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Agriculture biologique
“Mon métier est devenu ma passion”

François Hamel, éleveur laitier en système fourrager “herbe et maïs” à Bernières-le-Patry, dans le bocage virois, a participé à l’étude comparative des systèmes laitiers bios en Basse-Normandie, dont les résultats viennent d’être communiqués. Rencontre.

© AD

“Je me suis installé en 1998 sur la ferme familiale, à 21 ans. J’étais assez jeune et j’avais bien du mal à faire des chèques énormes pour acheter l’aliment des taurillons. Cela me posait problème et je crois que c’est à partir de cela que j’ai commencé à “désintensifier” le système fourrager”, relate François Hamel, aujourd’hui installé avec son épouse Clotilde et certifié Agriculture bio depuis 2012. Le virage de la conversion, les éleveurs l’ont entamé en 2010, après la crise du lait. “A travers ce cheminement, mon métier est devenu ma passion”, confie François. 

Expérimenter
“J’ai replanté des haies, pour couper le vent, mais elles sont aussi de formidables épandeurs à engrais sur 25 m de profondeur. Je fais des essais de prairies avec de la chicorée, pour obtenir plus de diversité et une plus grande résistance de la prairie face à la sécheresse. Pour l’hiver, j’introduis de la betterave fourragère repiquée directement en pâturage”, détaille l’éleveur. Un récent voyage d’études en Grande-Bretagne lui a encore mis des idées plein la tête. Aujourd’hui, les éleveurs cherchent à introduire le plantain lancéolé, et songent à planter un “libre service” de buissons de romarin à brouter, pour la santé des vaches. Les exemples britanniques leur ont donné l’envie de grouper au maximum les vêlages pour faire coïncider au maximum les besoins alimentaires du troupeau avec la pousse de l’herbe. Dans l’idéal, ils pourraient arrêter de traire pendant un mois. Les éleveurs n’ont de cesse de maximiser le pâturage pour limiter la gestion de stock et les travaux de récolte, quitte à faire pâturer l’herbe “haute”. Pilier de ce système, les 60 ha de prairies et de cultures groupées autour de la ferme. Les vaches y pâturent en paddock et progressent au fil pour maximiser la production de la prairie. “Sans abuser, il ne faudrait pas qu’elles mangent les repousses”. 

Du sang Montbéliard
Le troupeau est 100 % Prim’Holstein, avec l’introduction récente d’un taureau de ferme Montbéliard pour amener de la rusticité dans le troupeau, suite à des problèmes de boiterie. Les chemins d’accès au pâturage ont également été stabilisés avec
succès.

Match herbe-maïs, en bio aussi
Efficaces et productrices de richesses. La récente étude menée par le GRAB et les GAB de Basse-Normandie sur la base des résultats de la campagne 2011/2012, montre  que les exploitations laitières Bio de la région dégagent en moyenne des résultats très satisfaisants. L’efficacité économique moyenne est de 52 % d’EBE sur produit, avec une valeur ajoutée de 51 000 € par unité de main-d’oeuvre installée ou salariée. Les charges alimentaires sont maîtrisées à 78 € /1000 l en moyenne. Toutes les laiteries et toutes les politiques de prix sont représentées dans les fermes ayant participé à l’étude. Les résultats montrent aussi qu’il n’y a pas de système d’affouragement qui apparaît meilleur que l’autre. En revanche, les exploitations qui s’en sortent le mieux sont toujours celles qui sont les plus autonomes vis-à-vis de l’alimentation notamment. Sur la quarantaine d’exploitations très diverses passées au crible, il apparaît aussi clairement que l’intensification des systèmes bio avec l’introduction de concentrés et de maïs ensilage, passe par un accroissement des surfaces de prairies permanentes comme complémentation en protéine à une ration par ailleurs plus riche en énergie. “On compare souvent le Bio avec le conventionnel, cette fois, nous voulions pouvoir travailler sur la diversité de nos systèmes au sein même de notre cahier des charges, et avoir des éléments de comparaison pour progresser tous ensemble”, explique François Hamel. L’étude sera reconduite pour 3 à 5 ans, afin de confronter ces résultats à plusieurs campagnes. L’étude 2014 fait un point particulier sur le séchage en grange. Celle de 2015 devrait axer sur la période de conversion.
L’étude est disponible via le GRAB ou Internet :
www.bio-normandie.org/wp-content/uploads/2012/09/
Lait-GRAB-Normandie-IMP-2-stc-bd.pdf

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