Aller au contenu principal

Charte
L’ouverture nourrit les consommateurs

Ils s’engagent avec la Charte des bonnes pratiques d’élevage et le font savoir. Installés à Condé-sur-Vire (50), Christophe et Samuel Lelimousin ont accueilli les associations de consommateurs sur l’exploitation.

Le principe de l’ouverture semble vraiment dans “l’ère” du temps. « Bien faire et le faire savoir ». Le refrain du comité national de la Charte des Bonnes Pratiques d’Elevage (CBPE) résonne à l’échelle normande. Les partenaires de la charte ont donc convié les associations de consommateurs. Quatre d’entre elles ont participé. Mercredi 3 octobre, l’UFC que Choisir, l’AFC Calvados, l’ADEIC et l’UDAF de l’Orne ont pu passer au crible l’exploitation de Christophe et Samuel Lelimousin, installés en Gaec. Le temps d’une matinée, le « savoir-faire » des deux frères s’est mué en « faire-savoir ». Les représentants des consommateurs ont décortiqué le quotidien des éleveurs, de la salle de traite en passant par le bureau jusqu’à la stabulation. Au total, ils étaient une vingtaine, tous bénévoles. La mobilisation des troupes n’a pas posé de difficultés à Régis Gardin, secrétaire général du Centre Technique Régional de la Consommation de Basse-Normandie (CTRC). “Ces deux mondes ne peuvent pas s’ignorer. Les personnes présentes sont représentatives. Elles viennent d’associations familiales, syndicales ou consuméristes. On sent un besoin de dialogue de la part des bénévoles. Nous apprécions d’être intégrés aux démarches pour apporter notre vision de consommateur. Ce type d’échange permet de rompre toute forme d’inquiétude et nous aide à nous positionner face à la grande distribution”. La rencontre s’est révélée amicale. Christophe et Samuel Lelimousin ont juste été bombardés de questions. “On les redoute toujours un peu, mais on se rend rapidement compte qu’on a les réponses. Dans ces conditions, il n’y a pas de question piège”, soulignent les agriculteurs.

Première étape : la salle de traite. Les éleveurs en profitent pour évoquer le lavage ou le contrôle annuel de la machine à traire. “Le lait est analysé au quotidien. Les critères d’hygiène et de propreté sont les plus importants de la charte. L’eau est par exemple contrôlée tous les ans”.

Deux mondes et une rencontre
L’exposé séduit. Sur certains sujets, des consommateurs semblent même laxistes aux yeux des agriculteurs : “ah bon, le lait antibiotique va à la poubelle. Il n’est même pas donné aux petits veaux ?”. La question peut faire sourire. Mais, elle montre une méconnaissance des pratiques agricoles. Autre sujet qui pourrait fâcher : le prix du lait. “Certes, il a augmenté. Cependant, il retrouve seulement son niveau de 1990. Le lait reste moins bien payé qu’en 2000”, rappelle Daniel Génissel, président de la Chambre d’agriculture de Normandie et du comité régional de la CBPE. Après un passage dans la laiterie, halte au bureau. L’occasion de montrer qu’éleveur est aussi un métier administratif. Dates, noms, numéros des animaux, produits utilisés avec la durée, les quantités et les motifs : tout est noté et conservé 5 ans. Les consommateurs peuvent même prendre exemple. Tous les produits nous tilisés sont ramenés chez le vétérinaire. Une pratique rarement suivie par le grand public.
Ensuite, direction la stabulation pour insister sur la traçabilité de l’alimentation avant de s’arrêter au local “d’emprisonnement” des phytosanitaires. “Nous n’avons pas attendu la réglementation pour mettre les produits sous clé”, rappelle Samuel Lelimousin.
Le face à face agriculteurs-consommateurs s’achève. Les arguments ont convaincu. Les associations sont visiblement conquises. Et Régis Gardin d’avouer : “je ne crois pas que l’agriculture représente des problèmes pour les associations de consommateurs. Il y a d’autres combats plus importants à mener”.

