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Mobilisation européenne : 150 Bas-Normands devant la Commission

Lundi, au petit matin, Calvadosiens, Manchois et Ornais prenaient la direction de Bruxelles en bus pour rejoindre la mobilisation européenne. Dans le convoi, plus de 3 700 Français et 250 tracteurs étaient comptabilisés

La mobilisation ne faiblit pas. Les trois départements bas-normands ont rejoint Bruxelles en nombre. Et comme les tous les Français, ils étaient revêtus de vert. Une couleur qui a permis de mesurer l’engagement des agriculteurs de l’Hexagone.
Vers 10 h 30, ils avaient rendez-vous à l’esplanade de la Gare du Nord à Bruxelles afin de s’engager par la suite vers le bâtiment où se déroulait le conseil extraordinaire des ministres de l’Agriculture. “La participation est impressionnante”, confiait une jeune femme de la Manche.
Cette esplanade a été tout au long de cette matinée le carrefour de toutes les nationalités venues défendre l’agriculture. Très rapidement, les échanges se font. Les agriculteurs parlent de leurs conditions, de leurs normes et surtout des prix. La barrière de la langue est bien souvent dépassée et les messages compris.
Sur plusieurs centaines de mètres, les délégations ont défilé sous l’œil des Belges qui se sont montrés accueillants, appareil photo à la main pour mémoriser ce moment.  
Face au bâtiment de la Commission européenne, les forces de l’ordre étaient en nombre pour éviter les débordements. Un peu avant la clôture de la manifestation, ils ont usé des bombes lacrymogènes et des canons à eau, repoussant les manifestants.
Il faudra un peu de temps pour analyser l’ensemble des mesures annoncées et faire le point sur toutes les négociations engagées afin de poursuivre le combat. Mais dans l’ensemble des départements, les agriculteurs veulent poursuivre leurs actions. Et c’est très certainement localement qu’on les retrouvera.
S.B

Joachin Guérin, 21 ans, Flers (61) : “soutenir la profession”
“J’ai fait des études agricoles. J’ai envie de m’installer en production laitière en rejoignant le Gaec de mes parents. Mais pour le moment, je travaille à côté. Vu la conjoncture, ce n’est pas envisageable de s’installer maintenant. Ce serait source de difficultés. Mais si je viens à Bruxelles, c’est pour soutenir la profession”.

Clémence Poussier, 22 ans,
Castilly (14) :
“ne pas rester dans son coin”
“Je suis installée sur une exploitation laitière depuis le 15 juillet dernier comme salariée. J’ai voulu être présente à Bruxelles parce que je ne voulais pas rester sans rien faire, je voulais apporter ma touche. Cela permet de voir de plus près cette manifestation importante. Mais je reste confiance. Il y aura des jours meilleurs”.

Grégoire Devallavieille, 23 ans,
Sainte-Marie-du-Mont (50) :
« on attend le résultat”
“Cette manifestation est une grosse mobilisation. Ce valait le coup de venir. Mais on attend ce qui va être proposé. Pour le moment, je suis aide-familiale chez mon père. J’aurai envie de m’installer mais la conjoncture sème le doute. C’est une profession où il y a beaucoup de contraintes alors qu’on doit s’engager pour longtemps”.

Nathalie
Présidente de la commission Agricultrices de la FDSEA du Calvados, Nathalie Lepelletier, était accompagné de ses deux enfants, Julien, 17 ans, en étude agricole au lycée Saint-Lô Thère en terminale Bac Pro CGEA, et le petit dernier, Antoine. “Si nous sommes là, c’est pour être entendu”, explique la maman, fière d’être entouré de jeunes lycéens dont ses enfants. C’est un combat familial. “Plus que familial, sourit Nathalie Lepelletier ravie et reconnaissante du proviseur d’avoir permis aux jeunes d’être présents à cette mobilisation européenne. “On veut défendre notre avenir. Je voudrais bien pouvoir m’installer à l’issue de mes études. Mais aujourd’hui, on se demande quel sera l’avenir de l’agriculture”, s’interroge Julien. “A Paris, on a obtenu des avancées sur les charges, maintenant il nous faut le soutien de l’Europe par rapport au stockage à l’intervention”, explique Nathalie Lepelletier. “Le fait que toutes les nationalités soient présentes devrait nous permettre de faire avancer les choses et avoir un plus grand soutien, une plus grande écoute”, conclut-elle. Aux yeux de la famille Lepelletier, le combat ne s’arrête pas à ce déplacement à Bruxelles. “Au niveau local, on va continuer à travailler localement”, assurent-ils.

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