Aller au contenu principal

Droit
Mesdames, pour une retraite correcte, deux statuts comptent

Mardi 16 février, une visioconférence sur les droits à la retraite des agricultrices était organisée par la FNSEA. Selon Aude Fernandez, spécialiste en droit fiscal au sein du syndicat majoritaire, pour une bonne retraite, mesdames, soyez cheffes d’exploitation ou salariées.

RETRAITE AGRICULTRICE
© DR

La retraite, cet héritage d’une carrière sociale aux mensualités variables. Pourquoi ? Comment se construit une retraite agricole ? Telles sont les questions auxquelles Aude Fernandez, spécialiste en droit social à la FNSEA, a essayé de répondre mardi 16 février. « La retraite moyenne des Français est de 1 400 €/mois. En agricole, elle est de 700 à 900 €/mois pour un agriculteur à carrière complète et de 500 à 700 €/mois pour un aide familial, un conjoint d’exploitant », chiffre-t-elle pour commencer. Soit une vraie différence de pension due au statut, souvent au désavantage des femmes.


CQFD

Aude Fernandez a ensuite exposé la méthode de calcul d’une pension. Si l’on passe ici les détails, on peut retenir que la retraite se calcule en trois morceaux : celle forfaitaire et celle proportionnelle + retraite complémentaire obligatoire. C’est dans les deux dernières parties qu’intervient l’influence du statut. « La retraite complémentaire est obligatoire depuis 2003 pour les chefs d’exploitation (100 €/mois) et depuis 2011 pour les conjoints (30 €/mois). » Quant à la retraite proportionnelle, elle fait intervenir des points dont là encore l’acquisition est inégale en fonction des statuts : « 23 points par an pour le chef d’exploitation contre 16 points par an pour le conjoint. » CQFD.

Cotisez, c’est rentable

Quant à la réforme des retraites amorcée par le gouvernement, Aude Fernandez prévient : « c’était avant la pandémie. On va sortir de la crise de la Covid-19 avec des déficits importants, les retraites agricoles ne seront pas prioritaires. Pour ce qui est acquis, les personnes qui auront 85 % de Smic seront les chefs d’exploitation à carrière complète ». Assez vite, la conclusion de la juriste tombe : « les statuts qui protègent le plus sont ceux de chef d’exploitation et de salarié. Il y a des sacrifices à faire sur les cotisations MSA mais la retraite sera votre revenu pendant trente ans. En douze ans de retraite, vous avez rentabilisé vos cotisations ». Et d’ajouter, un brin piquante : « si on trouve du travail pour les femmes dans les fermes, alors on doit pouvoir leur trouver un revenu et une protection sociale ». Le message est passé.

Nathalie Lepelletier, présidente de la section des agricultrices de la FDSEA
« Réfléchir à ses choix pour mieux anticiper les conséquences sur sa retraite est essentiel. Notre section veut pouvoir accompagner, informer au mieux toutes les agricultrices. Nous invitons toutes les femmes à rejoindre notre section. En 2021, on pourrait penser que les inégalités sont derrière nous. Pourtant il reste du travail à effectuer notamment pour favoriser l’installation des femmes en agriculture, pour mieux articuler la charge professionnelle et familiale. Des pistes d’amélioration sont possibles notamment si nous sommes actrices et impliquées dans la défense de notre métier. Quant à nos retraites, si aujourd’hui nous avons un certain choix parmi les statuts, cela n’a pas toujours été le cas. Et nos mères ont quand même été par le passé les grandes oubliées. Cotiser est aujourd’hui possible mais cela reste un coût. Et quand les revenus sont faibles, que la charge de famille est là, il y a parfois des choix faits au détriment des retraites des femmes. »
FDSEA : Nous sommes à votre écoute au 06 86 26 81 77. Nous pouvons vous adresser un bulletin d’adhésion, à 90 euros. Notre objectif est d’œuvrer avec vous à la défense collective et individuelle de notre métier. Augmenter le nombre de femmes agricultrices adhérentes à la Fdsea14, c’est donner plus de poids à la cause des femmes et permettre de mieux nous défendre collectivement.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SM CAEN - PARIS FC
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Deuxième en partant de la droite, Philippe Denis a reçu dans sa ferme un parterre de responsables, dont Arnaud Rousseau (deuxième en partant de la gauche).
Tuberculose : Arnaud Rousseau à l'écoute des éleveurs
À l'occasion de sa visite dans l'Orne, Arnaud Rousseau s'est rendu à Landigou, sur l'exploitation de Philippe Denis, dont le…
Valentine Amette, 22 ans, céréalière, s'est lancée dans son projet de meunerie. La Farine de Valentine est disponible à la boulangerie de Pont-d'Ouilly, de Fresné-la-Mère ou encore chez elle, à Bazoches-au-Houlme, les premiers lundis du mois, de 9 h à 12 h.
Valentine Amette, agricultrice au champ et au moulin
Nous l'avions rencontré en fin d'année dernière, alors qu'elle se présentait au concours Miss agricole 2024. Alors aux champs,…
Toutes les animations sont gratuites (sauf la restauration et le baptême en hélicoptère).
Des bonshommes de paille débarquent dans la Manche
À la veille des moissons, les Jeunes agriculteurs ont monté des bonshommes de paille un peu partout dans la Manche. Un bon moyen…
Cette baisse des volumes a été annoncée alors même que "nous sortons d'une période compliquée", dénonce Yohann Serreau, président de l'OPNC (570 producteurs, 422 ml de lait).
Lactalis confirme la baisse de ses volumes
À l'assemblée générale de l'OPNC (Organisation de Producteurs Normandie Centre), organisée à Sées, dans l'Orne, en juin 2024 et…
"Transmission-installation, que peut-on faire de plus ?" Tel était le thème de la table ronde à laquelle participaient Clotilde Eudier (vice-présidente de la Région Normandie), Emmanuel Hyest (président de la Safer de Normandie), Anne-Marie Denis (présidente de la FRSEA Normandie), Emmanuel Roch (président de JA Normandie), Guillaume Larchevêque (Chambre d'agriculture Normandie) et Bruno du Mesnildot (Propriété privée 50).
Safer et installation : faire plus grâce à une volonté commune
"Nous avons toute une génération de jeunes à installer. On doit et on peut certainement faire mieux sous condition d'une volonté…
Publicité