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Mise à l’herbe des dès que possible

La date de sortie à l’herbe est un compromis entre la portance du sol et la disponibilité en herbe. Dès la fin février, il y a souvent assez d’herbe dans les champs pour envisager la sortie d’une partie des animaux. Par contre, les conditions de portance ne le permettent pas toujours. Pourtant sortir tôt n’a pratiquement que des avantages.

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© F d'Alteroche

Cela permet d’abord d’économiser de la paille, des fourrages et des concentrés. C’est aussi un moyen d’améliorer la qualité de l’herbe et le rendement des prairies. Effectivement la technique du déprimage précoce permet de nettoyer les zones de repousse hivernale autour des déjections et favorise le tallage de l’herbe. Les repousses sur le cycle suivant seront de meilleure qualité et abondantes.
Sortir tôt, c’est aussi limiter les risques sanitaires spécifiques à la conduite en bâtiment. C’est particulièrement vrai pour les vêlages de fin d’hiver. La condition est que les animaux, et plus particulièrement les veaux, disposent d’abris naturels ou artificiels dans les parcelles.

Sortir d’abord les animaux à faibles besoins
Pour limiter les risques de dégradation des prairies, il est préférable de sortir les animaux sur les parcelles les plus portantes et de limiter le nombre de bovins à l’hectare. L’éleveur choisira de sortir en premier les animaux qui ont les besoins les plus faibles. Ce sont les génisses et bœufs en troisième année de pâture, les vaches gestantes ou celles qui viennent de vêler. Les animaux les plus fragiles -les jeunes de 1 ou 2 ans ou les vaches en période de reproduction- seront lâchés un peu plus tard.

Assurer les transitions
Le mieux est de disposer de prairies qui portent bien, autour des stabulations. Dans ce cas, il est possible de commencer à sortir les animaux, d’abord quelques heures en après-midi, puis la journée et très rapidement jours et nuits dans les parcelles les plus éloignées.
Dans tous les cas, il faut veiller à maintenir la distribution du fourrage grossier hivernal pendant plusieurs semaines pour que la flore microbienne s’adapte à ce nouveau régime.
Si les jeunes veaux sont complémentés en stabulation, il est bon de maintenir les apports de concentrés pendant cette période de transition. Par ailleurs, il est déconseillé de sortir les animaux sur de l’herbe fortement azotée.
La transition alimentaire et de condition de logement vise à prévenir les problèmes toujours possibles liés à la mise à l’herbe : diarrhées, entérotoxémie, raide des veaux, tétanie d’herbage ou météorisation…
Si ces risques sont avérés, des apports préventifs de magnésium, sélénium, vitamine E peuvent être envisagés. Dans tous les cas, la surveillance des animaux doit être renforcée sur cette période de mise à l’herbe.

Préparer un pâturage performant
La mise à l’herbe précoce est le premier acte d’une bonne gestion des pâtures. Le déprimage peut démarrer dès le début mars si le sol est portant, sur une hauteur d’herbe de 8 cm ou plus. Il est conduit d’abord sur les parcelles réservées à la récolte de foin ou d’ensilage. Il est suspendu dès que la hauteur d’herbe sur les parcelles dédiées au pâturage est supérieure à 10 cm. Pour atteindre de bonnes performances à la fois au niveau des croissances des animaux et du rendement des parcelles, il est conseillé de tourner rapidement, d’entrer les animaux sur des hauteurs d’herbe de 10 à 12 cm et de les sortir  quand la parcelle est bien propre : hauteur de 5 cm. Dès qu’une parcelle est trop forte (hauteur d’herbe supérieure à 12 cm), il est préférable de la récolter dès la première quinzaine de mai, pour la réintroduire dans le cycle de pâture suivant. Ainsi, les animaux ne seront pas  dépassés par l’herbe fin mai, au moment de l’épiaison et disposeront pendant toute la saison de pâture d’une herbe feuillue et donc de qualité.
Cette organisation performante de pâturage se met en place dès maintenant.

Jean-Claude DORENLOR
Chambre d'Agriculture de la Manche
jdorenlor@manche.chambagri.fr
www.manche.chambagri.fr

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