V. Motin

 

Ils ont dit... 

Des consommateurs repus ! 

Daniel Gros, UFC que choisir à Bayeux : « Je suis venu pour connaître les nouvelles technologies et méthodes des agriculteurs. Je connaissais peu la Charte des bonnes pratiques avant de venir. Aujourd’hui, je comprends mieux le système. C’est clair, net. On voit la sécurisation alimentaire. Au niveau propreté, c’est impeccable. Cela paraît lourd, même si la charte les aide également dans leur travail. L’hygiène du lait m’a vraiment marqué ».
Nadine Savouré, AFC : « C’est notre rôle de venir voir sur l’exploitation pour ensuite discuter de la qualité des produits. Je ne connaissais pas du tout la charte des bonnes pratiques. Je la trouve très rassurante. Je suis convaincue et la démarche valorise les jeunes agriculteurs. Leur outil de travail a changé, ils vont de l’avant. Un détail m’a néanmoins interpellé. A la collecte, les très bons laits comme les moins bons sont mélangés. On arrive à une qualité moyenne. Cela m’interroge… »
Patrick Frouard, UDAF : « Je connais la charte. Mais, je n’avais jamais eu l’occasion de visiter une exploitation qui la pratiquait. En plus, la ferme est fleurie, c’est agréable. Les frères Lelimousin sont très rigoureux. C’est convaincant de voir l’application de règles précises. Des contrôles surprises existent. Ils sont essentiels pour mettre en avant une démarche qualité ».
 

5YFJ3XDX.pdf (2.15 Mo)
Légende
Le PDF de l'article paru dans Réussir-l'agriculteur normand
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SM CAEN - PARIS FC
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Deuxième en partant de la droite, Philippe Denis a reçu dans sa ferme un parterre de responsables, dont Arnaud Rousseau (deuxième en partant de la gauche).
Tuberculose : Arnaud Rousseau à l'écoute des éleveurs
À l'occasion de sa visite dans l'Orne, Arnaud Rousseau s'est rendu à Landigou, sur l'exploitation de Philippe Denis, dont le…
Valentine Amette, 22 ans, céréalière, s'est lancée dans son projet de meunerie. La Farine de Valentine est disponible à la boulangerie de Pont-d'Ouilly, de Fresné-la-Mère ou encore chez elle, à Bazoches-au-Houlme, les premiers lundis du mois, de 9 h à 12 h.
Valentine Amette, agricultrice au champ et au moulin
Nous l'avions rencontré en fin d'année dernière, alors qu'elle se présentait au concours Miss agricole 2024. Alors aux champs,…
Toutes les animations sont gratuites (sauf la restauration et le baptême en hélicoptère).
Des bonshommes de paille débarquent dans la Manche
À la veille des moissons, les Jeunes agriculteurs ont monté des bonshommes de paille un peu partout dans la Manche. Un bon moyen…
Cette baisse des volumes a été annoncée alors même que "nous sortons d'une période compliquée", dénonce Yohann Serreau, président de l'OPNC (570 producteurs, 422 ml de lait).
Lactalis confirme la baisse de ses volumes
À l'assemblée générale de l'OPNC (Organisation de Producteurs Normandie Centre), organisée à Sées, dans l'Orne, en juin 2024 et…
"Transmission-installation, que peut-on faire de plus ?" Tel était le thème de la table ronde à laquelle participaient Clotilde Eudier (vice-présidente de la Région Normandie), Emmanuel Hyest (président de la Safer de Normandie), Anne-Marie Denis (présidente de la FRSEA Normandie), Emmanuel Roch (président de JA Normandie), Guillaume Larchevêque (Chambre d'agriculture Normandie) et Bruno du Mesnildot (Propriété privée 50).
Safer et installation : faire plus grâce à une volonté commune
"Nous avons toute une génération de jeunes à installer. On doit et on peut certainement faire mieux sous condition d'une volonté…
Publicité