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Réduction d’intrants
Moins de phyto, avec la luzerne

Emmanuel Tirard, éleveur dans le bocage à Saint-Jean le Blanc, a rejoint en 2012, le réseau des fermes de référence Dephy-Ecophyto. Une démarche qu’il pousse au delà de la problématique phytosanitaire. Il faisait visiter sa ferme, mardi 11 juin, dans le cadre d’une opération nationale du réseau Dephy, relayée par la Chambre d’agriculture du Calvados.

© VM

De 35 à 40 %. C’est la part de luzerne ensilage, qu’Emmanuel Tirard, éleveur laitier à Saint-Jean le Blanc, dans le Calvados, apporte à ses laitières en ration hivernale. Un complément au maïs ensilage, qu’il a développé progressivement, jusqu’à arriver à 8-9 ha dans sa SAU  (Surface agricole utile) de 98 ha, dont environ la moitié de prairies permanentes. L’éleveur, pour qui la baisse de l’utilisation des intrants s’inscrit dans une démarche globale, a rejoint le réseau des fermes Dephy-Ecophyto en 2012. Dans le cadre d’une opération porte ouverte du réseau, organisée au niveau national et relayée dans le département par la Chambre d’agriculture, Emmanuel a fait visiter son exploitation, mardi 11 juin.

Gagner en autonomie
Au départ de ce choix d’implanter de la luzerne, l’éleveur réflechissait à augmenter son autonomie fourragère, mais aussi à limiter l’application de produits phytosanitaires. La luzerne étant cultivée sans engrais azoté, et avec peu ou pas de protection chimique, elle est aussi implantée pour plusieurs années, permettant d’allonger la rotation et de gagner encore sur le recours aux solutions chimiques, par une meilleure maîtrise des adventices, maladies et ravageurs. La luzerne devait aussi assurer à Emmanuel une sécurité fourragère, en cas de déficit hydrique.Mission accomplie en 2010 et 2011. L’éleveur a alors pu affourager en vert, la luzerne, alors que les vaches n’avaient plus rien à pâturer. Avec son système racinaire profond et pivotant, la légumineuse est une culture qui conserve un certain niveau de production, lorsque d’autres cultures souffrent de déficit hydrique.

Baisse du risque d’acidose
Avec l’introduction de luzerne et la valorisation maximale de l’herbe, Emmanuel Tirard a également amélioré la composition de la ration, en limitant les risques d’acidose. La part des
fibres, dans la ration hivernale, a augmenté jusqu’à représenter 35 %, et la part de l’amidon a baissé jusqu’à ne plus représenter que 20 %. En parallèle, les spores butyriques - dont on pouvait craindre une plus forte présence dans le lait, du fait de l’apport d’ensilage de luzerne - ont été très bien contenues.

Associer à une graminée
“En sortie d’hiver, ce sont les graminées associées à la luzerne, qui sont productives, observe David Delbecque, conseiller de la Chambre d'agriculture du Calvados. La luzerne ayant des besoins en température plus importants, elle n’entre réellement en production que plus tardivement. La durée de mise en place d’une luzerne peut monter jusqu’à cinq ans, sachant que la parcelle atteint son maximum de production les deuxième et troisième années. Par ailleurs, la luzerne est une plante qui n’aime pas les sols acides. L’apport d’écumes ou de chaux peut être nécessaire. C’est aussi une culture qui peut être semée sous couvert d’une autre”.

Quel avenir ?
Si la luzerne valorise bien la chaleur et supporte assez bien les déficits hydriques, elle supporte mal les excès d’eau. L’hiver 2012/2013 a cumulé les pires conditions climatiques pour les parcelles. “C’est une des grandes interrogations du moment, de   savoir si la motivation des éleveurs normands pour la luzerne, survivra à cette mauvaise année”,
observe David Delbecque.

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