Aller au contenu principal

Made in Viande : dans les coulisses de l'abattoir de Gacé (61)

Mercredi 6 juin, la classe de 1re bac pro CGEA du lycée Giel Don Bosco a visité l'abattoir de Gacé dans le cadre des rencontres Made in viande. Nicolas Dumesnil, directeur de la structure, a guidé le groupe.

Les élèves de 1re bac pro, accompagnés par Catherine Cary, professeure de zootechnie, équipés pour la visite du site. DR
Les élèves de 1re bac pro, accompagnés par Catherine Cary, professeure de zootechnie, équipés pour la visite du site. DR
© JP

A Gacé, la Socopa abat 850 jeunes bovins par semaine. Sans compter les animaux en prestation. « Près de 80 % des animaux sont produits en Normandie, dont un tiers dans l'Orne qui est l'un des principaux départements d'engraissement », informe Nicolas Dumesnil, directeur de l'abattoir. Face à lui, quinze élèves en classe de 1re bac pro Conduite et gestion
d'une exploitation agricole (CGEA) de Giel Don Bosco.
Un tiers des animaux sont engagés en filières. « Nous fournissons nos clients 52 semaines sur 52, en jeunes bovins laitiers, mixtes et viande.»
L'abattoir, membre du groupe Bigard Charal Socopa (BCS), exporte à 50 % vers l'Allemagne, l'Italie et la Grèce. Il est également fournisseur de matière première pour les usines à steaks hachés. « Nous accomplissons deux missions : vendre dans tous les secteurs d'activité et fournir de la viande saine et de qualité. »

Halal et bio
La qualité de la viande va de pair avec le bien-être animal, insiste le directeur, contrant ainsi les images véhiculées sur internet. « Un animal mal traité donne une viande dure. Nous sommes un site industriel, structuré. Les services vétérinaires sont présents en permanence, ainsi que deux responsables de protection animale. » Deux cents personnes travaillent dans l'abattoir de Gacé. Le site est certifié bio et respecte la réglementation en vigueur de l'abattage halal. « Ce marché, en développement, est non négligeable », conclut Nicolas Dumesnil. Fin du préambule, le directeur emmène la classe à l'intérieur de l'abattoir.
Avant d'entrer, l'équipement est de mise : surchaussures, blouse, charlotte, casque et bouchons d'oreilles. « Pour des raisons d'hygiène, nous visitons l'abattoir dans le sens inverse, de la zone propre vers la zone sale. » Première étape, le chargement. Deux quais sont attribués aux carcasses, découpées dans le sens avant-arrière. Deux autres reçoivent les camions qui partent avec les produits sous vide. La température est de 4°C. « Certaines zones sont plus froides », prévient Nicolas Dumesnil.

Maxi 20 % de matière grasse
Environ 30 % de l'animal partent en steaks hachés : pour les MacDo mais aussi pour les restaurants où les burgers sont de plus en plus souvent au menu. Les steaks hachés sont produits dans des sites de troisième transformation. « La réglementation impose un taux de matière grasse inférieur à 20 %. » Une étiquette renseigne chaque morceau de viande, emballé sous vide, et assure une « traçabilité montante et descendante ».
L'atelier dit de désossage comprend deux chaînes et se découpe en trois postes : le désossage où on enlève les os, le parage où on ôte le gras et les nerfs, puis le conditionnement. L'atelier est le seul à fonctionner sur le rythme des deux-huit, le reste du site travaillant en un-huit.

