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Calvados
Observer l’herbe pour mieux pâturer et moins dépenser

En intensif ou en extensif, l’observatoire de la pousse de l’herbe constitue un outil d’aide à la décision précieux dans un contexte où les ratios économiques font l’objet de toutes les attentions.

Pour atteindre les objectifs techniques en terme de production, il aura fallu en ce printemps 33 ares/vache. L’an dernier, 26 ares avaient suffit. Mais quelle que soit l’année, quel que soit le mode de production (intensif ou extensif), l’observatoire de la pousse de l’herbe évite les gaspillages d’herbe tout en économisant les stocks de maïs.
Pour atteindre les objectifs techniques en terme de production, il aura fallu en ce printemps 33 ares/vache. L’an dernier, 26 ares avaient suffit. Mais quelle que soit l’année, quel que soit le mode de production (intensif ou extensif), l’observatoire de la pousse de l’herbe évite les gaspillages d’herbe tout en économisant les stocks de maïs.
© TG

"On risque de se retrouver en culotte courte. Il faut basculer une parcelle destinée à la fauche dans le circuit de pâturage”. C’était le 17 mai dernier, chez Emmanuel et Florence Brohier, producteurs de lait à Barbeville, près de Bayeux. L’EARL Brohier est une des six fermes de références du réseau “Observer pour mieux pâturer”. Jean-Jacques Beauchamp, de la Chambre d’Agriculture (ou l’un de ses collègues), passent sur l’exploitation toutes les semaines, herbomètre en mains. Il arpente une douzaine de parcelles et s’arrête dans chacune d’elles sur 40 points de mesure.

Un outil simple et efficace
Il reste ensuite à multiplier la hauteur par la surface pour obtenir un volume. “C’est un outil simple mais qui nous permet d’être très réactifs, assure Jean-Jacques Beauchamp. Le but de l’observatoire de l’herbe, en multipliant les sites et les situations, est de donner des repères aux éleveurs sans qu’ils aient à faire le tour de toutes leurs parcelles”. De son propre aveu, L’EARL apprécie ce service notamment parce que “à l’œil, parfois on se trompe”. C’est donc de la précision et de la prévision dans la gestion du pâturage au quotidien qu’apporte l’outil. A partir des données recueillies (et aussi un peu en jetant un coup d’œil sur le baromètre), Emmanuel et Florence, en concertation avec leur conseiller, planifient leurs circuits de pâturage et de fauche. Un itinéraire vert en quelque sorte ajusté toutes les semaines en fonction des conditions de pousse. Il s’agit bien sûr d’optimiser le pâturage et d’éviter le gaspillage en constituant des stocks d’herbe sous forme d’ensilage, d’enrubannage ou de foin.

Utile pour le maïs aussi
L’observatoire de l’herbe sert également au maïs. En effet, la quantité d’herbe disponible sur pied va conditionner la fermeture du silo de maïs au printemps et sa réouverture à l’automne, voire en été en cas de rupture de stocks fourragers.
A Barbeville, les vaches sont sorties cette année le 17 mars et on a fermé le silo le 8 mai. Un mois plus tard qu’en 2009 ! Un décalage qui illustre un printemps peu poussant mais, sans l’observatoire de l’herbe, “on aurait par peur encore fermé plus tard”, reconnaissent nos éleveurs. Ainsi, même si le cru 2010 n’est pas favorable à l’herbe, Emmanuel et Florence ont économisé un peu de maïs. C’est d’ailleurs un objectif recherché depuis 1996. Objectif que la crise laitière a encore accéléré. L’exploitation compte désormais 53 ha d’herbe et seulement 11 de maïs pour un cheptel de 75 Normandes. La ration hivernale devrait passer de 90 % à 60 % de maïs. “L’herbe reste l’aliment le moins cher, confirme Jean-Jacques Beauchamp. Le coût alimentaire moyen de la ration à l’EARL Brohier est de l’ordre de 33 e/1 000 litres, concentrés compris”. Des économies qui s’ajoutent à une autre. En quelques années, on est passé de 100 à 30 unités d’azote sur prairies côté fertilisation.

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