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Marc Lecoustey : « nous ne sommes pas des déménageurs d’espace »

llll Eleveur à Le Plessis-Lastelle (50), Marc Lecoustey est investi dans la défense professionnelle depuis plusieurs années. Il apporte sa contribution dans le domaine de l’aménagement du territoire afin de pouvoir garder un département attractif.

© AN

>> Devenir agriculteur, c’était une évidence pour vous ?
Je suis fils d’agriculteur. Très jeunes, avec mon frère, nous participions aux travaux de la ferme, en l’absence de mon père, qui lui était parti quatre jours par semaine comme marchand de bestiaux. Et puis, je me souviens des valeurs transmises par mon grand-père paternel, disparu trop tôt, mais qui avait déjà pressenti que nous pourrions devenir agriculteurs. Plus je vieillis, plus ses valeurs résonnent de manière particulière.

>> A quoi ressemblait votre exploitation à votre installation et quel outil souhaiteriez-vous transmettre ?
Je me suis installé en 1983. Et à vrai dire, l’exploitation ne ressemble plus beaucoup à ce qu’elle était au départ. J’ai commencé avec 25 ha. Au fil des années, nous avons, avec mon épouse Christine, toujours veillés à ce que notre outil soit facile à exploiter et à ce que nous travaillons dans de bonnes conditions. C’est une exploitation de 70 vaches laitières, avec une référence de 550 000 l et 72 ha. En investissant dernièrement dans la salle de traite, une 2 x 7, nous avons voulu garder un outil à la fois fonctionnel et transmissible. Nous avons un outil d’actualité.

>> Vous êtes engagé dans ces élections professionnelles, quelles sont vos motivations ?
Elles ont évolué depuis la dernière mandature. Elles prennent en compte bien entendu l’évolution dans le monde que l’on vit. Plus que jamais, nos territoires sont remis en cause. Beaucoup de nos pratiques aussi. Les notions de biodiversité ou de bien-être animal sont d’actualité. Mais en tant qu’éleveur, ce sont des préoccupations naturelles, des préoccupations que nous avons au quotidien. Nous savons fort bien que des animaux mal nourris, mal traités ne donnent pas le meilleur d’eux-mêmes. Plus que jamais, nous devons nous impliquer dans la défense professionnelle.

>> A votre voisin qui n’est pas plus motivé que cela pour aller voter, que lui dites-vous ?
L’élection aux Chambres d’agriculture sert avant tout à mesurer l’intérêt que portent les agriculteurs à conserver nos Chambres d’agriculture. Nos structures sont avant tout leur porte-parole, un amortisseur vis-à-vis de la réglementation. Il faut vraiment que les agriculteurs dans toutes leurs sensibilités s’expriment. Et à la FDSEA, nous proposons un projet moderne qui prend en compte toutes les diversités. C’est une preuve d’ouverture.

>> Si vous êtes élus, sur quel (s) dossier (s) souhaiteriez-vous travailler ?
L’aménagement du territoire pour notre département est important. J’y ai travaillé lors de la dernière mandature. Aujourd’hui, beaucoup de documents d’urbanisme sont en cours d’élaboration. Il est question de maillage bocager, de classements, de zonages (trame verte et bleu)… Il est dans notre intérêt d’être très vigilant à garder la typicité de notre territoire pour continuer à être attractif. Un territoire accueillant est un territoire exploité, entretenu. Nous ne sommes pas des déménageurs d’espaces. Nous voulons préserver des territoires dédiés à la production agricole. Et c’est dans ce sens que nous devons engager un travail de concertation avec les EPCI (Communauté de communes et d’agglo) pour leur dire leurs contradictions et leurs incohérences.

>> Au-delà, quel doit être le rôle d’une Chambre d’agriculture ?
C’est avant tout la maison des agriculteurs, au service de l’agriculture et de toutes les agricultures. Dans un contexte de complexité administrative, les Chambres disposent de compétences pour accompagner, guider, aiguiller les agriculteurs et les futurs agriculteurs dans leurs démarches. Il ne faut pas hésiter à pousser la porte pour bénéficier des conseils.

>> Quelle est la question que l’on ne vous a pas posée mais à laquelle vous auriez souhaité répondre ?
Il y aurait tant à dire sur l’urbanisme ! Je pense à certaines parcelles qui ne sont plus adaptées à notre fonctionnement. Là où le remembrement n’a pas été réalisé, des parcelles peuvent être inférieures à un ha. Ce sont des terres qui, à terme, ne trouveront pas preneur. C’est à la fois la friche et l’abandon qui guettent ces communes. Il faut trouver le juste équilibre, certainement par une meilleure communication pour éviter la stigmatisation de notre profession. En amenant nos sensibilités, nous savons aussi prendre conscience de celles des autres de manière à composer le territoire de demain, un territoire attractif où se côtoient les différents acteurs.
Le meilleur communicant reste bien entendu l’agriculteur lui-même. Nous avons besoin de reprendre en main la communication de notre métier. C’est un enjeu stratégique pour notre profession mais aussi pour le bien-être des éleveurs. Trop souvent, cette communication est faite à charge par des gens qui n’en connaissent pas les fondamentaux.

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