2026
Municipales : au revoir panachage, bonjour parité
Jeudi 9 octobre 2025 s'est tenu le congrès de l'association des maires de l'Orne à Argentan, en Normandie. La nouvelle réforme du scrutin intégrant la parité et la fin du panachage y a été présentée.
Jeudi 9 octobre 2025 s'est tenu le congrès de l'association des maires de l'Orne à Argentan, en Normandie. La nouvelle réforme du scrutin intégrant la parité et la fin du panachage y a été présentée.
"Le fait d'écarter une liste parce que celle-ci a refusé un permis de construire ou favoriser une autre parce qu'elle organise des fêtes, je considère que ce n'est pas une vraie démocratie", a commenté Alexandre Touzet, vice-président du conseil départemental de l'Essonne (91) et maire de Saint-Yon, une commune de moins de 1 000 habitants. Ce dernier a évoqué le sujet d'actualité qui concerne directement les maires de l'Orne rassemblés lors de ce congrès : la réforme du scrutin, qui rentrera en vigueur pour les prochaines municipales en mars 2026.
Fin du panachage
Jusqu'à présent, les communes de moins de 1 000 habitants avaient la possibilité de modifier la liste en rayant un nom de candidat pour le remplacer par un autre. Ce procédé s'appelait le panachage. Les conseillers municipaux étaient élus au scrutin majoritaire et plurinominal, à 2 tours.
Désormais, le panachage sera proscrit et ces communes devront appliquer le même mode de scrutin pratiqué par les villes de plus de 1 000 habitants : un scrutin de liste proportionnel et paritaire, à 2 tours.
Selon Alexandre Touzet, cette réforme s'inscrit dans une volonté de créer un système plus démocratique où il n'y a pas de favoritisme et dans lequel les femmes ont leur place. "Une véritable démocratie est de proposer une équipe cohérente avec un projet. Si les électeurs ne sont pas satisfaits, ils votent pour un autre projet", plaide-t-il.
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La complexité des listes paritaires
L'autre changement phare de cette nouvelle réforme concerne la parité, déjà mise en vigueur dans les villes de plus de 1 000 habitants. Ainsi, chaque liste devra comporter " autant d'hommes que de femmes tout en respectant une alternance femme/homme ou inversement ". Alexandre Touzet souligne tout de même la complexité de ce sujet. "100 % des femmes que j'ai abordées pour être sur ma liste doutent de leurs compétences".
Brigitte Luypaert, mairesse de Berd'huis depuis 25 ans, opine du chef : "Les femmes craignent plus facilement de ne pas être à la hauteur, mais nous représentons une partie des Français qui mérite d'avoir la parole aux côtés des hommes. Nous nous complétons et nous apportons chacun nos idées pour faire avancer la commune et la société".
Il reste désormais à "ouvrir collectivement les yeux et faire les efforts nécessaires", conclut Alexandre Touzet.
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Des réactions mitigées
Pourtant, cette nouvelle réforme n'est pas appréciée de tous, comme le souligne Jean-Marie Bisson, maire de Sevrai depuis 42 ans et ancien agriculteur.
"Le principe de la parité et de la fin du panachage est bon, mais ils sont assez mal acceptés dans les zones rurales. Certaines personnes affirment qu'elles n'iront pas voter au premier tour".
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Patrick Ameslant, maire de Nonant-le-Pin depuis 2020, et agriculteur à la retraite, partage cet avis. Les électeurs des zones rurales ont besoin de temps pour intégrer ce changement et l'accepter. Il se représentera, quant à lui, pour un deuxième mandat, lors des prochaines élections municipales en 2026.