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Manuel Pringault : " Je veux redémarrer pour l’agneau de Pâques "

Avec un projet de 2,5 millions d’euros, Manuel Pringault, dirigeant du Groupe Teba, veut conforter son atelier de découpe Teba à Grandparigny (près de Saint-Hilaire-du-Harcouët), et rouvrir un abattoir redimensionné à 1 000 tonnes par an, et ce dès la fin de ce mois de mars, « pour les agneaux de Pâques », espère-t-il. Il attend le feu vert de l’administration (services vétérinaires).

Manuel Pringault TEBA
A 58 ans, Manuel Pringault a de nouveaux projets en tête, notamment la réouverture de l’abattoir de Saint-Hilaire-du-Harcouët et l’agrandissement de Teba.
© DR

>> La communauté d’agglomération Mont-Saint-Michel vient de vous vendre l’abattoir intercommunal. Quel est votre projet ?
Il s’agit tout d’abord de rouvrir dès la fin du mois de mars un abattoir de proximité d’une capacité annuelle de 1 000 tonnes. C’est 5 fois moins que la capacité initiale de l’abattoir et 3,5 fois moins que les derniers volumes traités. Mais mon objectif est de proposer un outil multi-espèces destiné aux éleveurs et aux bouchers.
A Pré-en-Pail, Teba connait aussi une évolution. Ouvert depuis 12 ans, on va monter en puissance, de 1 200 tonnes à 1 500 tonnes grâce à des travaux de modernisation. Et en 2022, on continue une nouvelle tranche de travaux pour pouvoir monter à 2 000 tonnes/an d’ici 3 à 4 ans. En Mayenne, l’ensemble de ces investissements est estimé à un million d’euros. Cela se veut aussi un outil de proximité pour les éleveurs et les bouchers.

>> L’acquisition du site va-t-elle conforter Teba ?
Effectivement. Mon objectif est d’agrandir l’atelier de découpe et redonner de la puissance à l’entreprise. Aujourd’hui, nous avons de la demande et des délais d’attente. Et nous n’avons pas la capacité pour répondre à d’autres marchés. A la clé, c’est l’embauche de dix personnes à Teba.

>> La menace de partir de Saint-Hilaire était-elle réelle ?
Oui, elle l’était ! On a retrouvé des mètres carrés pour augmenter le potentiel de Teba. Clairement, cela va conforter le site à Saint-Hilaire. Ma seule ambition est d’avoir des outils pour travailler. Je ne suis pas un philanthrope, je suis un chef d’entreprise. Et ce qui compte c’est le résultat.

>> La vente du site marque un virage dans les relations entre l’agglomération et vous. Comment l’expliquez-vous ?
Je ne veux pas revenir sur le passé. Cela a été suffisamment douloureux. Aujourd’hui, nous avons trouvé un accord. C’est le principal. On enterre la hache de guerre dans le but de sauver l’outil.

>> Quel frein rencontrez-vous pour ouvrir fin mars ?
Celui de l’administration et des services vétérinaires. Pourtant l’outil n’a pas fermé pour raison sanitaire, mais pour insuffisance d’actifs. Et nous ne partons pas de zéro. Je l’ai géré pendant 18 ans. On a du personnel qualifié prêt à revenir travailler. Toutes les conditions sont réunies hormis l’agrément. Les services vétérinaires détiennent la clé. Si on loupe cette étape clé avec les ovins, cela risque d’être difficile par la suite.

>> La vente du site avec le matériel s’établit à 250 000 €. Est-ce le bon prix pour vous ?
C’est un prix raisonnable par rapport à l’état de l’outil et le potentiel que l’on peut en avoir. Il comprend également la station d’épuration. Si on ne peut pas rouvrir l’abattoir, la question est différente. Il ne faut pas oublier qu’il y a 3 000 m2 de toiture amiantée. Il ne faudrait pas que cela devienne une friche industrielle à reclasser. C’est pour cela que je veux qu’on redémarre maintenant. Plus on attend, moins le projet est viable.

>> Le plan de relance que prévoit le Gouvernement accompagne les projets d’abattoir. Est-ce une aubaine pour vous ?
Forcément. Encore faut-il y avoir accès. Le dossier est sur la table. Il nous manque vraiment le feu vert de l’administration sanitaire.

>> On parle beaucoup de l’abattoir mobile. Qu’en pensez-vous ?
C’est une hérésie totale ! D’autres pays comme l’Allemagne ou encore les Etats-Unis ont voulu essayer. Cela n’a jamais fonctionné. Déplacer 20 tonnes de matériel pour tuer une vache n’a pas de sens. Si on parle du bien-être animal, il ne faut pas oublier l’empreinte carbone. C’est une totale aberration.

>> Cet abattoir de proximité va apporter une réponse pour les petits animaux. Qu’en est-il pour les gros bovins ? Y a-t-il eu un accord avec le groupe Bigard ?
Il n’y en a pas ! Bigard est intervenu pour les gros bovins. Il a fait un travail en prestation de service. Et heureusement qu’il a apporté cette réponse parce que je faisais auparavant 120 bovins et veaux chaque semaine. Ce qui compte pour nous, c’est de proposer un outil multi-espèces à destination des éleveurs, bouchers et petits grossistes afin d’apporter une réponse à toute une économie locale.  

>> A 58 ans, pensez-vous à votre succession ?
Cela fait 44 ans que je suis dans la profession. J’ai fait toute ma carrière dans la viande. À 58 ans, je suis à la tête de cinq entreprises et mon groupe va très bien. On compte 70 personnes, dont 48 à Saint-Hilaire. Dans les quatre ans, avec la croissance envisagée, nous devrions monter à une centaine. Dans les quatre ans, je pense alors quitter progressivement le groupe. Mon souhait est de laisser un outil qui fonctionne bien et qui est rentable pour les 10 ans à venir.

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