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“Ne l’oublions pas : la protection sociale était le souhait des agriculteurs !”

A l’approche des élections des délégués MSA, la mutualité sociale agricole s’expose. Retour sur 65 ans d’histoires et perspectives avec Marie-Claire Quesnel, présidente de la MSA des Côtes-Normandes. 

Marie-Claire Quesnel a présenté l’exposition le 7 octobre dernier, au siège de la MSA à Caen. 
Marie-Claire Quesnel a présenté l’exposition le 7 octobre dernier, au siège de la MSA à Caen. 
© VM

La MSA propose une exposition « Campagnes en mouvement ». Quel est l’objectif ?
Nous avons pensé que pour lancer la campagne des élections, il était intéressant de faire une rétrospective. Elles se déroulent depuis 65 ans, sans interruption. L’histoire de la MSA est marquée par de grandes périodes de la construction de la protection sociale. Cette dernière s’est construite dans le temps. Il a fallu faire bouger les lignes pouvoirs publics. Nous voulions la parité avec le régime général dans certains domaines. Notre évolution actuelle passe par le développement local avec des actions en direction de notre public. Nous considérons que notre système démocratique nous permet d’avoir des personnes prêtes à faire des actions d’éducation. Nous travaillons ainsi sur la prévention, à travers la santé ou les accidents du travail. Nous n’attendons pas tout d’en haut. C’est la richesse du régime agricole.

Quelles grandes dates de la MSA vous ont marqué ?
Je pense d’abord à 1949, qui marque le début des élections MSA. L’agriculture développe son régime de protection sociale. A l’époque, on se dit qu’il n’y a pas de raison de ne pas être protégé. Au départ, nous assurions nos salariés agricoles. Ensuite, nous avons réfléchi l’assurance des exploitants. En 1952, un système de retraite apparaît pour les agriculteurs. Aujourd’hui, nous n’imaginons pas une seule seconde l’absence d’un système de retraite. En 1961, l’assurance maladie obligatoire apparaît. Aujourd’hui, c’est normal. Mais, je le répète : ce système a été construit par le monde agricole. Il ne s’agit pas de faire peur, plutôt de faire prendre conscience de nos atouts. Et ces atouts sont financés par la richesse du pays.

Vous appelez donc à voter…
Voter massivement, c’est dire : « nous voulons une sécurité sociale en agriculture, nous voulons un régime spécifique ».

Avec une population agricole qui baisse, un régime spécifique est-il encore nécessaire ?
Le régime agricole doit rester compétitif dans ses coûts de gestion. Les pouvoirs publics estiment que la MSA est dynamique, innovante. C’est un laboratoire pour le régime général. Enfin, la MSA est un guichet unique pour la retraite, les allocations familiales, la médecine accident du travail et les cotisations. Pour l’employeur, cette organisation est nettement plus simple. C’est un vrai atout. Un régime distinct permet également de rester présent dans le milieu rural.

Selon vous, la MSA existera toujours dans 20 ans, mais avec de nouveaux services ?
La MSA existera encore. Peut-être que demain de nouvelles compétences nous seront confiées. C’est en débat.

En observant votre exposition, on s’aperçoit que certains sujets font toujours débat depuis 1945. Par exemple : le montant des cotisations ?
Bien sûr. Nous avons un gros problème de langage. Nous parlons des charges sociales, mais pas de la protection sociale. Les jeunes générations les trouvent trop élevées. Certes… Cependant, elles n’imaginent pas  l’absence de sécurité sociale.

Une antenne de la MSA a été saccagée dans le Finistère. Que vous inspire cette action menée par des agriculteurs ?
Je trouve cela un peu injuste. La MSA est une structure à l’écoute des agriculteurs. Détruire un outil censé accompagner des périodes difficiles paraît excessif. Quand des crises surviennent, nous en parlons avec les producteurs. Nous proposons aussi des échéanciers de paiement. Et les cotisations sont basées sur le revenu agricole. Notre structure ne peut pas être un pondérateur des crises agricoles. Il ne faut pas déplacer le problème.

Dans votre exposition, une affiche des années 50 appelle au vote. Elle rappelle le faible taux de participation. Ce problème est-il toujours d’actualité ?
En 2005, nous étions à 50 %. Nous espérons un taux de participation de 40 %. Nous faisons le forcing. Les votes se dérouleront du 12 au 27 janvier.

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