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Lin fibre de printemps : observer l’activité des altises

Les semis de lin se sont majoritairement déroulés dans la dernière quinzaine de mars avant les pluies du we de Pâques. La levée va intervenir dans les prochains jours et c’est à partir de ce stade qu’il faut commencer à être vigilant vis-à-vis des altises.

Les dégâts sur lins s’expriment par des encoches sur les cotylédons voire sur l’apex des plantes, la nuisibilité diminue à partir du stade 2 cm. Dès que la température dépasse 15°C, les altises s’activent et se reproduisent (une seule génération par an). L’observation à la parcelle doit être fréquente (tous les 3 jours minimum). Pour détecter le début d’activité, il faut enterrer une cuvette jaune au semis. Pour décider d’une intervention, il faut poser une feuille A4 au sol (préférence couleur verte) et compter les altises.


Les altises du lin

Au printemps, les altises du lin (2 espèces : Longitarsus parvulus All. et Aphtonia euphorbiae Schrank) s’activent dès que la température dépasse 15°C et se reproduisent (une seule génération/an). Elles sont souvent présentes dès l’émergence du lin. Elles adorent les sols motteux mais, leur présence sur des sols battus est souvent plus remarquée car le lin peine à sortir et les levées sont plus échelonnées. Ce sont souvent les lins les plus stressés qui sont attaqués. Cela peut ne correspondre qu’à certaines zones des parcelles (cailloux, terres soufflées, proximité des abris hivernaux…). Une fois les lins levés, les altises s’attaquent en premier aux cotylédons sur lesquels on remarque des morsures. Ces pertes de matière peuvent être tolérables dans certaines limites si les conditions de pousse sont correctes. Par la suite, elles recherchent avant tout les organes les plus tendres comme l’apex des plantes et c’est ce qui constitue la menace la plus importante.Les risques sont appréciés en fonction de l’état des lins (peuplement, vigueur), du nombre d’insectes et de morsures et des prévisions météorologiques. La nuisibilité peut être directe (pertes de pieds, ralentissement de croissance) ou indirecte (porte d’entrée aux agressions herbicides, aux contaminations de pathogènes). Elles sont à surveiller dès le fendillement du sol jusqu’au stade 5 cm du lin. Pour en savoir plus sur les altises du lin consultez la fiche accident sur les altises sur www.fiches.arvalis-infos.fr

Avec le soutien de FranceAgriMer, nous évaluons les moyens de lutte contre les altises et nous essayons d’identifier un seuil de nuisibilité en nous appuyant sur des techniques simples permettant de décider des interventions au champ. En 2016, nous proposons de suivre l’évolution des populations d’altises selon 2 méthodes :

- DETECTER LA PRESENCE AVEC LA CUVETTE JAUNE. La cuvette jaune est identique à celle utilisée sur colza. Elle permet d’identifier les premiers vols d’altises. Il suffit de l’enterrer au moment du semis et de la relever tous les deux jours. Les populations d’altises piégées peuvent fortement varier (de 2 à plus de 300). Si les piégeages évoluent rapidement (de 10-30 altises à une centaine), il convient alors de passer à une surveillance parcellaire car les vols sont bien présents.

- DECIDER UNE INTERVENTION AVEC LA FEUILLE A4 VERTE. Cette méthode a pour objectif de dénombrer rapidement le nombre d’insectes pour objectiver la présence des altises dans la parcelle. Elle consiste à poser une feuille de papier A4 au sol (verte de préférence pour éviter que les altises ne ressautent immédiatement), à en faire le tour à 30 cm des bords et à compter rapidement les insectes ayant sauté sur le support. Il convient de réaliser cette mesure si possible en début d’après-midi. Il est conseillé de faire 4 à 6 mesures par parcelle en commençant par le bord. On réalise ensuite la moyenne du nombre d’altises comptabilisées lors de chaque mesure et on peut ainsi adapter la conduite à tenir en fonction de l’état de la parcelle et de la vigueur du lin.

Raisonnement de la lutte contre les altises

En 2015, la méthode A4 pour dénombrer les altises a été employée dans chaque parcelle d’essais insecticides et dans de nombreuses parcelles observées dans le cadre du réseau d’épidémiosurveillance des cultures pour la réalisation du BSV. Ce sont ainsi plus de 2400 mesures qui ont été collectées auxquelles s’ajoutent les paramètres qui accompagnent les mesures (températures, vent, positionnement dans les parcelles, etc…). En corrélant la présence des insectes sur la feuille A4 avec les dégâts causés sur les lins, des ordres de grandeur ont été fixés pour l’année 2016. Entre 0 et 3 altises dénombrées sur la feuille A4, il n’y a pas de risque. Il faut rester vigilant et réévaluer le risque dans 2 jours.Il convient bien entendu de ré évaluer le risque 2 jours après le premier comptage ou 6 jours après le premier traitement. La période de vigilance vis à vis de l’altise du lin se situe entre le semis et le stade 2 cm du lin, il est inutile d’intervenir après cette période de nuisibilité.


Quelques règles à respecter pour optimiser l’efficacité des traitements insecticides

Les conditions d’application des produits insecticides sont primordiales à respecter afin d’optimiser leur efficacité. Les traitements doivent être réalisés quand les altises sont présentes dans les linières car les produits homologués sont essentiellement des produits de contacts. Les altises sont principalement actives lorsque les températures sont douces et qu’il y a un fort ensoleillement. Les bonnes conditions de pulvérisation doivent bien entendu être respectées avec 60 à 70 % d’hygrométrie dans l’air et en l’absence de vent. Il convient aussi de réaliser les traitements avec un volume minimal de bouillie de 150 à 200 L/hectare. Par conséquent, les interventions auront lieu soit en fin de matinée ou en fin d’après-midi avant que les altises ne rentrent dans le sol.L’ouverture du catalogue des crucifères oléagineux pour la culture du lin a permis de mettre en évidence l’intérêt de nouveaux produits. Ainsi pour les stratégies de lutte, nous vous proposons d’adapter les traitements en fonction de la population d’altises observée à la parcelle :

- Faible population (entre 4 et 6 altises dénombrées) : KARATE ZEON 0.075 l/ha ou SUPREME 20SG 0.2 kg/ha. Opter pour une solution à base lambda cyhalothrine (type KARATE ZEON à 0,075 l/ha) OU à base d’acétamipride (type HOREME V200 ou SUPREME 20 SG à 0,2Kg/ha).

- Forte population (plus de 7 altises dénombrées) : KARATE ZEON 0.075 L/HA + PIRINEX ME 0.75 L/HA. Il est important d’intervenir avec des produits chocs pour diminuer l’infestation mais aussi avec des produits rémanents. Dans cette situation, nous conseillons l’association de la base lambda cyhalothrine (type KARATE ZEON à 0,075l/ha) ET du chlorpyriphos éthyl (PIRINEX ME à 0,75L/ha). Ce mélange permet d’avoir un effet choc mais aussi rémanent grâce à l’encapsulage du chlorpyriphos éthyl.

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