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Jean-François Hurault
Monotraite : un outil de gestion du quota

Il a testé la monotraite pour cause de dépassement de quota. Il y prend goût pour des questions de confort de travail.

Mars 2004. Jean-François Hurault (producteur de lait et éleveur de volailles à St-Sauveur-La-Pommeraye-50) est en fort dépassement de quota. Il a déjà vendu quelques vaches en lait pour limiter la casse mais cela n’a pas suffit. Par ailleurs, cette option qui consiste à décapitaliser et à amputer son potentiel de production ne le satisfait guère. Alors pourquoi ne plus traire pendant quelques semaines qu’une seule fois par pour ?Plus stressé que ses vaches Cette technique de la monotraite (lire ci-contre), il en a pris connaissance dans les journaux et à l’occasion d’une journée "Portes ouvertes" à La Blanche Maison. Il a pris également quelques conseils en passant un coup de téléphone à Jean-Pierre Boulé, collègue manchois, un des pionniers régionaux de cette pratique. C’est ainsi qu’un matin, Jean-François Hurault a condamné l’accès au silo de maïs à ses vaches pour la journée pour ne leur donner que du foin. Réouverture le soir mais sans traite puis notre éleveur est rentré chez lui en prenant soin de fermer la porte à clé. "Le plus gros stress, c’est pour l’éleveur, avoue-t-il. Le premier soir est le plus dur. Mais finalement, on s’y fait très bien. Les vaches aussi !" Des vaches qui n’ont d’ailleurs aucunement souffert même si elles ne traînaient pas à se faire traire. Le maïs, freiné pendant les 3 premiers jours, a ensuite été réoffert à volonté. La distribution de concentré a par contre été maîtrisée.28 jours de monotraite Cette première expérience a duré 28 jours pour se solder par un bilan positif : baisse de la production sans gros pépin sanitaire. Cependant, notre éleveur peste contre l’échéance de la campagne laitière (mars). C’est une mauvaise période pour mettre en œuvre la monotraite. Fixée à fin juin ou fin juillet, la gestion du quota serait plus aisée. "Pour les laiteries aussi, insiste notre éleveur, mais sans doute pas pour les vendeurs d’aliments!" En 2005, Jean-François Hurault a renouvelé l’aventure du 10 mai au 26 juillet. Pour une question de gestion du volume de production mais pas seulement (18 génisses étaient prêtes à vêler alors qu’il n’en avait besoin que d’une douzaine mais fortes hésitations à vendre des amouillantes). Des notions d’organisation du travail (disponibilité en main-d’œuvre, remise en place de lots de volailles...) ont pesé aussi dans ce choix. Question de choix De subie, la monotraite est devenue ainsi à St-Sauveur-La-Pommeraye une technique programmée. Le 10 mai prochain, jour de la fermeture du silo de maïs, les vaches de Jean-François ne se feront plus à nouveau traire qu’une fois par jour. "Cela convient à quelqu’un qui n’est pas à l’affût des hautes performances, tempère notre éleveur. La surveillance des vaches est par ailleurs un peu plus problématique". A chacun ses choix! Th. GuillemotBernard Houssin (CA 50). Une baisse de 23 % de la production Des essais sur la monotraite ont été menés à La Blanche Maison (50) en 2005 (voir notre édition du 5 janvier dernier). Ils se sont déroulés sur deux lots de 30 vaches laitières Normandes. En conclusion, Bernard Houssin (CA 50) indique que "la monotraite est envisageable au pâturage de printemps pendant quelques semaines. La production laitière par vache baisse de 23 % et le taux butyreux augmente d’environ 5 points. Le taux protéique semble assez peu modifié. Par contre , la fréquence de mammites est sans doute plus élevée avec une augmentation du taux cellulaire des animaux concernés par cette pathologie". Sur un plan économique, différentes simulations réalisées localement aboutissent aux mêmes résultats que les autres études menées dans d’autres régions de France et avec d’autres systèmes d’exploitation. "Huit semaines de monotraite sur avril, mai ou juin est très intéressant car cela modifie peu le fonctionnement de l’exploitation (système fourrager, bâtiment, effectif animaux, revenu) tout en donnant plus de souplesse notamment à des périodes stratégiques dans l’organisation du travail. Par ailleurs, elle permettrait de mieux régulariser la collecte laitière des entreprises en écrêtant le pic de collecte laitière au printemps".
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