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Calvados
Migration dans les concours

Jan et Gerrit Meilink sont hollandais. Pour se développer et "avoir de l'espace", ces deux frères ont choisi de s'installer en France, à Croisilles (14), en 1993. Et vendredi, ils participeront à leur deuxième concours régional Prim'Holstein.

La famille Meilink voue une préférence pour les Pie Rouge. Le Gaec présente trois vaches laitières et une génisse.
La famille Meilink voue une préférence pour les Pie Rouge. Le Gaec présente trois vaches laitières et une génisse.
© V.M.
Jan Meilink s'est installé aux Pays-Bas en 1977, puis en France en 1993. D’un pays à l’autre, une race : la Prim’Holstien. "J'ai démarré sur l'exploitation familiale de 16 hectares. Une surface dans la moyenne de l'époque. En 1983, j'ai obtenu une référence laitière de 300 000 litres. J'ai continué à m'agrandir pour atteindre 32 hectares et 425 000 litres de lait en 1992. Mais, c'était insuffisant pour que mon frère s'installe. A l'époque, l'hectare de terre coûtait l'équivalent de 180 000 francs". Avec des investissements trop importants aux Pays-Bas, les deux frères choisissent finalement de s'expatrier. "Dans notre pays, nous subissions de nombreuses normes environnementales. Et surtout, nous manquions d'espace. Dès que l'on passait la frontière, les champs à perte de vue nous donnaient envie", explique Gerrit Meilink. Ils envisagent le Canada et les Etats-Unis. Mais, la famille Meilink posera ses valises dans le Calvados, à Croisilles. Jan et Gerrit acquièrent deux fermes voisines. Objectif : travailler ensemble. "C'est une force d'être à plusieurs. Nous avons beaucoup de respect pour les personnes qui travaillent seules sur leur exploitation". Logique d'entreprise Avec la mise aux normes, les troupeaux sont groupés en 1996. L'exploitation compte désormais 100 vaches laitières, 177 hectares et un quota laitier de 800 000 litres. "J'ai parfois regretté d'être parti des Pays-Bas. Certains de mes voisins de l'époque ont atteint des quotas de 900 000 litres. Leur exploitation était pourtant plus petite que la mienne au moment de mon départ", concède Jan Meilink. Mais, la rentabilité reste française. "Ici, je suis autonome à 85 % contre 50 % aux Pays-Bas.C’est important pour nous. J'achète moins d'aliments à l'extérieur. En Basse-Normandie, nous bénéficions également du bassin laitier". Avant de migrer, les frères Meilink ont pris 80 heures de cours de français. Cependant, la barrière de la langue ne s'est pas révélée le principal handicap. "Nous avions sous estimé la lourdeur administrative ! Par exemple : en France, on doit demander une autorisation pour exploiter ses terres. Cela n'existe pas ailleurs ! Il faut compter avec de nombreux intermédiaires pour prendre une décision. Le triangle comptable-banque-entrepreneur me manque". Eleveur avant tout La moyenne du troupeau Prim'Holstein atteint 9400 kg. Entrepreneur d'accord, mais avant tout éleveur ! Le Gaec participera vendredi prochain à son deuxième concours régional. "Aux Pays-bas, je concourais déjà. On se sent éleveur. Et pour l'élevage, c'est aussi un coup de publicité". Le Gaec présentera une génisse et trois vaches laitières. Parmi elles : deux rouges. "Côté génétique, on vise l'amélioration des membres, des mamelles et des ligaments. Nous souhaitons aussi avoir plus de Pie rouge dans le troupeau. Là, c'est le sentiment qui influence cette décision". Le Gaec Meilink apportera donc des couleurs au concours de Vire, avec des noires, des rouges... et de l’orange, couleurs des Pays-Bas. V. MotinCroisements - Dans les années 80, Jan Meilink élevait des Mry (une race locale) aux Pays-Bas. “Je les ai croisées avec des Red Holstein. J’ai également acheté des Prim’Holstein à haute valeur génétique en Allemagne”. Quelques unes de leurs descendantes ont d’ailleurs effectué le déménagement en France. Actuellement pour renforcer les rouges dans leur troupeau, les frères Meilink travaillent avec un taureau italien.
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