E, U, R, O, P
Les carcasses, entières, pendent dans le frigo de stockage. Température : 2°C. « Sacrés bestiaux ! » ; « la vache ! » commentent les jeunes. Les carcasses glissent sur des rails, suspendues par les pattes arrières. Sur la gauche, les animaux en prestation, qui partent en circuits courts. « Là, vous voyez des Blondes
*d'Aquitaine, qui sont envoyées à Paris. Elles restent dans le frigo une semaine », explique Nicolas Dumesnil.
Il profite de l'étape pour illustrer le classement européen de la viande bovine. Le classement se décline en E, U, R, O, P. E étant le meilleur et P la moins bonne note. Un numéro est attribué à chaque lettre pour noter le gras.  « Les numéros 4 cumulent plus de gras que les 3 », montre-t-il en comparant deux carcasses. Rebelote avec les lettres. « Cet animal, classé U donne un plus gros steak, la cuisse est plus ronde. Celui-ci, un O, est davantage fuyant, regardez ! »

Arrache cuir
La visite se poursuit avec l'atelier où les bovins arrivent, juste après leur mise à mort. Suspendus aux mêmes rails. Les salariés travaillent le cuir « de l'intérieur de l'animal vers l'extérieur », décrit Nicolas Dumesnil. Là, on enlève la tête, les viscères. L'arrache cuir fonctionne grâce à deux chaînes attachées au niveau des cuisses et reliées à un rouleau. Le rouleau se met en route, tire les chaînes et enroule le cuir, qui tombe dans une fosse. « Un camion part tous les jours vers le centre de traitement des cuirs, en Mayenne. » Au bout de cette première chaîne, la pesée administrative confirme le classement attribué par le marchand de bestiaux, quand la bête était sur pieds.

Boucles et passeports
Dernière étape, la bouverie. Les animaux ont de l'eau à disposition et attendent dans des parcs, « au maximum pendant vingt-quatre heures ». C'est là que sont contrôlés boucles et passeports. L'ensemble des informations est entré dans le système informatique. Un vétérinaire étudie chaque bête avant qu'elle soit abattue.

Froid mais propre
Le site de Gacé, qui existe depuis trente-deux ans, continue d'évoluer : « 3 millions d'euros ont été investis, ces dernières années, pour l'entretien et l'adaptation des outils à la réglementation ». Le secteur souffre cependant d'une image négative et peine à recruter. « L'univers de travail est froid, mais propre. Nous proposons une voie, un métier. Nous formons les personnes pour des postes en CDI. Nous offrons un projet de vie. Actuellement, je recrute une dizaine

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

Les organisateurs ont présenté l'affiche officielle et le programme, lundi 25 mars 2024 à Lisieux.
La foire de Lisieux de retour ce week-end du 6 et 7 avril 2024
Habituellement organisée début mai, la Foire de Lisieux revient dès le 6 et 7 avril 2024 pour cette nouvelle édition. Au…
GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SM CAEN - VALENCIENNES FC
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Un accord a été signé pour 425 €/1 000 litres en moyenne nationale sur les quatre premiers mois de l'année. Les discussions continuent sur la formule de prix.
Accord avec Lactalis : le combat de l'Unell continue
Après plusieurs semaines de tensions et d'incertitudes, depuis décembre 2023, l'Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis (…
Le nouveau bureau de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait) a été élu. Il est présidé par Yohann Barbe, producteur dans les Vosges.
Ludovic Blin et Benoit Gavelle, deux Normands dans le bureau de la FNPL
Depuis le 9 avril 2024, en succédant à Thierry Roquefeuil, Yohann Barbe devient le nouveau président de la FNPL (Fédération…
Hervé Morin, président de la Région Normandie et Clotilde Eudier, vice-présidente de la Région en charge de l'agriculture, ont été accueillis chez Romain Madeleine, éleveur à Le Molay-Littry pour présenter le plan "reconquête de l'élevage allaitant", en présence de Nicolas Dumesnil (tout à gauche), président d'Interbev Normandie, et en présence du maire, Guillaume Bertier (au micro).
La Normandie à la reconquête de l'élevage bovin
C'est sur l'exploitation de Romain Madeleine, éleveur installé à Le Molay-Littry (Calvados) que la Région Normandie a lancé son…
Deux jours après avoir exposé son projet de loi d'orientation agricole, Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, est venu dans la Manche à la rencontre des éleveurs, des jeunes et des responsables agricoles.
[EN IMAGES] Marc Fesneau à l'écoute des jeunes et des éleveurs
Le 5 avril 2024, le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, s'est déplacé pour la première…
Publicité