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Jean-Paul Gauzes, député européen
Les contraintes sont françaises, pas européennes

Jean-Paul Gauzes (UMP) a rencontré les Jeunes Agriculteurs du Calvados sur la ferme de Stéphane Françoise, à Vaux-sur-Seulles. Selon le député européen, certaines contraintes, perçues comme européennes, sont en réalité imposées par la France.

© VM

Les agriculteurs sont confrontés à de nombreuses normes ou directives européennes. Que retenez-vous de cette rencontre avec eux ?
C'est une situation que je connais. J'ai été maire rural pendant 30 ans. Mais, il est important d'aller sur le terrain pour bien prendre conscience de la réalité et d'expliquer le pourquoi de certaines choses. Nous devons notamment mettre en évidence que certaines contraintes perçues comme européennes sont en fait imposées par la France, en plus des règles européennes. Il y a un meilleur équilibre à trouver. Les agriculteurs français ne doivent pas être pénalisés par rapport à leurs homologues de l'Union européenne. Les administrations y sont moins exigeantes et plus réalistes. Les Jeunes Agriculteurs auraient besoin d'un peu plus de liberté, d'un peu plus d'air au moment où ils démarrent leur activité.

Les agriculteurs devraient donc porter une pression supplémentaire sur l'administration française ?
La pression doit être portée des deux côtés. Au niveau européen, les députés ont pour rôles d'être vigilants. Car nous nous sommes associés à la détermination de la nouvelle politique agricole commune depuis le traité de Lisbonne. L'autre aspect concerne le gouvernement français. Il doit faire en sorte que notre agriculture prospère dans des conditions normales.

C'est bien l'Europe         et pas le gouvernement         français qui a mis à l'amende la filière viande bovine lorsqu'elle a tenté     de se structurer ?
Nous avons actuellement une difficulté sur l'organisation des producteurs. Des règles européennes s'opposent aux cartels et aux organisations. Nous travaillons et continuons d'y travailler : les règles doivent être adaptées aux réalités du monde agricole. Le producteur, isolé de lait face à Lactalis, doit pouvoir s'unir à ses collègues pour disposer d'un vrai pouvoir de négociations.
Les Jeunes Agriculteurs ont également le sentiment d'être envahis par des produits importés qui ne respectent pas les mêmes règles. Quelle peut-être la solution ?
Un des mérites de l'agriculture européenne, c'est la traçabilité. Les contrôles doivent être renforcés vers les produits importés. Nous devons vérifier que les normes sont respectées. La concurrence doit être loyale.

Il n'y a pas assez de fonctionnaires pour contrôler le respect des normes des produits importés ?
Il y a suffisamment de fonctionnaires. Peut-être faut-il les orienter un peu mieux sur l'essentiel et non l'accessoire. C'est le rôle de ministre.

La bureaucratie bruxelloise est parfois décriée par le monde agricole. Les députés peuvent-ils avoir une influence ?
Les députés sont membres d'une assemblée. Par exemple lors des discussions autour de la PAC, le parlement a pesé et donné des inflexions aux propositions de la commission. D'ailleurs, les députés français, de droite comme de gauche, ont été moteurs. Avant d'être ministre, Stéphane Le Foll a beaucoup travaillé avec Michel Dantin de l'UMP.

Quand vous êtes interpellé avec la question : « l'Europe à quoi ça sert ? » Que répondez-vous ?
Les agriculteurs sont directement concernés. C'est avec la pêche le seul domaine où existe une politique commune. Tous les fonds qui alimentent le ministère français de l'Agriculture proviennent de l'Europe.

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