Protection de la qualité de l'eau
Odyssée veut s'étendre aux bassins du Couesnon et de la Sélune
Depuis près de 30 ans, Odyssée (Office pour la dynamique et la sauvegarde des vallées de la Sée), présidé par Philippe Leboisne, se préoccupe de la qualité de l'eau de la Sée. Désormais, son action s'étendrait au Couesnon et à la Sélune, cours d'eau situés dans le giron de la Communauté d'agglomération Mont-Saint-Michel Normandie.

Depuis 1996, année de la création d'Odyssée (Office pour la dynamique et la sauvegarde des vallées de la Sée), l'association est reconnue d'utilité environnementale. La préservation de la qualité de l'eau sur ce cours d'eau reste la priorité de l'équipe présidée par Philippe Leboisne, qui envisage d'étendre son action aux vallées de la Sélune et du Couesnon, dans les limites du périmètre de la Communauté d'Agglomération Mont-Saint-Michel - Normandie. " Nous avons besoin de relais locaux sur l'ensemble des trois bassins pour continuer notre rôle de médiateur et fédérateur entre tous les utilisateurs et acteurs du territoire ", explique le président.
Éviter la sécheresse
Et pour cause, à l'heure du dérèglement climatique, l'enjeu de la quantité et la qualité de l'eau sont plus que d'actualité. En 2022, en raison de la sécheresse, la rupture en alimentation d'eau potable dans certains secteurs du département de la Manche, notamment le Saint-Lois, a été proche. Il y a trois semaines, le préfet de la Manche, Xavier Brunetière a activé pour la première fois de l'année le comité ressource en eau en raison de l'insuffisance de précipitations depuis mi-mars, l'augmentation des températures ainsi que la présence de vent d'Est entraînant des niveaux de nappes et de cours d'eaux parfois plus bas qu'en 2022. Depuis, de nouvelles précipitations ont été enregistrées mais pas de manière uniforme sur l'ensemble du territoire, créant encore des zones en surveillance.
Un PSE spécifique " cours d'eau "
" Tout le monde profite de l'eau mais très peu la préservent ", souligne Philippe Leboisne, agriculteur sur la commune de Le Mesnil-Adelée. Alors, il veut accompagner les projets agricoles, énergétiques et environnementaux qui visent à gérer les milieux naturels et la qualité de l'eau, avec le concours de différents partenaires comme la collectivité avec le concours de Lucile Renaud, directrice du service Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations). Il imagine très bien un PSE spécifique " cours d'eau ". " Il nous faut trouver une valeur à la protection d'eau, notamment au travers du stockage de carbone, de la biodiversité... En conjuguant tous ces éléments, cela nous permettrait d'avoir un PSE acceptable ", assure le président. Et cette protection de l'eau n'est pas l'affaire que des agriculteurs même si la place de l'agriculture reste centrale. " Tout le monde doit se mobiliser comme les collectivités, les propriétaires forestiers, les usagers... ", ajoute-t-il. Ce PSE permettrait de " rémunérer le service rendu par les agriculteurs, et soutenir l'élevage de ces bassins pour qu'il perdure sur nos territoires grâce à des techniques respectueuses de l'environnement ", concède-t-il.
Élargir le conseil d'administration
L'action déjà conduite sur le bassin de la Sée est bel et bien reconnue. Alors, cette dimension fédératrice pourrait s'étendre aux deux autres bassins de la Sélune et du Couesnon. Lors d'une prochaine réunion, le conseil d'administration sera ainsi élargi à ce nouveau périmètre. " Tous les acteurs qui ont un intérêt autour des cours d'eau sont les bienvenus ", conclut-il.
Qu'est-ce que le PSE en agriculture ?
Mis en place par le ministère de la Transition écologique et les Agences de l'eau, les paiements pour services environnementaux (PSE) sont des dispositifs d'aides qui rémunèrent les services environnementaux rendus par les agriculteurs et incitent à la performance environnementale des systèmes d'exploitation agricole.