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Décryptage
Les exploitations laitières normandes, un monde en mutation rapide

Avec 11 280 exploitations laitières la “grande” Normandie se place au second rang des régions laitières françaises après la Bretagne, ex-aequo avec les Pays de la Loire. Focus sur un secteur en évolution rapide.

La taille moyenne d’un atelier laitier en Normandie est passée de 38 à 52 vaches en 10 ans. Et l’évolution en termes de production (non disponible au RA2010) serait encore supérieure.
La taille moyenne d’un atelier laitier en Normandie est passée de 38 à 52 vaches en 10 ans. Et l’évolution en termes de production (non disponible au RA2010) serait encore supérieure.
© CA Normandie

Le Recensement agricole réalisé fin 2010, dont les résultats sont désormais disponibles, permet de faire un bilan du secteur laitier normand et de son évolution.Fin 2010, la “grande” Normandie (Haute et Basse) comptait 11 283 exploitations avec vaches laitières. Dans une grande majorité de cas l’activité laitière est l’activité principale de l’exploitation, même si une combinaison avec la production de viande bovine est particulièrement fréquente en Normandie (dans 16 % des cas, contre 12 % au niveau national). La combinaison du lait avec les grandes cultures est également fréquente, pour 14 % des fermes laitières (contre 16 % au niveau national). Par contre, les autres combinaisons existant dans les autres régions laitières (en particulier avec les viandes blanches) sont peu représentées. Seconde caractéristique des exploitations laitières : elles correspondent le plus souvent à une activité suffisante pour faire vivre l’exploitant et sa famille. Très peu d’entre elles sont des exploitations “non - professionnelles”, seulement 7 %. L’activité laitière n’est donc presque jamais le fait d’exploitants retraités ou travaillant à temps partiel. Ce constat est également valable partout ailleurs en France. En Europe seuls quelques bassins comme la Bavière font exception sur ce point. Le nombre de fermes laitières a particulièrement baissé entre 2000 et 2010 : il est passé de 17 220 à 11 283 exploitations, soit - 34 % sur 10 ans. Par comparaison, la baisse globale des exploitations “professionnelles” a été de 22 %, ce qui revient à dire que les autres orientations de production (spécialisation viande bovine ou cultures pour l’essentiel en Normandie) sont restées quasiment stables en effectifs. Ce contraste est également observable à l’échelle nationale (- 36 % pour les éleveurs laitiers contre - 19 % au global).D’un point de vue géographique, l’Eure se distingue avec une baisse plus forte du nombre d’exploitations laitières (- 41 %), la situation dans les autres départements normands étant relativement homogène.

Poids relatif en baisse

En 2010, les éleveurs laitiers restent majoritaires parmi les exploitations professionnelles normandes, mais leur poids relatif a reculé de 10 points en 10 ans, passant de 67 % à 57 % du nombre total : c’est la conséquence mécanique de leur recul d’effectif plus rapide que la moyenne. Le poids relatif des laitiers reste très contrasté d’Ouest en Est : en 2010, leur poids relatif s’échelonne de 84 % dans la Manche à 22 % dans l’Eure…Ces données sur les structures d’exploitation ne doivent toutefois pas suggérer un recul du secteur laitier : sur la décennie passée, la production laitière normande a même augmenté légèrement (+ 3 %). La production s’est concentrée sur un nombre plus faible de sites : certaines exploitations n’ont pas eu de successeur ; dans d’autres cas, des exploitants ont opté pour d’autres productions et ont abandonné le lait. Cette seconde situation a probablement marqué surtout les bassins de grandes cultures, en Haute Normandie et dans certains cantons de l’Orne et du Calvados.


La production s’est maintenue mais s’est concentrée

Cette restructuration intense est bien illustrée par l’évolution des classes de taille de l’atelier laitier. Dans le Recensement le nombre de vaches laitières est le seul renseignement disponible, le quota laitier n’étant pas renseigné.  Dans la mesure où la production par vache a augmenté en 10 ans, l’évolution serait encore plus forte en termes de volume produit. S’il atténue le phénomène, le nombre de vaches traduit déjà une évolution très rapide du secteur : ainsi les exploitations de moins de 40 vaches représentaient 57 % des fermes laitières normandes en 2000, elles ne pèsent plus que 34 % en 2010. A l’autre bout de l’échelle, les plus de 60 vaches sont passées de 16 à 36 % des fermes. L’évolution va bien sûr dans le même sens dans les différents départements mais, en 2010, l’Orne se distingue par une distribution plus groupée sur la classe médiane de 40 à 60 vaches (35 % des fermes, contre moins de 30 % dans les autres départements avec davantage de petites structures et davantage de grandes également).Ces évolutions traduisent de multiples facteurs : démographie des éleveurs ; conjoncture relative des différentes productions (lait/cultures/viande bovine) ; évolutions de la politique agricole ; etc…Les perspectives du secteur laitier, avec la sortie des quotas et la réforme de la PAC en 2014, suggèrent que ces évolutions vont rester rapides voire s’intensifier.


Données issues du Recensement agricole 2010, source : Agreste

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