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Orne Conseil Elevage : éleveurs, entrepreneurs et stratèges

Orne Conseil Elevage devient Elvup. La nouvelle appellation a été actée le 13 juin dernier, en assemblée générale. Si un mariage avec Littoral Normand est à l’étude, l’organisme de conseil poursuit sa vie et conserve sa philosophie. Elevup forme donc les éleveurs à la définition de leur cadre politique et de leur stratégie. L’élevage s’apparente à une entreprise comme une autre...

Pierre-Henri Guillemine, Cédric Bérard et Etienne Breton ont défini leur stratégie d’entreprise avec Orne Conseil Elevage.
Pierre-Henri Guillemine, Cédric Bérard et Etienne Breton ont défini leur stratégie d’entreprise avec Orne Conseil Elevage.
© VM

Orne Conseil Elevage (désormais Elevup) accompagne des « entreprises d’élevage ». Le vocabulaire n’a rien d’anodin et implique de la stratégie. Chaque agriculteur possède sa vision et ses objectifs sur son exploitation. Encore faut-il les définir clairement pour réaliser ensuite les bons choix.  Orne Conseil Elevage propose ainsi la formation « Stratégie et cadre politique d’une entreprise d’élevage ». Trois éleveurs ont témoigné de leur expérience lors de l’assemblée générale, le 13 juin dernier à Bagnoles-de-l’Orne.
Derrière le terme « stratégie », quatre grands axes se dégagent : la vocation de l’entreprise, la gouvernance, la logique d’évolution générale et les perspectives. « Il y a autant de cadres stratégiques que d’entreprises d’élevage. Tout le monde a sa vision. Quand on est seul sur une exploitation, c’est facile. À deux ou trois associés, mettre noir sur blanc une stratégie permet de trancher plus rapidement les orientations à court ou plus long terme », précise Yann Martinot, directeur technique d’Orne Conseil Elevage. Chaque entreprise doit définir ses fondamentaux. Certains peuvent, par exemple, mettre en avant la présence de vaches sur l’exploitation, d’autres le temps de travail. « Chez nous, la base reste la rentabilité. Nous sommes dans une politique de diversification. Notre stratégie a consisté à développer des productions possibles sur l’exploitation. Nous pouvions passer en bio sur les produits cidricoles, nous l’avons fait », explique Etienne Breton, installé en GAEC avec 4 associés à Magny-le-Désert.

De la diversification au bien-être
Les fondamentaux varient d’une ferme à une autre. Sur celle de Cédric Berard, « on veut entreprendre sur une exploitation familiale dans un système économiquement performant, simple et diversifié. J’ai deux oncles installés à proximité. Nous voulons continuer à travailler avec eux ». Avec son frère, Pierre-Henri Guillemine a, lui, insisté sur « la notion de bien être dans leur cadre politique ». « C’est quelque chose qui transpire peut-être plus qu’ailleurs. Nous souhaitons que les activités de l’entreprise permettent aux associés de s’épanouir personnellement. Donc, cela passait par la maîtrise du temps de travail. On a mis au cœur de notre exploitation cet aspect. Si demain nous accueillons un nouvel associé, nous l’évoquerons d’emblée ». 

Favoriser l’accueil d’un associé
Au-delà des exploitants, la rédaction d’une stratégie d’entreprise donne un cadre à tous les intervenants extérieurs à l’élevage. À commencer par les conseillers d’Orne Conseil Elevage : « quand on connaît la politique des agriculteurs, on sait si nos conseils seront en phase avec les éleveurs ou à côté de la plaque. Chez les Guillemine, je sais qu’un conseil optimisant le temps de travail sera bien accueilli », souligne Philippe Beauvais d’Orne Conseil Elevage.

Relation avec les fournisseurs : définie dans un cadre politique
Les exploitants définissent aussi leur mode de gouvernance. Les relations internes et externes de l’entreprise sont abordées. Par exemple : le rapport aux fournisseurs diffère d’une ferme à une autre. Là encore, ce choix est notifié sur papier. Si Etienne Breton mise davantage sur la confiance et la disponibilité, Cédric Bérard sélectionne d’abord un prix, via un groupement d’achat : « on ne fait pas de cadeaux », résume-t-il. Enfin, Pierre-Henri Guillemine évoque « une forme de loyauté avec ses fournisseurs, mais cela ne signifie pas exclusivité ». « C’est important de cerner ces relations. Pour un léger surcoût, on ne conseillera pas à un éleveur « fidèle » à ses fournisseurs de tout changer », souligne Yann Martinot.

Connaître ses forces et faiblesses
Le cadre politique permet également d’établir les forces, faiblesses et menaces de l’entreprise. « Même en individuel, un exploitant gagne du temps au moment de trancher lorsqu’une opportunité apparaît », explique Olivier Raux, conseiller d’Orne Conseil Elevage.
Toute cette réflexion nécessite une méthodologie. Une dizaine d’agriculteurs ornais a suivi cette formation initiée par Orne Conseil Elevage. Ces six jours ont été l’occasion de « se poser 5 minutes et de prendre le temps de réfléchir », dixit Etienne Breton. Pour se donner une vision sur leur projet, les entrepreneurs n’ont pas besoin de se noyer dans la paperasse. Un tableau sur une feuille A4 suffit. Reste maintenant à se poser les bonnes questions.

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