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Innov'action
Les vaches franchissent la route grâce à un pont

Les boviducs permettent de passer de l'autre côté de la route en passant dessous. À Vesly, le Gaec Debreuilly a décidé de franchir la route par un pont à vache situé à 4,70 m de hauteur. Découverte le 30 octobre lors d'une porte ouverte organisée dans le cadre des champs d'innovation.

La famille Debreuilly de Vesly a été une des premières à s'équiper d'un robot de traite à la fin des années 90 avec la volonté de poursuivre le pâturage. " Je ne me serais jamais installée si nous n'avions pas eu le robot ", concède Laurence, installée en 2000, six ans après son mari, Christophe. Un investissement guidé par le départ en retraite des parents de Christophe et une difficulté à trouver de la main-d'œuvre. " C'est aussi moins de pénibilité et plus de souplesse ", assure l'éleveuse. Dès 2016, ils ont franchi le pas de la conversion bio, au lendemain de la crise laitière. Mais d'ores et déjà, ils avaient travaillé sur l'autonomie alimentaire et financière. " Nous en avions marre de faire vivre tout un système ", avance le couple, qui s'était penché sur un diagnostic dès 2014. Des réflexions avaient été engagées sur l'alimentation du troupeau. " Vous aviez fait la conversion avant la conversion ", rappelle Caroline Tostain, conseillère en agriculture biologique à la Chambre d'agriculture de Normandie.

Au-dessus de la route 

Depuis, leur fils, Mathieu, s'est installé en 2022. Aujourd'hui, ils mènent un troupeau de 100 vaches laitières, et 135 ha, avec un deuxième robot depuis 2018, toujours avec la volonté de favoriser le pâturage sur les 16 ha accessibles dispatchés en douze paddocks. Pour augmenter cette surface, il manquait en quelque sorte une pièce au puzzle, ou une pièce à leur parcellaire. Depuis décembre dernier, la situation s'est débloquée par la possibilité d'acquérir une parcelle d'un ha et une seconde de 2,5 ha, permettant ainsi de développer un projet assez rare : la création d'un pont au-dessus de la route doublant la surface pâturable. " Il nous fallait ces deux parcelles pour faire aboutir ce projet ", admet Christophe Debreuilly. Les vaches peuvent ainsi emprunter un pont imaginé de toutes pièces parce qu'il s'agit d'un équipement rare. " Nous pouvons passer de 16 à 37 ha pâturables grâce à ce franchissement de la route ", se réjouit le producteur. " On pouvait aller de l'autre côté mais il fallait être deux. C'est à la fois fastidieux et dangereux ", reconnaît Laurence.

Moins cher qu'un boviduc 

Une fois la parcelle acquise, le projet a pu voir le jour. Les démarches ont été assez simples. " Nous avons déposé un formulaire auprès de la mairie. Il n'y avait pas besoin de permis de construire ", affirme le couple. Un élu s'est déplacé pour place. Comme les deux piliers coulés pour soutenir le " caisson " se situaient de chaque côté de la route sans être sur le bitume, l'accord a été prononcé rapidement. Les agriculteurs ont donc pu lancer les démarches auprès des entreprises de Périers, la SARL SLC pour la maçonnerie et les établissements Lenormand de Périers pour le pont. " Le bureau d'études a penché sur la faisabilité parce qu'il ne s'agit pas d'un pont pour un tracteur ", explique Christophe. À la fois le fond de la passerelle a été bétonné et les côtés obstrués pour favoriser le franchissement de la passerelle pour les animaux. " C'est moins cher qu'un boviduc ", assure-t-il, sachant que ce n'était pas possible de passer sous la route en raison des ruissellements de terrain. Les côtés ont été renforcés par de l'enrochement pour que la pente soit aussi douce que possibles pour les vaches laitières.

Porte ouverte 

Depuis le début de l'été, les vaches des producteurs de lait empruntent ce nouvel équipement. Et c'est un sentiment de satisfaction pour les éleveurs qui veulent partager leur réflexion lors d'une porte ouverte programmée le 30 octobre prochain. Dans le département de la Manche, c'est le seul, si ce n'est qu'en France. Une occasion d'aborder également lors de cette journée le pâturage avec la traite robotisée, la ration... " Nous avons arrêté le maïs l'hiver ", note la famille Debreuilly. Un impact direct pour ne pas retenir les étourneaux dans la stabulation. Nul doute que les producteurs de la région y trouveront un intérêt sur le sujet.

Quel est le programme ? 

14 h : présentation de la ferme (Gaec familial à trois associés, 130 ha, 95 vaches laitières, 2 robots de traite Lely, en agriculture biologique depuis 2016)

14 h 30 : faire pâturer les vaches en traite robotisée, les clés de la réussite : des aménagements au pâturage pour une bonne circulation, une conduite du pâturage compatible avec la fréquentation au robot, une ration adaptée pour des performances animales

15 h 15 : construction d'un pont à vaches pour traverser une route : de l'idée à la réalisation, retour sur sa construction avec les constructeurs SLC Périers et les établissements Lenormand et nouveau parcellaire et aménagements pour pâturer toujours plus.

Événement organisé dans le cadre du programme Champs d'innovation (rendez-vous des agriculteurs qui innovent), financé par la Région Normandie.

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