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Nadège Mahé : « on a besoin de communiquer et de se former »

Nadège Mahé s’attache à communiquer sur la filière agricole de manière à ce qu’elle soit toujours attractive et pourvoyeuse d’emplois.

© SB

>> Devenir agricultrice, c’était une évidence pour vous ?
Très jeune, je n’étais pas forcément attirée par la ferme mais au cours de mon adolescence, j’ai pris conscience du patrimoine familial et du devenir de l’exploitation. On est trois sœurs, et j’ai toujours été celle qui aidait le plus. Alors, j’ai suivi un bac STAE (sciences et technologies de l’agronomie et de l’environnement), j’ai fait mon stage 6 mois puis je me suis installée, à l’âge de 21 ans, le 1er janvier 2000.

>> A quoi ressemblait votre exploitation à votre installation ?
J’ai repris les parts sociales de ma grand-mère, Thérèse, associée du Gaec créé en 1975.  Nous étions donc quatre associés avec mes parents et mon oncle, à la fois en production laitière, viande bovine, vaches allaitantes, taurillons et veaux gras. Mon projet était de développer la viande au travers d’un troupeau allaitant et d’un atelier veau gras.
Quand mon père et mon oncle sont partis en retraite en 2001, mon mari, Stéphane, nous a rejoints, ma mère et moi, pour se spécialiser dans le lait, avec l’embauche d’une salariée. Bien entendu, l’exploitation s’est trouvée modernisée parce que les bâtiments d’élevage dataient de 1975. Nous avons donc investi dans une nouvelle stabulation en 2012 avec une mise en route d’un roto de 32 places à la fois pour améliorer les conditions de travail et le bien-être animal.  Nous avons développé la vente directe de produits issus de la ferme, dont certains sont labellisés Manche Terroirs et l’accueil de camping-cars à la ferme. 

>> Vous êtes engagée dans ces élections professionnelles, quelles sont vos motivations ?
Les listes sont à la fois composées d’adhérents de la FDSEA et des JA. J’ai déjà fait un mandat en tant que JA. Et je me suis toujours engagée au départ à l’échelle cantonale puis départementale. Pour moi, il s’agit de poursuivre le travail engagé par notre équipe et par nos aînés, tout en apportant sa pierre à l’édifice.

>> A votre voisin qui n’est pas plus motivé que cela pour aller voter, que lui dites-vous ?
Nous avons la chance de pouvoir nous exprimer et de choisir des femmes et des hommes qui nous représentent. Il faut donc y aller parce que la Chambre d’agriculture est avant tout le porte-parole de tous les agriculteurs face aux pouvoirs publics. La liste sur laquelle je m’investis propose un projet qui représente toutes les filières, tous les agriculteurs de la Manche. Tout le monde peut s’y retrouver. C’est un projet qui va de l’avant dans lequel on apporte des solutions face aux problématiques et aux enjeux de notre profession.

>> Si vous êtes élue, sur quel (s) dossier (s) souhaiteriez-vous travailler ?
Comme JA, je m’étais investie dans le dossier de l’installation sur le précédent mandat puis en milieu de mandature, j’ai intégré la commission « élevage » à la Chambre régionale. Et je participe également au niveau régional au groupe « Qualité, proximité, Bienvenue à la ferme ». Je travaille aussi à l’échelle locale notamment au niveau de la Communauté de communes Granville Terre et Mer. Concrètement, nous participons à la stratégie de développement économique, où on retrouve des axes en rapport avec l’agriculture, la mise en place d’une dynamique de circuits de proximité par le biais d’un PAT (plan d’alimentation territoriale). Ce qui permet de développer et valoriser l’activité agricole. Pour cette nouvelle mandature, j’aimerais poursuivre sur la thématique de l’élevage. C’est un dossier colossal, qui doit être partagé pour permettre de couvrir l’ensemble des problématiques et des enjeux. Mais il n’y a pas que cela. Il y a un travail important à mener suite à la demande des consommateurs en matière de produits locaux sans oublier les circuits longs. Nous avons aussi des produits à valoriser qui sont issus de nos entreprises agroalimentaires de notre territoire. Il nous faut accompagner la restauration collective notamment dans l’élaboration des marchés publics afin que nos produits locaux, de proximité, et de notre territoire y trouvent une place.

>> Au-delà, quel doit être le rôle d’une Chambre d’agriculture ?
La Chambre d’agriculture doit être la structure vers laquelle on se tourne quand on a un projet. Elle est au service des agriculteurs. Elle est là pour nous apporter des conseils, de la formation...pour nous accompagner, nous aider dans la réussite de nos exploitations. Elle doit être un référent en matière de nouvelles technologies, d’innovation et de recherche. Et elle est à portée de main de tous les agriculteurs notamment en termes de proximité.

>> Quelle est la question que l’on ne vous a pas posée mais à laquelle vous auriez souhaité répondre ?
Je reste attachée à deux sujets : la communication et la formation. Il me semble essentiel de communiquer sur nos savoir-faire, nos modes de productions pour favoriser le vivre ensemble, ouvrir nos fermes au niveau des écoles et du grand public pour montrer la richesse de nos métiers et jouer la transparence.
L’agriculture est vecteur d’emplois. Il faut pouvoir attirer les jeunes dans nos filières. Et une fois qu’ils ont franchi le pas, il faut pouvoir leur assurer une formation initiale de qualité, que ce soit pour ceux qui souhaitent devenir exploitants ou salariés. Il en va de l’attractivité de notre filière. Nous avons tous besoin de nous former tout au long de notre carrière pour répondre aux enjeux environnementaux, sociétaux et économiques, besoin d’évoluer dans nos compétences. Et ces exigences de formation sont nécessaires également pour nos salariés, que ce soit dans nos exploitations ou dans nos services de remplacement si on veut à la fois un service pérenne et de qualité à destination des exploitants. 



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