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L’interview de Sylviane Pralus et Suzanne Piedagnel, présidente et vice-présidente de la MSA Côtes Normandes
MSA : " Nous défendons la proximité et la cohésion territoriale "

Le conseil d’administration de la MSA Côtes Normandes a été élu le 10 septembre, et le bureau le 14 septembre. Entre les victoires, comme le nouveau congé maternité des agricultrices, et les défis à relever, comme le désengorgement des urgences, on fait le point sur la mandature écoulée et sur celle à venir.

MSA Sylviane Pralus et Suzanne Piedagnel
Sylviane Pralus, à gauche, est agricultrice en polyculture élevage allaitant à Saint-Pierre-sur-Dives. Suzanne Piedagnel est retraitée du Crédit agricole.
© DR

>> Pourquoi vous êtes-vous présentées à la présidence et vice-présidence de la MSA ?
Sylviane Pralus : Le mandat MSA est passionnant. Grâce au guichet unique, on suit la vie des personnes de leur naissance au décès. On touche à l’économie via les appels à cotisations, la bonne santé des entreprises.

Suzanne Piedagnel : Je suis très attachée aux valeurs de la MSA. J’ai longtemps été déléguée. Les actions de terrain me motivent. L’aspect social est très fort. Le système de prévention santé de la MSA aborde le cardiovasculaire, le bien vieillir, l’éducation à la sécurité routière, la nourriture, le sport, le sommeil, le handicap, etc.

>> Quel bilan faites-vous, Mme Pralus, du mandat précédent ?
Les élus ont travaillé pendant cinq ans à améliorer la protection sociale. Je pense au congé maternité des agricultrices qui, depuis le 1er janvier 2019, est aligné sur celui des salariées. Les pensions d’invalidité ont été revalorisées ; la loi Chassaigne acte la revalorisation des petites retraites agricoles de 75 à 85 % du Smic pour une carrière complète ; les contrats TO/DE restent exonérés ; l’aide au répit a été mise en place et est reconduite. Ce sont des demandes locales prises en compte à l’échelle nationale et rendues concrètes grâce aux remontées du terrain. La valeur de la MSA repose sur la proximité et la cohésion territoriale.

>> La force du réseau, justement, est-elle divisée depuis la loi NoTRE ?
S. Pralus : Le réseau est composé de 356 délégués bénévoles, répartis sur l’ensemble des cantons, contre 700 avant. Mais ce sont eux qui animent le territoire. Après les élections municipales, nous avons envoyé un courrier aux maires pour leur présenter les élus MSA et leur proposer des personnes qui pourraient entrer aux CCAS (Centre d’action solidaire et sociale). Nous travaillons avec de nombreux partenaires, dont Familles rurales, Solidarité paysans et les autres associations du territoire. Nous sommes à l’écoute de nos assurés grâce à la force du réseau.

>> Vous menez, comme toutes les caisses, une politique extra légale. Quelle est celle des Côtes Normandes ?
S. Pralus : Nous avons la main sur la politique d’action sociale et de prévention. Nous avons une enveloppe de 4 millions d’euros, stable. Elle est fléchée pour les malades, les personnes âgées, les jeunes et les actifs en difficulté. Je pense, par exemple à l’aide au répit qui permet de sortir de son quotidien, d’avoir un accompagnement psychologique, une prise en charge du remplacement. Cette action est menée avec la vingtaine de travailleurs sociaux MSA. L’aide au répit est un succès. On la reconduit tous les ans.

>> Quels sont vos challenges - crise sanitaire mise à part - pour le prochain mandat ?
S. Pralus : Dynamiser la vie mutualiste, motiver les 356 délégués. On essaie d’organiser des réunions locales pour installer les bureaux cantonaux. Les actions comme le glanage solidaire, organisé en septembre avec le lycée du Robillard et Solaal, y contribuent. Nous essayons de faire venir un maximum de personnes à nos actions. Nous devons aussi mieux communiquer pour faire connaître les délégués sur le terrain.

S. Piedagnel : Stimuler les délégués au travers des administrateurs ; soutenir les agents territoriaux dans la préparation des actions menées sur le terrain et participer à leur réussite ; défendre la proximité afin de répondre aux besoins de nos assurés et valoriser notre guichet unique.

>> Au sujet de la proximité, on constate à l’inverse des déserts médicaux. Comment la MSA aide à les enrayer ?
S. Pralus : Nous travaillons avec l’Agence régionale de santé (ARS) et les caisses primaires d’assurance maladie pour mettre en place les CPTS : Communautés professionnelles territoriales de santé. Elles visent à améliorer l’accès aux soins et à développer l’exercice coordonné des professionnels de santé sur un territoire défini. La MSA met en place l’éducation à la santé familiale pour donner aux familles les connaissances de base leur permettant de maintenir leur santé, de résoudre par elles-mêmes des problèmes courants et de gérer des situations à domicile, sans avoir à systématiquement recourir aux urgences hospitalières. La MSA offre un nouveau service en ligne pour les parents d’enfant de 0 à 16 ans : le Memo santé enfant. Il permet le suivi des soins nécessaires à l’enfant, vaccinations… Il contient aussi des informations médicales certifiées : fiches-conseils thématiques. Une nouvelle fonctionnalité, l’envoi de notifications des RDV santé (vaccins et examens obligatoires), devrait bientôt être intégrée.

>> On ne peut parler santé sans aborder la crise sanitaire liée à la Covid-19. Comment la gérez-vous à la MSA ?
S. Pralus : L’activité ne s’est pas arrêtée. Nous avons aidé les employeurs à mettre à jour leur document d’évaluation des risques en y intégrant la Covid-19. Des actions complémentaires et des aides exceptionnelles ont été débloquées pour les familles modestes et les jeunes. À ce jour, cela concerne 2 854 foyers pour 5 169 enfants. Du personnel MSA participe à la brigade Covid. Le service santé-sécurité au travail (SST) a été le plus mobilisé. On rappelle les gestes barrières dans les établissements scolaires lors des interventions pour les gestes et postures. Une opération Paniers solidaires a permis de récolter 3 000 € de denrées auprès de producteurs, transmises à la Banque alimentaire. Il y a encore beaucoup à faire.

 

Guichet
Il est unique à la MSA. Contrairement au régime général, les affiliés MSA bénéficient d’un guichet unique pour toutes les branches rattachées à la sécurité sociale : retraite, santé, famille, cotisation, accident du travail / maladies professionnelles.

La MSA Côtes Normandes, en chiffres
1 guichet unique
2 départements
5 territoires
29 administrateurs
356 délégués
172 000 personnes affiliées, dont 15 000 exploitants
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