Cinéma
Moteur, action, ça tourne au Robillard !
A Saint-Pierre-sur-Dives (14), le festival « ciné champêtre » a diffusé lundi un court métrage réalisé par des élèves du lycée du Robillard. 16 jeunes de Bac pro CGEA se sont donc essayés au cinéma d’animation. Leur création s’intitule « Crazy meuh ».


Des vaches normandes qui se dandinent en boîte de nuit sur un air de Boney M, avec un cochon en guise de Disc Jockey : tel est le fruit de l’imaginaire de 16 élèves de bac pro CGEA. Ils ont entre 17 et 19 ans. Pendant une semaine, ces jeunes ont rangé trousses, manuels scolaires ou calculettes pour réaliser « Crazy Meuh ». Plan après plan, les personnages en pâte ont pris vie pour créer un véritable court métrage d’animation. Ce projet s’inscrit dans le cadre des cours de socioculturel. Des cours qui d’ordinaire ne semblent pas déchaîner les passions auprès des jeunes. “C’est une matière propre à l’enseignement agricole. En première, elle est assez théorique. En terminale, on s’attelle à la réalisation d’un projet culturel et artistique. Mais, nous ne sommes pas là pour faire que ce qui les intéresse”, rappelle Lydie Colin.
La professeur a rencontré les responsables du festival « ciné champêtre » l’année dernière. “Ce festival a permis de donner un but aux élèves. Quitte à réaliser un film autant qu’il soit diffusé. Pour choisir ce projet, nous sommes partis de ce que nous aimions. Et certains avaient déjà participé au film « Solitude », une création d’un étudiant”.
Partenariat avec l’association Art itinérant
Cette fois-ci, le lycée agricole du Robillard a collaboré avec Art itinérant, une association d’éducation artistique. “Nous intervenons beaucoup dans les lycées agricoles, mais aussi dans les MJC, les centres de loisirs ou les colonies de vacances. Nous proposons des ateliers de photo-vidéo, de modelage ou de sculpture sur bois”, explique Marc Langlois, animateur de l’association. Première étape : l’écriture du scénario. Lydie Colin souhaitait évoquer “la ruralité avec humour pour coller au thème du festival. Au début la classe n’était pas assez dans l’imaginaire”. Les jeunes, eux, préféraient parler “des boîtes de nuit, des fêtes et de l’alcool”. Conclusion après négociations : « Crazy Meuh » évoquera donc l’histoire de trois vaches normandes qui partent en boîte de nuit ! “On voulait montrer que le monde agricole ne se limite pas aux champs et qu’on aime bien sortir faire la fête”, souligne un élève.
Après trois après midi de préparation et malgré un “souci de cuisson des personnages”, le tournage a pu débuter le 12 janvier dernier. Une semaine entière a été consacrée à cette réalisation. La classe était divisée en trois groupes. Le premier gérait les décors et les accessoires des personnages, le second dirigeait la prise de son, le troisième s’occupait des prises de vue et de l’animation des personnages.
Un court métrage de 6 minutes
L’atelier se veut artistique et pédagogique. “Il est mené en binôme : un artiste avec un animateur. Un film d’animation permet de découvrir plusieurs domaines : peinture, modelage, sculpture, photo, et même une réflexion chorographique pour les scènes de danse”, résume Rodolphe Murie, responsable photo-vidéo au sein d’Art Itinérant. Les élèves se sont pris au jeu. La pâte à modelé s’est animée. Une semaine dédiée à l’art auprès de bac pro, le pari pouvait sembler osé. “Ce n’était pas gagné d’avance. Ils ne comprenaient pas ce qu’on allait faire. Quand on a animé les premières images, ils ont saisi le principe et se sont tous mobilisés”. Le résultat est plus qu’honorable. Ce film dure 6 minutes 20. Pour le réaliser, plus de 2000 clichés ont été nécessaires. De quoi s’initier aussi à l’art de la patience.