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Les circuits courts, un intérêt et un succès grandissant

Circuits courts, produits fermiers, diversification : autant de termes utilisés pour caractériser la recherche de marchés par les agriculteurs et le faible nombre d’intermédiaires entre eux et les consommateurs.

L’accès et la réussite sur ces circuits de commercialisation exige néanmoins beaucoup de professionnalisme de la part des producteurs et la maîtrise de différents métiers : production, transformation, vente.
L’accès et la réussite sur ces circuits de commercialisation exige néanmoins beaucoup de professionnalisme de la part des producteurs et la maîtrise de différents métiers : production, transformation, vente.
© DR

Le contexte actuel est favorable au développement de ces circuits. Ils répondent à une demande forte des consommateurs à la recherche d’une  offre de produits de proximité et de lien avec les producteurs.
Ils s’inscrivent aussi dans les réflexions sur une agriculture plus durable, largement discutée, tant dans le cadre du Grenelle de l’environnement qu’au niveau des Assises de l’agriculture ou de la nouvelle PAC.
L’accès et la réussite sur ces circuits de commercialisation exige néanmoins beaucoup de professionnalisme de la part des producteurs et la maîtrise de différents métiers : production, transformation, vente.
Même si nous nous attarderons ici davantage sur le concept de point de vente collectif, nous pouvons cependant mentionner d’autres modes de commercialisation en vente directe, tels que : les paniers fermiers via une AMAP, la boutique à la ferme, la commande et/ou vente en ligne, la prestation de traiteur (buffet fermier), le distributeur automatique en libre service pour les consommateurs sur des points stratégiques de passage…

Zoom sur la mise en place d’un point de vente collectif
Au vu des expériences déjà menées, notamment dans une des régions pilotes, Rhône-Alpes, il convient de répondre en premier lieu aux règles de base suivantes :
- il s’agira de proposer des productions locales, issues d’exploitations agricoles où le produit est maîtrisé et vendu par l’agriculteur ;
- le concept repose sur le fait que les producteurs assurent la vente de leurs produits, mais aussi l’accueil et le service auprès des consommateurs (pour rester dans le concept de remise directe ) ;
- la composition du groupe qui porte le point de vente collectif, se fait bien souvent à partir d’un noyau de 6 à 8 producteurs, pour arriver à une quinzaine de personnes avec les membres associés.
Pour démarrer, il est intéressant de réunir au minimum les productions principales, proposant de cette manière une offre permanente d’une gamme variée : légumes, volailles, charcuterie, produits laitiers, fruits. Puis, pourront se greffer d’autres productions au fur et à mesure du temps et des opportunités.
En plus d’une gamme large et variée, il faut aussi, pour accroître les ventes, bien penser les volumes. Si pour un même produit, l’approvisionnement doit se faire auprès de deux producteurs pour avoir les volumes nécessaires, il faudra veiller à avoir un même niveau qualitatif.
Mais, avant tout, il est primordial de prendre le temps de bien définir le projet du point de vente collectif, en cohérence avec des objectifs communs. Les producteurs doivent être motivés et impliqués dans la démarche, dans le  but de forger un projet commun. La bonne entente et connaissance entre les associés sont les fondements majeurs qui feront la réussite et la pérennité du projet collectif.
Il faudra au préalable aussi, bien appréhender les points suivants :
- les attentes de la clientèle ;
- l’étude de marché ;
- les investissements mobiliers et immobiliers nécessaires ;
- le lieu d’implantation du point de vente ;
- les disponibilités de chacun en temps ;
- la rédaction commune d’un règlement intérieur ;
- le statut juridique à choisir ;
- le nom commercial et la communication.

Les questions incontournables
De toute évidence, il est nécessaire que tout le monde doive pouvoir s’exprimer sans retenue. La difficulté résidera sur le fait de trouver le plus petit dénominateur commun, afin d’établir un projet qui remporte l’adhésion de tous.
Il convient notamment que chacun réponde en toute sincérité à ces questions incontournables :
- “le point de vente collectif est-il envisagé comme un débouché principal ou secondaire ?” ;
- “quel temps de travail peut-on consacrer au fonctionnement du point de vente collectif ?” ;
- “sur quel niveau d’investissement peut-on partir ?” ;
- “dans l’avenir, que représentera le point de vente en terme de débouché ?” ;
- “quelles seront les capacités d’adaptation de l’exploitation dans l’éventualité d’une croissance du point de vente collectif ? Quelles réorganisations cela peut-il induire ?”.

Le rôle et l’accompagnement de la Chambre d’agriculture
Pour mener à bien ce temps de réflexion et de concertation nécessaire, la Chambre d’agriculture pourra assurer pleinement son rôle de consulaire auprès des agriculteurs qui souhaiteraient s’orienter vers la mise en place d’un point de vente collectif. En effet, tout au long des différentes étapes la Chambre d’agriculture accompagnera les producteurs et pourra se positionner comme médiateur avec un regard extérieur au projet collectif. Elle coordonnera les différentes réunions, visites de ferme et d’étude, et pourra mettre en place des formations spécifiques aux besoins ressentis pour conforter et/ou acquérir de nouvelles compétences pour mener à bien le projet collectif. Cependant, il est essentiel aussi que chaque producteur s’engage personnellement tout au long de la démarche de réflexion, notamment pour la rédaction des idées fortes qui animent le groupe et du règlement intérieur qui reprend les engagements de chacun.

En résumé…
- Les opportunités à saisir :
• capter une clientèle qui ne se rend pas forcément sur les marchés ;
• attraction des consommateurs par une gamme variée ;
• potentiel de consommateurs important dans les zones péri-urbaines ;
• à terme, très bonnes possibilités d’assurer un débouché fixe.

- Les facteurs de succès :
• investissement en temps et en argent ;
• gérer la vie de groupe ;
• envie de travailler collectivement ;
• prendre le temps nécessaire à la mise en route et la montée en puissance.

M. MONTERO
Chambre d’agriculture de l’Orne

En savoir plus
Si vous avez un projet de point de vente collectif, vous pouvez contacter :
- Chambre d’agriculture de l’Orne - SYNAGRO
(02 33 31 48 07 ou synagro@orne.chambagri.fr).
- Chambre d’agriculture du Calvados - Terroir 14
(02 31 70 25 48).
- Chambre d’agriculture de la Manche - Manche Terroirs
(02 33 06 48 89).
- Chambre d’agriculture de Seine-Maritime
Seine-Maritime Terroirs (02 35 59 47 41).
- Chambre d’agriculture de l’Eure (02 32 78 80 50).
- Chambre régionale d’agriculture de Normandie - Peggy Bouchez (02 31 47 22 97 ou peggy.bouchez@normandie.fr).

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