GESTION – Investissements
Mieux vaut emprunter
GESTION – Investissements
Au moment d’investir, le bon sens paysan incite l’agriculteur à autofinancer au maximum lorsque c’est possible. Pourtant, les arguments en faveur de l’emprunt sont nombreux.

Pour financer la construction d’un bâtiment ou l’achat de matériel, emprunter est bien plus avantageux qu’autofinancer.
©
DR
Renouvellement de matériel, construction d’un bâtiment… La décision d’investir est prise. Oui, mais avec quel financement ? En cas de trésorerie disponible, il peut paraître plus simple et plus raisonnable d’autofinancer le bien plutôt que de contracter un emprunt. Pourtant, emprunter évite de mettre en péril la trésorerie de l’exploitation. Le versement des Droits à paiement unique (DPU) inciterait par exemple à financer le renouvellement d’un matériel sans avoir recours à l’emprunt. Mais au mois d’avril quand il faudra mettre en place les cultures pour la prochaine année, la trésorerie pourrait faire défaut. Il est donc essentiel de prévoir les besoins en trésorerie sur un an au moins et de ne pas seulement prendre en compte l’argent disponible en banque.
Un taux réel d’intérêt à 3%
En outre, le taux combiné des prélèvements sociaux et fiscaux permet de baisser le coût du crédit. Correspondant à l’addition des cotisations MSA et de l’impôt, ce taux combiné est en moyenne d’au moins 40 % et peut varier de 25 à 55 % selon le revenu, le statut, et le nombre de parts. Les intérêts de l’emprunt sont une charge d’exploitation, ils viennent diminuer le bénéfice agricole taxable à l’impôt et à la MSA. Avec un taux d’intérêt de 5 %, le coût réel du crédit s’élèvera à 3 % (5% - 40% = 3%). Avec un taux réel de 3%, plus de question à se poser. Mieux vaut placer l’argent qui était destiné à autofinancer, sur un support bancaire dont le rendement sera supérieur à 3 % et dont la durée pourra être égale à la durée d’utilisation du bien, par exemple.
Protéger les proches
Qui dit emprunt dit également assurance. En cas d’accident ou de décès, cette assurance protège les proches du contractant. Comparons un agriculteur ayant autofinancé la construction d’un petit bâtiment d’une valeur de 50 000 euros avec un autre agriculteur qui a mis les 50 000 euros sur un placement privé et a emprunté 50 000 euros pour la construction de son bâtiment. En cas de décès, les héritiers du premier agriculteur auront un actif de succession d’une valeur de 50 000 euros. Les héritiers du second bénéficieront, eux, d’un actif de succession d’une valeur de 100 000 euros (bâtiment de 50 000 euros + placement de 50 000 euros et emprunt remboursé par les assurances).
Un pouvoir de négociation
La solution du recours au crédit associé au placement de vos disponibilités est aussi un atout en termes de négociations. Face à la banque, il est nettement plus facile d’obtenir les meilleures conditions de prêt avec un placement bancaire en réserve plutôt que de mettre à mal sa trésorerie et d’aller voir votre partenaire financier quand il n’existe plus d’autres alternatives. C’est aussi un atout pour négocier des affaires à reprendre. Il est plus facile de saisir l’opportunité en achat de matériel ou en reprise de terres avec quota quand tous les investissements antérieurs ont été financés par emprunt avec en parallèle un bon niveau de placements, utiles pour saisir rapidement les affaires en question.
Emmanuel Pousse
Cogedis
Un taux réel d’intérêt à 3%
En outre, le taux combiné des prélèvements sociaux et fiscaux permet de baisser le coût du crédit. Correspondant à l’addition des cotisations MSA et de l’impôt, ce taux combiné est en moyenne d’au moins 40 % et peut varier de 25 à 55 % selon le revenu, le statut, et le nombre de parts. Les intérêts de l’emprunt sont une charge d’exploitation, ils viennent diminuer le bénéfice agricole taxable à l’impôt et à la MSA. Avec un taux d’intérêt de 5 %, le coût réel du crédit s’élèvera à 3 % (5% - 40% = 3%). Avec un taux réel de 3%, plus de question à se poser. Mieux vaut placer l’argent qui était destiné à autofinancer, sur un support bancaire dont le rendement sera supérieur à 3 % et dont la durée pourra être égale à la durée d’utilisation du bien, par exemple.
Protéger les proches
Qui dit emprunt dit également assurance. En cas d’accident ou de décès, cette assurance protège les proches du contractant. Comparons un agriculteur ayant autofinancé la construction d’un petit bâtiment d’une valeur de 50 000 euros avec un autre agriculteur qui a mis les 50 000 euros sur un placement privé et a emprunté 50 000 euros pour la construction de son bâtiment. En cas de décès, les héritiers du premier agriculteur auront un actif de succession d’une valeur de 50 000 euros. Les héritiers du second bénéficieront, eux, d’un actif de succession d’une valeur de 100 000 euros (bâtiment de 50 000 euros + placement de 50 000 euros et emprunt remboursé par les assurances).
Un pouvoir de négociation
La solution du recours au crédit associé au placement de vos disponibilités est aussi un atout en termes de négociations. Face à la banque, il est nettement plus facile d’obtenir les meilleures conditions de prêt avec un placement bancaire en réserve plutôt que de mettre à mal sa trésorerie et d’aller voir votre partenaire financier quand il n’existe plus d’autres alternatives. C’est aussi un atout pour négocier des affaires à reprendre. Il est plus facile de saisir l’opportunité en achat de matériel ou en reprise de terres avec quota quand tous les investissements antérieurs ont été financés par emprunt avec en parallèle un bon niveau de placements, utiles pour saisir rapidement les affaires en question.
Emmanuel Pousse
Cogedis