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Les céréales séchées sur place

Sous couvert de la Cuma Ecovaloris, un séchoir mobile à céréales va permettre à une quinzaine d’agriculteurs biologiques d’être autonome pour sécher leurs céréales. Pour la première année, pas moins de 640 tonnes sont programmées dans le Nord Cotentin.

© SB

Depuis l’année dernière, un groupe d’agriculteurs engagé dans la filière bio s’est penché sur la mise en place d’un séchoir mobile à céréales. Une première en Normandie. Le temps de la réflexion terminé, et la visite d’équipements similaires effectués, les agriculteurs ont franchi le pas. Un projet porté par la Cuma Ecovaloris. Pour le président, Antoine Aubry, il s’agit « d’une activité innovante et collective », la fibre même de la Cuma (Coopérative d’utilisation du matériel agricole).

20 mn d’installation
« Le fait d’intégrer la Cuma a facilité le début de l’activité » reconnaît Jean-Luc Pellerin, responsable de l’activité. Le principe est simple. Une fois bien installé, au bout d’une vingtaine de minutes, le séchoir est rempli, au minimum au deux tiers. « On recule au pied de la remorque pour le remplir, qui grâce à une vis sans fin, le grain monte », explique Gilles Duchemin. Une soufflerie envoie de l’air chaud à l’intérieur du cylindre, renvoyé sur les côtés. « Il faut au minimum 10 tonnes de grain sinon l’air chaud repart en haut et non sur les côtés », précise Gilles Duchemin. Le séchoir fonctionne grâce à un brûleur à fuel alimenté par une cuve de 600 l.

Un temps différent selon les céréales
Pour une remorque de 15 tonnes de méteil, il faut compter 1h30 pour passer d’un taux d’humidité de 18 à 15 %, et une consommation de 150 l de fuel. Pour du maïs grain à 35/40 % d’humidité, le temps est évalué à 6 h, avec une consommation de 5 à 600 l de fuel. Autrement dit, la durée de séchage peut varier en fonction du taux de matière sèche souhaité. Pour vider le cylindre, une trappe située dans le haut du cylindre permet de dévier le grain directement dans la remorque installée sur le côté. Et en dix minutes, l’opération est terminée. La température peut se régler à l’intérieur du séchoir. L’essentiel étant d’avoir du grain sec. « Il faut éviter que le grain reste stocké dans la remorque », signale Gilles Duchemin. Sinon, cela peut endommager l’équipement, avec un risque de départ de feu et un dégagement de gaz. Pour les agriculteurs, c’est la seule recommandation. Alors, cela oblige les agriculteurs à planifier leur récolte pour éviter de vouloir accéder au séchoir.

650 T engagées
Sur le plan financier, l’acquisition du matériel s’est montée à 49 000 euros H.T., subventionnée à 25 % par la Région Normandie. Ensuite, les charges fixes sont évaluées à 8,57 €/T. Viennent se greffer des charges variables évaluées à 74,90 €/T correspondant à la location du tracteur de 120 chevaux et de l’achat du fuel. Pour la première année, les engagements devraient être tenus. Avant la saison du maïs grain, 400 T de céréales avaient d’ores et déjà été séchées, soit pratiquement les deux tiers. « Les engagements sont tenus », assure Jean-Luc Pellerin. Mais pour le moment, le groupe ne s’élargit pas davantage.

Tous bios
La particularité de ce groupe repose sur leur engagement en bio. S’ils ouvraient le groupe à d’autres agriculteurs, ces derniers devraient être obligatoirement en bio. « Nous avons besoin d’une certification pour le séchage de nos céréales », prévient Jean-Luc Pellerin. Par contre « si d’autres agriculteurs sont demandeurs, on pourra les accompagner pour un autre équipement », précise Antoine Aubry. Cette acquisition permet aux producteurs d’utiliser les céréales séchées dans l’alimentation des animaux et de tendre vers une autonomie alimentaire.

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