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Elevage
Les génisses allaitantes, l’avenir du troupeau

La carrière d’une vache allaitante se prépare dès la naissance : pas de bonnes vaches allaitantes sans génisses bien préparées.

Les qualités d’élevage des jeunes femelles : facilité de vêlage, fécondité, aptitudes laitières, longévité dépendent du niveau de croissance des génisses. Pour atteindre le poids objectif au vêlage, la courbe de croissance des élèves devra suivre des objectifs de poids précis à chaque étape : sevrage, premier hiver, première pâture, deuxième hiver… 

Adapter sa conduite en fonction de l’âge au premier vêlage souhaité
L’âge et le poids de la vache au premier vêlage guident les objectifs de développement et donc la conduite des génisses de renouvellement. La capacité d’ingestion des génisses est d’autant plus limitée qu’elles sont jeunes et le besoin alimentaire d’autant plus élevé que le vêlage est précoce. Il est important de réserver aux génisses, et surtout aux plus jeunes, les fourrages présentant des valeurs énergétiques correctes et une valeur d’encombrement limitée. Cela est d’autant plus important pour les races réputées à faible capacité d’ingestion (Limousine et Blonde d’Aquitaine) (tableaux 1 et 2).L’éleveur cherchera toujours à amener au premier vêlage une génisse bien développée et en bon état, “ni trop grasse, ni trop maigre “. Les objectifs de poids aux différents stades de croissance (encadré : Les objectifs de poids) sont calculés en fonction du poids adulte, c'est-à-dire au poids des vaches après vêlage. Celui-ci ne cesse de croître et ne doit pas être sous-évalué. Les Chambres d’agriculture des Pays de la Loire proposent dans le tableau 3 des repères en fonction des poids de carcasse observés dans l’élevage et de l’âge moyen à l’abattage.Vêlage à 30-32 mois : une croissance régulière
Pour un vêlage autour de 30 mois, l’objectif de croissance moyen est de 600 à 700 g/jour du sevrage au vêlage et cette croissance doit être régulière. 
De la naissance jusqu’au sevrage : 1 000 g/jour
Cela nécessite que l’alimentation hivernale des vaches vêlées soit bien raisonnée et que la pâture soit bien conduite. En cas de sécheresse estivale ou d’un fort chargement qui conduit à un manque d’herbe, il faut complémenter les génisses de moins de 1 an pour ne pas prendre de retard.
En hiver : 600 à 700 g/jour
Sur le 1er hiver, la capacité d’ingestion est toujours faible, cela oblige donc à prévoir une ration riche et équilibrée qui assure ce niveau de croissance. Sur le 2e hiver, il est important de favoriser la venue en chaleur des génisses. Là aussi, la ration doit être de qualité. Les génisses légères mal alimentées se trouveront fréquemment en anoestrus (absence de cycles) à cette période (hors texte : Ration génisse pour une croissance de 600 g minimum).
600 g à 700 g au pâturage
C’est au pâturage qu’il faut chercher à  maximiser le gain de poids en offrant aux génisses un fourrage peu coûteux, de qualité et en quantité suffisante. Les génisses des troupeaux allaitants réalisent 60 à 80 % de leur croissance au pâturage, y compris sous la mère. Elles peuvent pâturer sans complémentation autre que minérale à condition que l’herbe soit toujours présente en quantité et en qualité. Attention tout de même au pâturage d’automne qui, en conditions humides, pénalise la croissance des génisses non gestantes, et en bonnes conditions il peut entraîner un excès d’état sur les génisses gestantes avec des risques pour le vêlage.La conduite rationnelle de la pâture (pâturage tournant) et la prévention du parasitisme sont fondamentales. La prise de poids pendant la saison d’herbe devra être de 100 kg vifs environ (tableau 4).Vêlages à 33-35 mois : légère restriction alimentaire possible
Le premier vêlage est majoritairement pratiqué à un peu moins de 3 ans en élevage allaitant. En règle générale, il est conseillé de mettre les génisses à la reproduction en tout début de période. Cela permet de faire vêler les génisses entre 33 et 35 mois et de maintenir la date moyenne de vêlage choisie malgré un IVV plus long entre le premier et le deuxième vêlage. Faire vêler les génisses en début de période de vêlage a aussi pour avantage d’être plus disponible pour la surveillance et de ne pas cumuler les difficultés au vêlage plus fréquentes sur les génisses et la dégradation de l’ambiance sanitaire dans les bâtiments au fur et à mesure des vêlages.Les génisses vêlant à plus de 30 mois peuvent supporter une certaine restriction alimentaire en hiver et réalisent une croissance compensatrice au pâturage. Les GMQ hivernaux de ces génisses (2e hiver) se situent entre 500 et 600 g. mais un accroissement temporaire (2 à 3 semaines) du niveau des apports nutritifs (flushing) à la mise à la reproduction améliore leur fertilité.Dans tous les cas, une fois vêlées, les primipares devraient être séparées des multipares en hiver. Elles n’ont pas achevé leur croissance, ont toujours une capacité d’ingestion limitée et ont un besoin supplémentaire de reprise d’état. Dans la pratique, cela conduit à apporter 1 UFL de concentré de plus que pour des multipares et 2 UFL dans le cas d’un vêlage à deux ans.Les objectifs de poids pour une vache adulte de 750 kg
- Au sevrage : 40 % du poids vif adulte (≈ 300 kg).
- A la mise à la reproduction : 70 % du poids vif adulte (≈ 525 kg).
- Apres la première mise-bas : 85 % du poids vif adulte (≈ 640 kg).
Les 100 derniers kilos seront assurés sur les 2 ans après le 1er vêlage, sachant qu’une vache atteint son poids adulte vers 5 ans.

Une période de vêlage précise et courte
Le choix d’une période de vêlage précise et courte facilite la conduite de la reproduction et l’organisation commerciale mais aussi la conduite des génisses de renouvellement. Une durée de 3 mois parait raisonnable, mais pour cela, il est important d’élever suffisamment pour s’imposer une réforme systématique des vaches improductives ou décalées.La double période de vêlage présente de nombreux atouts pour les troupeaux de plus de  50 vaches :
- un vêlage des génisses à 30 mois et ainsi une diminution de la durée improductive des génisses ;
- un meilleur étalement des ventes ;
- une réduction des risques sanitaires ;- une meilleure valorisation des surfaces en herbe ;
- une augmentation du nombre de vêlages par unité de main d’œuvre (productivité du travail).

Vêler à 2 ans c’est possible, mais exigeant !
Le vêlage à 24 mois permet de réduire le nombre d’animaux improductifs (une génération de génisses en moins) et donc d’améliorer la productivité en viande vive du troupeau.
Les objectifs de croissance hivernale sont de l’ordre de 800 g à 900 g et aucune erreur de gestion de l’herbe n’est possible. Le poids au vêlage sera de toute façon inférieur de 20 à 40 kg par rapport à l’objectif de 85 % du poids adulte et il faudra en tenir compte dans le rationnement de la génisse après vêlage.
Cette technique est donc très exigeante et n’est pas sans risque : difficultés de vêlage, décalage dans les dates de vêlages, blocage de la croissance. Il est indispensable de peser régulièrement les génisses de la naissance jusqu’à la mise à la reproduction. Les résultats de la pesée permettent de piloter au plus juste en  ajustant  la ration.
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