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L’Europe finance la conditionneuse à yaourts

Alors qu’une nouvelle enveloppe budgétaire vient d’être allouée pour les cinq prochaines années, des projets ont d’ores et déjà bénéficié de fonds européens dans le cadre du précédent plan. C’est le cas à la ferme de l’Oraille située à Douville-en-Auge.

Le couple Houlet transforme la moitié de sa production laitière en crème, yaourt, et fromages
Le couple Houlet transforme la moitié de sa production laitière en crème, yaourt, et fromages
© SB

Dans cette ferme laitière typique du Pays d'Auge, Gilbert et Sabine Houlet ne ménagent pas leurs efforts pour valoriser leurs produits. Et quand un investissement peut bénéficier de fonds européens, le couple monte le projet pour obtenir des aides à l’investissement. Lors de la visite des membres de la commission européenne à la mi-avril ainsi que les élus de la Région, Gilbert Houlet reconnaît que “c’était indispensable”. Une reconnaissance marquée sur le bâtiment en colombages traditionnels par un panneau affichant le soutien de l’Europe. L’acquisition d’une conditionneuse, lisseuse, pompe à lobe représentant un coût de 120 000 euros, a été aidé à hauteur de 40 %.
Ces investissements traduisent le développement de l’exploitation. En effet, le couple Houlet est à la tête d’une exploitation d’un troupeau de 160 vaches laitières (Normande et Prim’Hostein) produisant 1, 2 million de lait, transformé à 50 % en fromage blanc, crème, yaourts, Pont L’Evêque AOP et Pavé d'Auge au lait cru. Aussitôt la traite, le lait part aux différentes fabrications. Et ce qui n’est pas transformé s’en va à la laiterie.

Parti du sous-sol
La ferme de l'Oraille n’est pas nouvelle puisque ce sont les parents de Gilbert qui ont quitté le sud-manche pour rejoindre le Pays d’Auge. “Ils ont construit progressivement” raconte Sabine Houlet. Le fils a rejoint l’exploitation puis Sabine en 1993. Son arrivée a été matérialisée par le développement de la transformation, qui au départ se faisait au sous-sol de la maison. En 2004, ils ont changé de lieu en créant un atelier de transformation soumis à de nombreux contrôles d'hygiène et traçabilité. Huit ans après, les premières fabrications de fromage ont pu avoir lieu, notamment le Pavé d’Auge, et le Pont l’Evêque.

Commercialiser c’est compliqué
Produire est une chose mais commercialiser en est une autre. “C’est un autre métier” admet Gilbert Houlet. Sur l’exploitation, des jeunes viennent se former et participer au développement de l’exploitation. “Nous avons des jeunes en contrat de professionnalisation” explique Sabine Houlet qui se charge de vendre. Et le résultat est concluant. “On se développe petit à petit parce qu’on investit sur des commerciaux” confie Sabine Houlet. A la fois, les produits s’écoulent en grandes surfaces, crèmeries, épiceries, restaurants d’entreprises ou scolaires. Pour ce dernier, “la mayonnaise a bien pris” grâce au dispositif Agri Local mis en place au niveau du Département. La Région va dans ce sens également pour les lycées. Ce qui incite les établissements à faire appel aux producteurs locaux. “On espère que cela va durer par que nous avons investi lourdement et que nous avons déjà une tarification attractive”. Les yaourts sont très demandés. Ce qui explique l’investissement d’une conditionneuse.

Les grandes surfaces observées
Aujourd’hui, le couple Houlet n’a pas opté pour les marchés, mais plutôt pour un point de vente à domicile, qui sert avant tout de “vitrine”.
Avec les grandes surfaces, Sabine Houlet ne lâche rien. Elle fait le tour toutes les deux ou trois semaines. “Il faut y aller sinon elles nous oublient” explique-t-elle. Régulièrement, elle fait le tour du rayon, regarde attentivement le positionnement de ses produits. Et si nécessaire, elle décroche son téléphone. “Il n’y a pas de cadeau dans le commerce” admet-elle. Son mari ne va pas la contredire parce qu’il est allé comme chaque année négocier les contrats. “Les relations sont de plus en plus tendues. Cette année, on s’est fâché” se désole-t-il.

Un Gaec de sœurs
Si la famille poursuit son développement, c’est parce que la relève n’est pas loin. Deux de leurs filles ont envie de s’installer. Même s’il leur reste des études à faire, les idées sont définies. Elles veulent travailler ensemble. “Alors on s’inscrit dans une stratégie à long terme” poursuit le papa. A ses yeux, “ce n’est pas quand on est dans la difficulté qu’il faut se diversifier”.
Avec la nouvelle PAC, la suppression des quotas, il regarde de près l’évolution de l’agriculture. “On va vers une contractualisation. Je ne vois pas une augmentation de production. Malheureusement, nous n’avons pas la main avec les industriels”. Le prix du lait reste donc incertain pour cet exploitant.

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