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Conjoncture agricole
“L’hiver sera dur sur les exploitations”

Rentrée plein pot pour les Jeunes Agriculteurs de la Manche. Après un Festival de la Terre plutôt réussi, ils embrayent sur les problèmes d’actualité avec une inquiétude, les stocks d’aliments pour l’hiver. Explications.

Ludovic Blin, président des Jeunes Agriculteurs, “cet hiver, les exploitations laitières auront des problèmes de trèsorerie”.
Ludovic Blin, président des Jeunes Agriculteurs, “cet hiver, les exploitations laitières auront des problèmes de trèsorerie”.
© E.C.
Le climat n’a pas été à la hauteur des espérances du monde agricole, particulièrement en production bovine ? “C’est le moins que l’on puisse dire. Dans le département, 50% des prairies ont reçu un excès d’eau en mai, juin et juillet. A la clé, de sacrées perturbations pour le pâturage et la récolte de l’herbe. Dans le même ordre, les maïs ont particulièrement souffert sur la côte ouest et dans le Mortainais. C’est clair, d’après nos contacts sur le terrain, certaines parcelles ne seront récoltées qu’à 10 ou 15% de leur potentiel. Un exemple, sur le canton de Saint-Pois, un de nos adhérents indique qu’il a rempli une seule remorque sur cinq ha, contre 4 à 5 d’habitude. Dans cette optique, nous avons demandé la mise en place d’une mission d’enquête, conjointement avec la FDSEA pour constater les dégâts. Des expertises restent à faire sur la région Nord, le Préfet en tirera les conclusions qui s’imposent”. L’hiver sera donc plutôt dur sur les exploitations ? “Nous effectuons actuellement un recensement des stocks fourragers chez nos adhérents afin de mieux cerner les difficultés. C’est clair, au niveau de l’ensilage beaucoup d’exploitations seront dans le rouge. Par ailleurs, on note une augmentation sensible du prix des aliments “bovins”. Les trèsoreries vont souffrir”. L’augmentation du prix du lait va t-elle compenser cette hausse de l’aliment ? “Absolument pas. En raison d’une forte demande sur d’autres filières (comme les bio-carburants),de mauvaises récoltes un peu partout en Europe, le prix de l’aliment monte quasiment de semaine en semaine. Le lait, même s’il y a eu une petite hausse, ne compense rien. Certains se posent déjà la question d’arrêter cette production pour faire autre chose, comme les céréales : moins de contraintes et de bon rapport. Nous demandons impérativement une hausse significative du prix du lait. Je souhaite aussi que les Pouvoirs Publics prennent en compte la spécificité des bassins laitiers en faisant évoluer les quotas. Il est impensable de voir des pénalités pour dépassement de quota, alors que l’on manque de matière première”. La production porcine commence à souffrir. Pour vous, quelle en est la cause ? “Une fois de plus, la hausse des aliments pénalise une production, importante pour le département et l’Ouest”. Actuellement, il manque 25 centimes/kilo de carcasse pour faire la soudure. Attention, des ateliers pourraient fermer avec un risque de décentralisation de la production sur d’autres départements. Les jeunes installés sont d’ailleurs beaucoup plus fragiles, et ce dans toutes les productions. C’est pourquoi, au niveau bovin, nous remettons le couvert pour réclamer des financers sur le Plan de Modernisation des Bâtiments d’Élevage (PMBE). Votre réflexion sur la fermeture de l’abattoir de Vire ? “Bien évidemment, ce sont les producteurs qui sont lésès en premier. Le site de Cherbourg, lui semble se pérenniser; je tiens à rappeler que si la région a mis 100 000 euros dans cet abattoir, les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA y sont pour quelque chose. Nous sommes montés au créneau à de nombreuses reprises pour que les collectivités mettent la main au portefeuille”.
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