Nouveau préfet de la Manche
Marc Chappuis, nouveau préfet, veut travailler étroitement avec la profession agricole
Le 22 septembre 2025 reste le premier jour pour Marc Chappuis passé dans la Manche. Il vient d'être nommé préfet, succédant à Xavier Brunetière. La démographie, l'écologie et la cohésion sont les défis qu'il a identifiés dans un département

" Je ne serai pas à l'ouverture de la chasse samedi ", sourit le nouveau préfet de la Manche, Marc Chappuis, lui qui est pourtant titulaire de son permis de chasse. En arrivant le 22 septembre dernier, son agenda est déjà bien chargé. Mais il prévoit très rapidement enfiler les bottes pour se rendre dans une exploitation agricole du département. À charge de la Chambre d'agriculture et de la profession agricole de trouver le lieu. Au menu, il sera question de " l'entretien du territoire au travers des haies, des cours d'eau, des aménagements routiers, des traversées de bourgs, du sanitaire, du renouvellement des générations... ", prévient François Rihouet, président de la Chambre d'agriculture de la Manche. Des sujets dont le représentant de l'Était n'est pas éloigné. " Mais j'ai besoin d'aller sur le terrain pour mieux comprendre les problématiques locales ", assure-t-il dès le premier jour de sa prise de fonction, lui qui arrive des Alpes de Haute-Provence, à 1 000 km au sud. " Je viens d'un département rural, un département d'élevage, où les sujets liés aux services et à la mobilité sont réels, avec de nombreuses communes de moins de 1 000 habitants. Mais j'en arrêterai là pour les similitudes entre les deux départements ", concède-t-il, notamment en termes de conditions météorologiques.
Pas de solutions miracles
S'il vient de poser ses valises dans la Manche, Marc Chappuis a déjà donné quelques coups de fil aux élus du département pour partager leurs préoccupations et appréhender les défis auxquels il sera confronté. " J'ai d'ailleurs fait une visite de courtoisie à Madame le Maire de Saint-Lô ce lundi matin avant de déposer une gerbe au monument aux morts et échanger avec les élus et les responsables professionnels ", indique-t-il. D'ores et déjà, il sait qu'il devra faire face à une baisse démographique, au dérèglement climatique et à la cohésion sociale. Il s'appuiera sur son expérience partagée pendant une dizaine d'années comme DGS (directeur général des services) de la ville de Troyes ou au département du Maine-et-Loire, et une quinzaine d'années au corps préfectoral, dont cinq ans comme directeur de cabinet du secrétaire d'État auprès du ministre de la Cohésion des territoires. L'agence nationale de la cohésion des territoires a d'ailleurs été créée au moment où il occupait ces fonctions, avec à la clé la création de différents programmes nationaux comme Petite ville de demain, Action cœur de ville, France services, les tiers lieux... S'il n'existe pas de " mesures miracles, ces programmes permettent de donner les moyens aux élus d'accélérer leurs projets ", assure le nouveau représentant de l'État dans la Manche.
Être sur le terrain
Dans les défis qu'il a pointés, la baisse démographique aura un impact sur le monde agricole, puisque de nombreuses exploitations seront à céder dans les prochaines années. " Il y a un enjeu de renouvellement des générations, il y a un enjeu d'attractivité. Il faut voir avec la profession agricole et toutes les composantes les moyens pour y répondre ", indique-t-il. L'eau reste également un sujet majeur. Si les Alpes de Haute-Provence étaient vues comme le château d'eau de la Provence, des communes ont dû être ravitaillées par citerne et bouteille d'eau. Alors, même dans la Manche, le sujet est assez singulier. " Il faut pouvoir raisonner à court, moyen et long terme ", évoque-t-il. Et ce sont autant de sujets qu'il souhaite " travailler étroitement avec la profession agricole ", assure-t-il.
Les prochains jours vont être consacrés à des déplacements à Cherbourg, au Mont-Saint-Michel, à des rencontres avec les responsables politiques, des chefs d'entreprise, une opération de prévention routière... Et le congrès des maires en octobre prochain. Avec son expérience des collectivités, ses connaissances en termes d'aménagement du territoire, le nouveau préfet veut travailler avec les élus pour relever les défis, qu'il qualifie de " considérables ", tout en sachant que les réponses ne sont pas que du ressort de l'État. " Je crois à l'État qui accompagne, qui est proche du terrain ", conclut-il.
Le parcours du nouveau préfet
A 55 ans, Marc Chappuis, né à Paris, vient d'être nommé préfet de la Manche le 22 septembre. Il est diplômé en histoire, en droit, en sciences politiques et en aménagement du territoire.
En 1996, il est nommé directeur de cabinet d'Alain Peyrefitte, sénateur-maire de Provins (Seine-et-Marne).
En 1997, il devient conseiller technique auprès de Raymond Barre, maire de Lyon.
En 2001, il est nommé directeur général des services de la ville de Troyes (Aube), avant d'occuper le même poste en 2006 au Conseil général du Maine-et-Loire à Angers.
En 2009, il devient directeur de cabinet du préfet de la région Nord-Pas-de-Calais à Lille.
En 2011, il est promu sous-préfet de Rambouillet (Yvelines).
En 2017, il est appelé comme directeur de cabinet du secrétaire d'État auprès du ministre de la Cohésion des territoires.
Le 23 août 2022, il est nommé préfet des Alpes-de-Haute-Provence à Digne-les-Bains.