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Céréales
Marché : "Le blé européen mène la danse"

Interview de Philippe Vincent, directeur céréales et semences de la coopérative Agrial.

Philippe Vincent
Philippe Vincent
© VM

Votre sentiment sur la moisson 2010 ?
Les orges sont bien avancés. C’est extrêmement hétérogène, en fonction de la pluviométrie et de la profondeur des sols. La fourchette des rendements ne signifie pas grand-chose. On a des orges qui montent à 90 qx et d’autres atteignent péniblement les 40 qx. Je ne suis pas actuellement capable de sortir une moyenne. Les résultats seront moins bons, mais devraient rester corrects.

Et du côté des colzas et des blés ?
C’est le début. Sur les zones démarrées, les colzas s’annoncent meilleurs qu’on imaginait. On les voyait à un peu moins de 30 qx. Finalement, cette barre devrait être dépassée. Je me base sur la partie sud de la zone Agrial.
Nous démarrons juste les blés. La qualité semble bonne, voire très bonne. Les poids spécifiques avoisinent les 77-78-79. En termes de taux de protéines, nous sommes actuellement autour de 10,9. Quand le rendement baisse, le taux de protéines s’améliore.

Une grande hétérogénéité semble marquer cette campagne ?
Tous les ans, nous avons tendance à parler d’hétérogénéité. Cette année, c’est vraiment le cas. 

Le redressement des prix se fait sentir, mais les cours varient de jour en jour. La fixation des prix d’acompte vous inquiète-t-elle ?
La fixation des prix d’acompte est particulièrement périlleuse. Depuis le début de l’année jusqu’au 28 juin, le marché était baissier. On attendait une récolte mondiale importante, le stock de fin de campagne augmentait encore. Depuis la fin juin, la tendance s’inverse. Les rendements des pays de l’Est se révèlent moins bons que prévus.  Le stock de fin de campagne est aujourd’hui annoncé en légère baisse. On passerait de 193 à 187 millions de tonnes. Depuis, le marché s’est enflammé. Le blé a pris 35 euros en 14 jours. On en a ensuite perdu 8 en deux jours. C’est compliqué car on ne sait le volume que les agriculteurs mettront à l’acompte ? Il s’agit actuellement de notre plus grosse inconnue. 

Cette problématique liée aux volumes mis à l’acompte semble se développer d’année en année ?
Ce problème apparaît lorsque l’agriculteur voit que le marché prend 40 euros et qu’il peut atteindre des prix à 150 ou 160 euros sur du novembre. Le volume à l’acompte peut varier du simple au triple ou au quadruple d’une année sur l’autre. Cette gestion devient très compliquée pour nous.

L’orge suit-elle la même logique ? Ce marché apparaissait encore difficile récemment.
Le marché de l’orge était annoncé complètement plombé. Au 30 juin 2009, il y en avait à l’intervention. On en stocke aussi pour France Agrimer. L’orge a suivi le blé. Aujourd’hui, nous craignons également un retournement de marché. C’est le blé européen qui mène la danse.

Les cours ont perdu 8 € en deux jours. Comment expliquez-vous cette fluctuation ?
On a eu beaucoup d’inquiétude sur les blés français. D’importants opérateurs ont pensé que les rendements allaient chuter fortement. Dimanche, les récoltes ont bien avancé et finalement, les résultats ne sont pas si mauvais. Je rappelle aussi que nous avons un stock de report important. Chicago n’a pas connu cette envolée.   

Propos recueillis par V. Motin

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