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Lessay, la foire à l'âme paysanne

A quelques jours du début de la Foire de Lessay, le maire, Claude Tarin, livre son attachement à cette foire qu'il définit de rurale, à l'âme paysanne. Celui qui a la passion de la foire, se réjouit de voir le monde agricole et citadin se côtoyer pendant trois jours. La fête foraine, l'allée des rôtisseurs en font aussi son succès.

© SB

>> Que représente la foire Sainte Croix pour Lessay ?
C'est une foire gigantesque. Sur le plan régional, c'est une foire incontournable. La commune est fière d'organiser cet événement, de le partager aussi bien avec des ruraux que des citadins. Quand on voit l'adhésion et l'engouement tous les ans de tous les exposants et les visiteurs, c'est formidable. Cette foire est diversifiée dans ses activités. Elle a un impact économique très fort chez les entreprises. Mais c'est aussi un moment de distraction juste après l'été et au moment de la rentrée. On se sent encore un peu en vacances. La foire c'est la clôture de l'été !

>> Effectivement, les enfants de Lessay n'ont pas classe le vendredi de la foire !
La rentrée s'est faite une journée plus tôt pour permettre d'avoir ce vendredi. Il est très difficile de circuler dans Lessay ces jours-ci et d'accéder aux écoles. Et après tout, les enfants ont peut-être envie aussi d'aller à la foire. Cela profite donc aux enfants et aux parents.  Je me rappelle quand j'étais enfant reprendre l'école après la foire. On y allait pour acheter le cartable et beaucoup de choses pour la rentrée scolaire.

>> Peut-on l'imaginer sans le monde agricole ?
Elle n'existerait pas ! Il faut se rappeler des origines. Au XIXe siècle, il y avait plus de 10 000 chevaux et 30 000 animaux au total. C'est une foire d'origine agricole. C'est la foire des Paysans. C'était aussi l'époque où les commis de ferme changeaient de patron. Elle a toujours gardé cette âme paysanne, cette âme rurale. Nous tous, nous sommes des ruraux. SI les gens viennent aussi nombreux, c'est parce que c'est la fête du terroir.

>> Quelques années après avoir été élu maire, vous avez accueilli le Festival de l'élevage. Pour quelles raisons ?
Quand on parle que la foire de Lessay est incontournable, le festival départemental de l'élevage l'est tout autant.  Il y a un public rural et urbain. Cela permet aux éleveurs de faire découvrir leur métier. Les visiteurs ont accès à une ferme grandeur nature. Il n'y a pas de sectarisme entre les races. C'est un ensemble de races présent. C'est une belle vitrine de l'agriculture en général.
Le Festival de l'élevage a permis de renforcer l'image de l'agriculture à la foire de Lessay. On a réussi à créer une agora agricole. Autour des éleveurs, gravitent tous les métiers. Ce sont les exposants de machines à traire, de robot, ce sont les exposants de tracteurs... on découvre la plus belle moissonneuse-batteuse.

>> Vient-on toujours acheter le dernier modèle de tracteur ?
On ne signe pas forcément le bon de commande. Mais les renseignements sont pris. Ce n'est pas moi qui le dis mais l'entreprise Hardy. Pour elle qui emploie une trentaine de personnes, c'est six mois de boulot. Beaucoup de contacts sont pris à la foire de Lessay. Ce n'est pas rien. L'aspect économique est indéniable. Même dans le bas de la France, on en parle. Tant mieux pour la commune, cela la rend plus attractive. Nous avons 1 500 exposants. Ce sont des entreprises petites et grandes. Elles sont là. Elles y trouvent un intérêt économique. C'est de l'emploi, de l'activité économique au-delà de la région. Ce n'est quand même pas rien. C'est une belle vitrine pour Lessay.

>> Même si cette foire est millénaire, est-elle moderne ?
La commune de Lessay a cette chance de pouvoir organiser cette foire. C'est de notre responsabilité. Et toutes les équipes municipales ont su apporter sa contribution pour l'adapter au monde moderne. Mais le monde moderne, ce n'est pas nous qui le décidons. Elle reste une foire rurale mais dans un monde moderne.

>> Au-delà des 300 bovins, vous avez investi sur le pôle équin. Pour quelles raisons ?
On essaie de remettre sur pied un village équin. On a investi pour conforter ce village. Il y avait 10 000 chevaux au XIXe siècle. Certes, le marché s'est modifié. Le cheval, il faut l'aborder d'une autre façon. L'année dernière, les éleveurs ont fait un concours, vendu des foals... C'était un peu inattendu. Alors cette année, avec le Département de la Manche et la Région Normandie, avec Cheval Normandie, on récidive pour amplifier la présence du cheval, et tirer vers le haut la qualité de l'exposition, la qualité des ventes. Sur place, nous avons créé des structures définitives. L'objectif est d'avoir le même essor que les bovins, et à créer des vocations. Nous aurons cette année une marraine, Andréa Malo, originaire de Montgardon, championne de France d'équitation.

>> Le dispositif sécurité pèse-t-il sur le budget de la foire ?
On travaille régulièrement sur le dispositif avec les services de l'Etat, la gendarmerie. Heureusement que nous avons leur aide. Au fil des années, il s'est amplifié, et notamment après les attentats. Notre objectif est d'équilibrer les comptes. A nous élus de maitriser le budget pour que cela ne soit pas une pénalité pour les contribuables. Notre challenge est de réussir cette foire.

>> Quels souvenirs difficiles et heureux avez-vous ?
Même si ce n'est pas une difficulté, notre challenge est de réussir cette foire. Assurer cette responsabilité est à la fois une difficulté et une responsabilité. Mais c'est aussi un vrai plaisir de partager cette foire avec les gens. Cela me ravie de rendre les gens heureux. J'ai la passion de la foire.

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