saluer le sens des responsabilités des salariés qui continuent à travailler afin que l’outil ne s’écroule pas”.

Difficultés récurrentes


Rappel des faits, le 23 décembre dernier l’annonce des difficultés financières de l’abattoir, spécialisé notamment dans le porc et les bovins, a fait l’effet d’une bombe dans le paysage agroalimentaire français. Les salaires des employés d’AIM (près de 600 personnes réparties entre Ste-Cécile, Dangy, Vire, Antrain, Bernay, Nogent-le-Rotrou), dont les actionnaires majoritaires sont les coopérateurs de CAP 50 et JDIS (aliment du bétail), n’ont été versés qu’en partie sur décembre. Depuis quelques années, le groupe AIM a des problèmes de trésorerie récurrents. En 2013, la Région et le conseil général ont mis la main au portefeuille sous forme d’avance remboursable. À cette époque, même Bernard Cazeneuve, alors ministre du Budget, intervient pour accélérer la mise en place d’une SEM (Société d’Économie Mixte). Structure qui rachète dans la foulée les actifs immobiliers du groupe. Globalement, la plus grosse difficulté vient d’un manque de valorisation des carcasses mais aussi d’une concurrence impitoyable des autres pays européens sans oublier la pression de la grande distribution.  Problèmes de gestion interne ? Des salariés affirment que cette gestion “n’était plus aussi rigoureuse qu’à l’époque des frères Pien, fondateurs du groupe”. Reste que l’ancien directeur des AIM, décédé en avril 2012, Jean-Pierre Vincent, tirait déjà la sonnette d’alarme en affirmant voici quatre ans, “nous avons absolument besoin d’une meilleure valorisation. Faire de la découpe en porc ne rapporte pas assez”. Les signaux d’alerte ont donc été bien perçus, mais l’embargo russe et la lutte impitoyable à laquelle se livrent les différents opérateurs ont mis à terre un fleuron de l’agroalimentaire normand.

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