Vache allaitante
L’IA au service de l’amélioration technico-économique du troupeau
Vache allaitante
La coopérative AGIRE (AMELIS) organise, le jeudi 1er mars, une journée portes ouvertes chez Denis et Xavier Bellou, producteurs de Charolais à Avenay (14). Un élevage qui a fait le choix de l’insémination artificielle et du contrôle de performances pour muscler génétiquement et économiquement son atelier vaches allaitantes.

Avancer les dates de vêlages d’environ un mois pour profiter de la pousse de l’herbe au moment où les veaux en ont le plus besoin pour atteindre leur poids de référence à âge type est un autre objectif recherché au GAEC de Fierville.
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TG
Au GAEC de Fierville, à Avenay (14), la vache laitière est devenue allaitante en 1983 par croisement d’absorption. Presque 25 ans plus tard, Denis et Xavier Bellou disposent d’un cheptel de 60 vaches Charolaises dont 53 PMTVA. "Mon objectif est d’arriver à une homogénéité du troupeau", explique Denis. Passionné de génétique mais aussi convaincu de son intérêt économique, il mise sur l’IA (Insémination Artificielle) pour progresser plus vite et aller plus loin.
Des génisses aux vaches
Au GAEC de Fierville, le choix de l’IA remonte à 6 ans. "On a tout d’abord commencé avec les génisses, une quinzaine par an, puis on a donné un coup d’accélérateur il y a deux ans". Pour cette campagne en cours, 34 vêlages déjà sont issus de l’insémination artificielle.
L’objectif en terme de conduite du troupeau est d’avancer les vêlages pour gagner un mois. Une question d’organisation du travail tout d’abord mais aussi faire en sorte que les veaux profitent de la pousse d’herbe au moment où ils en ont le plus besoin. Les 43 ha de STH (Surface Toujours en Herbe) que compte l’exploitation sont en effet séchants. Dès le début de juillet, nos éleveurs sont déjà contraints de distribuer de l’enrubannage pour pallier au manque d’herbe.
Du lait et du développement squelettique
Avec ce même souci d’améliorer les PAT (Poids à Age Type), Denis Bellou privilégie le lait et le développement squelettique dans ses choix génétiques. "Je veux éclater mes vaches", image-t-il. Des orientations qu’il faut concilier avec d’autres incontournables comme la facilité de vêlage. "La génétique est une question de compromis", assurent Vincent Lecoq (Bovins Croissance) et Rémi Bonnafis (AGIRE). Le choix des taureaux lors d’un plan d’accouplement doit d’ailleurs reposer sur le triptyque éleveur/technicien du contrôle de performance/technicien du CIA (Centre d’Insémination Artificielle). Et pas question de jouer les apprentis sorciers dans ce quart d’heure là. "Avec l’aide de mon technicien, je choisis 5 ou 6 taureaux maximum dans le catalogue et que des valeurs certaines!" commente Denis Bellou.
Cependant, avec la suppression des stations de testage en Charolais, les éleveurs participent à la création de la génétique. L’an dernier sur l’aire d’AGIRE, une centaine d’IA de testage, correspondant à 5 taureaux, ont été réalisées. L’éleveur prend dans ce cas une part de risque. Un risque cependant limité et calculé. Les taureaux mis en testage ont déjà fait l’objet d’une sélection rigoureuse. On peut décrocher la timbale aussi en prenant deux ans d’avance sur le peloton avec l’utilisation d’un taureau pas encore commercialisé. Ce testage en ferme est contractualisé. Denis Bellou vient de parapher le sien. Il testera sur des vaches qui ne présentent aucune difficulté de vêlage afin de minimiser les risques.
Un élevage que vous pourrez visiter le 1er mars (sur invitation le matin et entrée libre l’après-midi).
Th. GuillemotVAO ou VA4
Bovins Croissance (organisme qui assure le contrôle de performances en bovins viande) propose deux types de service. Le VA0 qui se limite à l’enregistrement de l’état civil et le VA4 pour lequel a opté le GAEC de Fierville. Ce service comprend de 2 à 4 visites par an (3 dans le cas de notre élevage) avec pesée de tous les veaux. Il s’agit de calculer le PAT (poids Age Type) à 120 et 210 jours. Ce qui permet de les comparer à ceux de la moyenne raciale et d’indexer les vaches.
• Chaque visite est également l’occasion d’un point conseil sur divers sujets qui dépassent l’aspect génétique (sanitaire, alimentation, conduite du troupeau...). "La visite du technicien, c’est aussi l’œil extérieur sur notre troupeau qui nous fait défaut dans le cas contraire", assure Denis Bellou.