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Jean-François Le Grand, président du comité sur les OGM
“Nous voulons sauvegarder la biodiversité”

Jean-François Le Grand, président du comité sur les OGM explique les raisons qui ont conduit à un avis négatif du gouvernement sur le Monsanto 810.

J.F. Le Grand, président du comité sur les OGM, “nous n’avons cédé à aucune pression, ni aucun lobby”.
J.F. Le Grand, président du comité sur les OGM, “nous n’avons cédé à aucune pression, ni aucun lobby”.
© E.C.
“La France a eu le courage d’actionner la clause de sauvegarde sur le Monsanto 810, personne ne doit le regretter”. Visiblement fatigué, harassé par les multiples critiques dont il a fait l’objet tout le week-end, Jean-François Le Grand, président du comité de préfiguration sur les OGM, estime que face aux doutes, il ne pouvait que rendre un avis négatif sur la culture du 810 en France. Sur quelles bases, le comité a t-il travaillé ? “Nous avons,avant tout, mis en évidence l’état de l’évaluation des impacts, en faisant ressortir les résultats déjà acquis au moment de la première autorisation, les nouveaux résultats disponibles, ainsi que les nouvelles questions considérées comme importantes. Nous avons aussi pris en compte la publication de plusieurs faits scientifiques nouveaux sur la santé humaine, l’économie et l’agronomie. Des faits qui concernent la dissémination (dispersion du pollen), l’apparition de résistance sur les ravageurs “cibles”, les effets sur la faune “non cible” et la santé humaine. Concrètement, que recommande le comité de préfiguration ? “Depuis 1998, des faits nouveaux sont apparus : Caractérisation de la dissémination à longue distance , identification de résistance chez certains ravageurs cibles secondaires, éléments nouveaux sur les effets sur la faune et la flore non-cible, réduction de la production de mycotoxines. En outre, des aspects doivent être approfondis ou étudiés : Caractérisation moléculaires et biochimique, éthodologie des études toxicologiques et écotoxicologiques, dispositif de surveillance épidémiologique, dispositif de surveillance biologique, analyse économique au niveau des exploitations et des filières. Ces faits et questions représentent des interrogations quant aux conséquences environnementales, sanitaires et économiques possibles de la culture et de la commercialisation du MON 810.Les éléments de portée sanitaire soulevés par le comité s’appliquent également aux événements de transformation autorisés à l’importation dans l’Union Européenne. A plus long terme, il sera aussi important de prendre en compte les impacts écologiques des produits autorisés à l’importation. En clair, le comité a rendu ses conclusions, le gouvernement a tranché”. Les OGM n’ont-ils pas été sacrifiés sur l’autel du Nucléaire ? “Absolument pas ! Au même titre que la grève de la faim de José Bové, qui m’a d’ailleurs scandalisé, nous n’avons cédé à aucune pression. La France n’est ni pour, ni contre les OGM, mais nous appliquons un principe de précaution afin d’y voir plus clair. Le gouvernement a tout simplement dit non à la culture du risque. Je vous rappelle ce que nous a coûté justement les risques liés à l’amiante, que beaucoup ont ignoré, alors que sa nocivité est connue depuis le début du 20è siècle. Idem pour le sang contaminé”. La FNSEA ne semble pas d’accord avec vos prises de positions ? “S’il y a quelqu’un de gagnant dans cette affaire d’OGM, c’est bien la FNSEA qui a toujours prôné le principe de précaution et décidé de s’engager dans l’agriculture durable. Quant à la “pseudo-polémique” sur les scientifiques du comité de préfiguration, elle a eu lieu sur la forme, en l’occurence la rédaction du texte, et non sur le fond. Pensez-vous que la culture d’OGM peut réellement mettre en péril la biodiversité ? “J’ai expliqué lors du Grenelle de l’environnement que la biodiversité était l’assurance vie de chacun et de la planète. C’est en effet dans la biodiversité que se situe la capacité pour notre monde à s’adapter aux changements climatiques qui s’amorcent et à la sixième extinction qui, elle, a débuté. Nous sommes en train de vivre l’équivalent de ce qui se passerait sur un avion qui, en vol, perdrait 1, 10, 20… boulons. Il arrivera le moment où un boulon provoquera le crash. Ce ne sera pas celui-là qui sera vraiment responsable du crash, mais la perte de tous les autres avant qui auront fragilisé l’appareil. C’est ça le danger de la perte de la biodiversité”.
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